L'Atelier de JP

L’Olympus Trip 35

Voilà, comme son filleul le Trip MD, je n’ai pas eu l’occasion de l’essayer car le premier que j’ai eu est vite parti, mais je vais vous donner mes impressions, comme d’habitude, très subjectives pour le second que j’ai acheté pour pouvoir vous écrire cet article.

Mais tout d’abord, je me suis demandé, justement, pourquoi il avait suscité tant d’intérêts, si vite.

Sans doute pour son côté retro vintage (il date des années septante), qui plait beaucoup en ce moment. C’est vrai qu’il a une certaine allure, tout en métal, avec ce « nid d’abeille » de la cellule autour de l’objectif qui ajoute un petit côté futuriste (pour l’époque). Le premier avait un revêtement gris, plus courant, tandis que le second est noir, plus rare.

Ah, nostalgie quand tu nous tiens ! Car la fiche technique nous ramène à la réalité …

Mais soyons de bon compte et commençons par ses qualités. Le Trip 35 a la réputation d’un objectif Zuiko excellent (40 mm f2,8 en 4 éléments, 3 groupes), qui donne des images bien nettes, quoique avec un léger vignettage.

Toutefois, il faudra pouvoir estimer les distances pour arriver à ce résultat, ce qui demandera quelques tâtonnements.

Les réglages se font sur l’objectif, avec des icônes :

Le viseur est un Standard Albada, avec les marques de parallaxe. Un indicateur rouge signale la lumière trop faible (drapeau rouge). Si la lumière est trop faible, on peut ajouter un flash, qui sera synchronisé sur 1/40s. Il y a un petit judas pour voir les réglages de mise au point qui sont gravés sur le fut de l’objectif mais il n’est pas très visible. Ne pas hésiter à revérifier la distance sur l’objectif pour éviter les déconvenues.

En fait, vous utilisez le principe du zone focus ce qui vous permet de vous concentrer sur la photo et pas sur les réglages. C’est le principal en fait !

A l’époque de cet appareil, les sensibilités des films étaient encore réduites. Ce qui se marque sur le Trip 35, qui permet un réglage des ISO de 25 à 200 Asa/Iso pour les premiers modèles et jusque 400 Iso pour les suivants. De fait, les meilleurs films pour lui auront une sensibilité entre 100 (grand soleil) et 200 Asa/400Asa (temps couvert/pluvieux). C’est un peu juste.

Ensuite, il ne possède que deux vitesses d’obturation, le 1/40s et le 1/200s. Grâce à son ouverture de f1:2,8 vous aurez de superbes photos avec assez de lumière mais au 1/40s les flous de bougé ne seront pas rares en cas de luminosité moindre. Il faut compter 1/40s à f1:2,8 et à 1/200s f1:22. De fait, vous travaillerez en Automatique, c’est la cellule de l’appareil qui détermine quelle ouverture choisir (dans les limites ci-dessus). Si néanmoins vous voulez travailler en manuel, la vitesse sera uniquement de 1/40 s.

Si l’exposition descend en dessous de 1/40 à f/2,8, l’obturateur se verrouille et un drapeau rouge transparent s’élève du bas du viseur en réglage A. (Si cela se produit, utilisez un flash).

Enfin, là où le bat blesse, c’est au niveau de la cellule. Celle-ci est au sélénium, une substance qui réagit à la lumière – sans besoin de piles pour l’alimenter donc – mais qui « s’épuise » justement si elle est toujours exposée, ce qui rend l’appareil quasi inutilisable.

Si vous en trouvez un, essayer de déclencher dans des conditions de lumières différentes et vers les plus basses. Si l’appareil refuse de déclencher à un moment, c’est que la cellule estime n’avoir pas assez de lumière mais qu’elle réagit. Si par contre l’appareil refuse de déclencher, c’est que la cellule est morte (drapeau rouge bloqué).

Notez que le fait d’en trouver un couvert de poussière, notamment sur le fameux nid d’abeille autour de l’objectif, est parfois salutaire, la poussière jouant (un peu) le rôle de bouchon d’objectif, préservant ainsi la cellule. Mais ce n’est pas gagné pour autant, donc, petit coup de chiffon doux et vérification du déclenchement avant achat. Et achetez vite un bouchon d’objectif !

Encore une chose : les mousses devront être remplacées si elles ne l’ont pas été. C’est facile à faire et je vous recommande d’en acheter des bonnes plutôt que d’essayer de bricoler quelque chose (je recommande toujours http://www.aki-asahi.com/store/html/light-seal/string/foam.php pour la qualité et les prix ou https://cameramill.co.uk/ pour les mêmes raisons).

Au sujet de Aki-Asahi, vous trouverez aussi de multiples « covering » pour personnaliser votre Trip 35.

Au niveau pratique, il est petit et se glisse dans n’importe quel sac, voire poche, ce qui en fait un compagnon agréable et discret.

Car oubliez tout ce que je viens d’écrire au niveau « technique » ! Cet appareil a été vendu à plus de dix millions d’exemplaires (entre 1967 date de sortie et 1984 date de fin) et il a fait les beaux jours de milliers d’albums familiaux, à une époque où les gens ne se noyaient pas dans des menus à rallonge, aux explications confuses et absconses.

Cet appareil fait de superbes photos et lui-même a beaucoup de charme, alors, faites-vous plaisir si vous en trouvez un en bon état.

Actuellement, il se négocie entre 50 et 100€

Et je vous ai dégoté une petite vidéo de présentation sur YouTube (et il y a en a plein d’autres à découvrir)

Bien entendu, les sites de références sont https://www.lomography.fr/magazine/167426-58-54-olympus-trip-35-a-world-famous-classic, https://www.filmisundead.com/test-avis-olympus-trip-35/ en français et https://www.kenrockwell.com/olympus/trip-35.htm en anglais

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