Luminar AI

Décidément, l’Intelligence Artificielle (AI) est partout … dans nos frigos, nos voitures, nos téléphones, nos programmes photos … mais bizarrement pas chez nos politiques (je plaisante !… un peu)

Bref, au prétexte de toujours plus nous simplifier la vie, les ingénieurs la distillent dans beaucoup d’applications.

Skylum, l’éditeur de Luminar 4.3 nous propose sa version entièrement pilotée par cette Intelligence Artificielle : Luminar AI

Que nous donne t’il à rêver ?

Si j’en crois le communiqué de presse (que vous trouverez sur le site ICI), le programme sera capable d’analyser votre image et d’y apporter les corrections que feront de cette photo une “grande” photo.

Démystifions un peu cette fameuse AI. Comment ça marche ?

Le programme est bâti sur une analyse de milliards de photos et il extrait les informations qui sont les plus courantes pour les appliquer à votre photo. Je m’explique : si une photo de paysage a besoin d’un bon éclairage, d’un équilibre sur les différents plans, d’un ajustement des tonalités fonction des lumières présentes dans l’image, le programme va être capable d’en tirer les éléments qui viendront compléter votre image pour l’améliorer. Sans que vous ne deviez intervenir, ou si peu.

“Bon, ok, mais à quoi ça sert ?” … a vous faciliter la vie, on n’arrête pas de vous le dire !

En fait, la philosophie de ce programme, comme d’autres sans doute, je ne les connais pas tous, repose sur un postulat simple : l’homme est un être qui aime qu’on lui facilite la tâche, surtout qu’il a horreur de se compliquer la vie. Et donc, le programme va tout arranger pour que vos photos soient les plus belles possibles, sans que vous ayez besoin de mettre les “mains dans le cambouis” !

Si, de fait, ça peut nous simplifier un peu les choses pour des photos souvenirs – j’entends par là vos photos de vacances sans prétention artistique mais qui doivent quand même impressionner vos amis – je doute que pour les créatifs se soit utile.

Rappelez-vous le principe : le programme applique des recettes éprouvées, issues de milliards d’autres photos analysées, mais pas n’importe comment : celles qui plaisent le plus sur les réseaux sociaux !

Souvenez-vous de comment fonctionnent, par exemple, Instagram ou Flickr : plus y a des personnes qui “like” vos images, plus elles sont vues et “meilleures” elles deviennent.

Ce qui a pour résultat de niveler le niveau créatif car, inconsciemment ou pas, des millions de photographes essaient de se ressembler pour briller.

Et donc, vos photos seront sans doute très jolies mais risquent de verser dans la facilité et la banalité.

Mais – encore une fois – si c’est acceptable pour des photos souvenirs sans prétention, pour le reste, c’est dangereux.

Et je me demande parfois quel est encore l’avenir de certains concours, déjà largement “photoshopé” et “ligthroomé”. Car autant il me parait sain de noter sur une photo largement diffusée (magasines ou autres) que des retouches ont été apportées, autant il me parait difficile de savoir si la photo présentée n’a pas été “améliorée” par l’AI, dont aucune trace n’apparait dans les données Exif de la photo.

Seule la garantie morale du photographe l’emportera – même si j’ai de grands doutes !

Souvenons-nous aussi des limites “acceptables” : de toutes les époques, la photographie fut “améliorée”, déjà à l’époque de l’argentique, parce que seule la vision humaine est capable de restituer au cerveau tout ce qu’elle a enregistré. Un film, un capteur ne sont jamais que des moyens mécaniques qui s’approchent de notre réalité. Et donc, un petit correctif a toujours été apporté pour faire correspondre le résultat “brut” de l’image à celui de notre volonté.

Et il est toujours aussi certain qu’une photo ratée ne fera jamais une grande photo, même manipulée à l’intelligence artificielle !

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