L'Atelier de JP

Fed 4b

Le Fed 4b fut produit de 1964 à 1980 par l’usine Fed de Kharkov, en Ukraine

C’est un télémétrique avec obturateur à plan focal horizontal, avec des vitesses de 1s à 1/500 s plus pause B, synchronisation du flash au 1/30s. Les rideaux sont en toile caoutchoutée, réglables si besoin. Les objectifs sont à viser, au standard LTM 39 (Leica visant), ce qui ouvre pas mal de perspectives en matière de focales utilisables, quoique d’origine, l’appareil est paramétré pour un 50mm. Si vous voulez lui adjoindre un 35 ou un 90, voire un 135 mm, il vous faudra passer par un viseur ad hoc, à glisser dans la prise du flash. Il n’y a pas de cadres colimatés comme sur un Canon P ou un Leica M.

Son objectif en dotation normale est un Industar 61, un 53mm ouvrant à f2,8

Dans la logique des choses, il y eut le Fed 2, puis le Fed 3 avant le Fed 4. Et ce dernier se divise en Fed 4a (1964 – 1971) et Fed 4b (1969 – 1976), celui qui nous occupe aujourd’hui. Ce Fed 4b était disponible en trois variantes, qui concernaient surtout des détails cosmétiques. Il y aura ensuite un Fed 5, pour continuer la lignée.

Que retenir de ce Fed 4 ? Il fut sans doute le télémétrique le plus fabriqué, avec le Zorki 4, avec près de 633.000 exemplaires construits de 1960 à 1980. Même la célèbre marque de vente d’appareils photo FOTO-Quelle a vendu le Fed 4 sous la dénomination Revue 4, principalement en Allemagne.

Il est le premier a offrir une cellule au sélénium, non couplée, avec une jauge située sur le dessus du capot, à la place du bouton de rembobinage, qui migra de ce fait sur le côté de l’appareil sous la forme d’une grosse molette qu’il fallait actionner pour rembobiner le film en fin de course.

A part ça, heu…. comment dire, il n’est pas vraiment beau. Disons qu’il est un peu spécial, pour rester poli.

En fait, ce qui choque, c’est la disproportion entre la hauteur de l’appareil et la taille de l’objectif. Surtout que pour caser a cellule, la partie supérieure de l’appareil est surélevée.

Pour le reste, il ressemble au Fed 3b et au Zorki 6, à savoir une espèce de brique aux coins arrondis.

Soyons de bon compte, ses commandes sont onctueuses, on ne sent quasiment pas les engrenages quand on arme l’appareil. La cellule a dû être chargée en sélénium car celle de mon appareil fonctionne toujours et à mon avis, il y a longtemps qu’il a perdu son étui protecteur. Faudra le passer au compteur Geiger pour voir …

Sinon, on l’ouvre en faisant glisser tout le dos de l’appareil après avoir ouvert les deux clés situées sous la semelle, ce qui reste facile.

Comme tout russe qui se respecte, toujours armer avant de changer les vitesses pour éviter de casser la subtile mécanique de celles-ci.

Le viseur possède une correction dioptrique, bien utile. C’est un vrai télémétrique avec coïncidence de l’image réalisée par l’ajustement d’un point jaune au centre du viseur, qui pourrait être plus lumineux.On y arrive avec un peu de pratique, sans courir …

Celui que j’ai reçu, en toute connaissance de cause, ne fonctionne pas correctement. Les vitesses doivent être réglées, surtout les vitesses lentes. Il est équipé d’un Jupîter 8 de 1968 en assez bon état (il faut le faire briller mais il fonctionne et il est propre).

« Bon d’accord, mais pourquoi avoir acheté cet appareil alors ? »

Hé bien, par esprit de contradiction !

En effet, les puristes clament toujours bien haut et fort que seul Leica est LE télémétrique qui a tout inventé, les autres étant de vulgaires copies.

Avec un peu plus de discernement, je dirais que Leica a ouvert la voie, que certains ont copiée, mais ils s’en sont aussi servi pour faire avancer ensuite, à d’autre rythme, le concept initial.

Reprenons le cas de ce Fed 4b qui date, rappelons le des années soixante. Si en 1953 Leica a lancé un énorme pavé dans la mare aux télémétriques avec son Leica M, il faut bien reconnaître que nous devrons attendre 1973 pour voir apparaître le premier Leica avec une cellule, en l’occurrence, le Leica M5, qui a fâché la majorité des leicaïstes de l’époque.

Notre Fed 4b possédait une cellule, certes non couplée mais faisant corps avec l’appareil dès 1964, soit dix ans avant le prestigieux allemand ! Car à l’époque, si vous vouliez une cellule sur votre M4, il fallait acheter un Leicametre à fixer sur la griffe flash, ce qui donnait à l’ensemble un côté « bricolage » du meilleur effet, ou une cellule à main, que vous glissiez dans votre poche ou sac.

Et lorsque dans les années septante (de 1975 à 1978) la fabrication des M fut interrompue, au point que l’on a cru que cette gamme allait disparaître, nos amis russes fabriquaient encore et toujours des Zorki, des Fed et des Kiev.

Soyez curieux, essayez des appareils qui sortent des sentiers battus. Ils ont leur charme et, franchement, au prix où ils sont vendus, vous pourrez acheter d’excellentes optiques à fixer dessus et vous serez surpris des résultats.

Les références, comme d’habitude : http://camera-wiki.org/wiki/FED_4, http://www.rolandandcaroline.co.uk/fed4b.html, https://camerapedia.fandom.com/wiki/FED-4 en anglais et en français : http://www.collection-appareils.fr/avoscrayons/html/Boitiers_russes.php, https://internoinbakelite.wordpress.com/2014/10/19/recensione-semi-teorica-fed-4-tipo-b/ en italien (pour changer)

Quitter la version mobile