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Le reflex va t’il disparaître ?

Le reflex, c’est comme le rock, on annonce sa disparition régulièrement mais tel le Phoenix, il renait encore et encore … en s’adaptant !

Petit rappel, dans le début des années ’60, Asahi Pentax introduit le premier pentaprisme fixe (1957), Nikon révolutionne le monde du réflex professionnel avec son mythique Nikon F (1959). Il ouvrira la porte aux innovations chez Nikon mais aussi chez les concurrents de l’époque, dont Canon qui, dix ans plus tard, sortira le Canon F-1, nouvelle légende.

Les Minolta, Asahi Pentax, Olympus, Rolleiflex, Contax, Miranda, Canon, Nikon, … n’auront de cesse d’apporter leur lot de nouveautés, jusqu’à l’autofocus au seuil des années ’80 (bon, ok, je résume très fort mais comme d’habitude, en bas de page, les liens intéressants).

Une chose est certaine en tout cas, le réflex va balayer une multitude de type d’appareils photo à tel point que même des marques comme Leica vont souffrir le martyr et qu’il en faudra de peu que les télémétriques disparaissent et les moyens format,comme les Rolleiflex ,vont avoir la vie dure.

L’autofocus sauvera, à la fin des années ’70, les petits « point and shot » (visez, tirez) et de petits compacts, assez voire très performants, survivront au côté des réflex.

Il est à noter que c’est surtout le dynamisme des firmes nipponnes et la puissance de leur marketing qui fera avancer la vente des appareils reflex.

Et puis, au seuil des années 2000 (ça fait juste 20 ans !) sont apparus les reflex numériques avec le succès que nous connaissons aujourd’hui : des appareils qui explosent les limites et réussissent à mixer les technologies (p.ex. le nouveau Canon EOS-1D X Mark III capable de rafales de 20 i/s et qui peut filmer en 5K).

Mais – parce qu’il y a toujours un mais – entre-temps de nouveaux venus sont venus chatouiller la prédominance des Nikon et Canon, Pentax, Sony, Fuji, … qui restaient presque les seuls représentant de ce type d’appareil.

En effet, les hybrides faisaient leur apparition aux alentours des années 2010. Ces appareils ont pour ambition de remplacer les reflex : ils sont plus légers, assurent des rendus excellents, peuvent accueillir une multitude d’objectifs, sont rapides et silencieux. En somme, ils tentent d’assurer le meilleur des deux mondes : le reflex traditionnel et le numérique pur et dur.

Sauf que – parce qu’il y a toujours un sauf que – la visée d’un appareil hybride est toujours assurée par l’entremise d’un capteur (celui de l’appareil ou un dédié à cet effet) et donc ce que vous voyez n’est pas l’exacte reflet de la réalité mais déjà une image formée. Et ce temps de « construction » de l’image dans vote viseur, qui s’appelle la latence, ajoute encore et toujours un décalage entre la réalité et votre vision.

C’est surtout vrai lorsque vous avez besoin de cette vitesse de vision et de réaction, notamment pour les images en sports rapides (ski, voitures et motos de compétition, foot, hockey, ….) ou même d’une vision d’anticipation, difficile à acquérir lorsque vous devez dépendre d’une image créée avec ce temps de latence. La visée d’un réflex est une visée optique, c.-à-d. directe de l’image vue ou en train de se construire (anticipation).

Dès lors, serait-ce à dire que les appareils hybrides vont être plus présents en photographie de mariage, de studio, de paysage, et les reflex traditionnels en photographie de sport ou animalière ?

Honnêtement, je pense que les deux vont se côtoyer encore un bon moment, jusqu’à ce que les hybrides parviennent à combler leur « retard » à ce niveau là. Les grands constructeurs historiques (Canon, Nikon), poussés dans le dos par la concurrence des hybrides (Sony, Fuji, Olympus, …) ont franchi le pas de l’hybridation, avec le succès que l’on sait et la capacité qu’ils ont (encore) de proposer des produits bien finis et aboutis (ce qui n’empêche pas les bugs et autres égarements parfois). Mais c’est un peu comme s’ils hésitaient entre le meilleur des deux mondes !

Quand je lis les publicités des uns et des autres, en tout cas, une chose est certaine : les appareils de demain seront toujours plus performants mais deviendront de plus en plus des « usines à gaz » ou, au contraire, extrêmement simplifiés, pilotés par des AI (intelligence artificielle) qui tenteront de prendre le pas sur les décisions du photographe lambda et lui assureront des photos correctes mais sans âme.

Les liens utiles : https://www.ifolor.ch/fr/inspirations/histoire-photographie-partie5 , un beau résumé des origines, http://www.lemondedelaphoto.com/Une-histoire-de-reflex,393.html , pour continuer l’histoire avec Asahi, http://35mm-compact.com/reflex/canon.htm, qui nous conte la patte Canon dans l’aventure, http://www.fondsphotographiquepoyet.fr/les%2520appareils%2520photos%2520d’hier,les%2520progres%2520de%2520l’histoire.html et enfin un article très intéressant du site Canon : https://fr.canon.be/pro/stories/future-of-dslrs/?WT.mc_id=be_pro_0485-202005n_b_04052020_nso_be-fr_a_1_READ%20NOW&WT.tsrc=email&WT.dcvid=&utm_source=mc&utm_medium=email&utm_campaign=be_pro_0485-202005n_b_04052020&m_id=6fb55425e33c5beecc26afee2abbaf0e&utm_id=be_pro_0485-202005n_b&utm_content=nso_be-fr_a_1_READ%20NOW

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