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Canon Eos 300

Après avoir exploré quelques fleurons de l’argentique à « l’ancienne », je reviens avec un boitier qui se rapproche déjà de nos appareils modernes, je vous présente le Canon Eos 300.

Ce qui frappe de prime abord, c’est sa taille et son poids … léger ! Et pourtant, c’est un condensé de technologie destinée aux amateurs qui veulent pouvoir progresser.

Et grâce à ce poids et cette taille contenus, vous n’aurez pas d’excuses pour le laisser dormir dans un placard, il est fait pour prendre l’air, avec vous.

Mais commençons par le début : le Canon EOS 300 a gagné le prix de l’European Imaging and Sound Association en 1999-2000, reconnaissance enviée de ses capacités sous des dehors sympathiques

Parce que, bien qu’il soit classé dans la catégorie « grand public », l’Eos 300 possède les caractéristiques principales des « plus grands » de la marque.

Sorti en 1999, cet Eos (ou Kiss III au Japon et Rebel 2000 aux USA) est arrivé juste au moment où le numérique commençait à prendre pied dans le monde photographique.

Cela peut paraitre étrange, les années 2000 c’étaient presque hier et pourtant cela fait un peu plus de vingt et un an que la révolution numérique a eu lieu (pour rappel, le premier à sortir un appareil numérique utilisable était Minolta en 1995).

Après des début compliqués, qui ont fait hésiter les photographes entre ces nouveaux appareils au définition aujourd’hui ridicule (5Mpx ) alors que les appareils argentiques étaient au top de leurs fonctionnalités, le numérique a tout balayé. Et pourtant, si vous lisez ces lignes, c’est que ces appareils – qui ont beaucoup de qualités – ne remplissent pas tous les envies des photographes, qui (re)découvrent avec plaisir, nostalgie, curiosité cet ancien monde, parfois fantasmé.

Donc, quand cet appareil est sorti, pour remplacer le Canon Eos 500N, il était destiné aux débutants avec ses modes auto et prédéfinis (portrait, paysage, gros plans, sport, nuit) et aux photographes plus expérimentés avec ses modes programme, priorité ouverture, priorité vitesse, manuel, mode zone de netteté (mode A-DEP).

Tiens voilà quelque chose que l’on reconnait dans les numériques d’aujourd’hui : le A-DEP c’est une zone de netteté que vous définissez sur l’appareil comme une zone à respecter entre deux points distants et que vous voulez nette.

Il possède aussi la correction d’exposition, la mémorisation d’exposition (AE), la possibilité de faire des expositions multiples, le bracketting sur 3 photos.

Que demander de plus ?

Ah oui, peut-être : la mise au point est assurée par 7 collimateurs dans le viseur et vous pouvez choisir trois méthodes tel le mode manuel (réglage M sur l’objectif), la mesure spot et enfin le mode AI Servo, c.-à-d. le suivi d’un sujet qui se déplace, avec la modification automatique de la mise au point. Les collimateurs sont sélectionnables manuellement.

Il faut encore relever que les capacités de l’autofocus sont identiques à celles du Canon EOS 30, pourtant d’un prix bien plus élevé, avec six capteurs CMOS en ligne, entourant un capteur central de type en croix.

L’exposition est calculée en mesure évaluative sur 35 zones pour la plupart des modes, la partie partielle étant disponible lorsque vous appuyez sur le bouton * (AE) à l’arrière. En mode manuel, l’appareil photo utilise par défaut la mesure pondérée centrale.

Aurais-je oublié quelque chose ? Ben oui, le flash intégré (pop-up) qui se déploie à la demande ou automatiquement, un retardateur (10s) et la possibilité de monter un grip pour augmenter la versatilité des piles (4 piles AA au lieu de 2 CR2). Au fait, le flash est synchronisé et on peut ajouter des flashs E-TTL de la gamme Canon EX (ou compatibles) pour une meilleure gestion de la lumière par l’appareil.

Heu… pour les grandes paluches, je conseillerais le grip, qui assure un meilleur maintien. D’autant que les commandes se retrouvent sur ledit grip, toujours utiles en prises de vue verticales.

Tant qu’à parler du flash, sachez qu’il est synchronisé au 1/90s. Mais si vous montez un flash Canon 220 EX ou un 380 EX Speedlite, en mettant le commutateur sur Hi, il se synchronisera jusqu’au 1/2000s, idéal pour effectuer des fill in en pleine soleil.

En fait, avec cet appareil vous aviez tout le meilleur du moment mais sans la robe d’hermine des modèles Pro de l’époque. De quoi ravir les photographes mêmes expérimentés, quelques pro en avaient un, glissé dans le sac, au cas où ….

Et ils ne s’y sont pas trompés car le Canon Eos 300 fut un succès commercial pendant les trois années de sa production, jusqu’à ce qu’il soit remplacé par le Eos 300V.

Vous pourriez lui reprocher sa carrosserie en polycarbonate mais, honnêtement, qu’est ce que ça change ? Vingt et un ans après sa sortie, l’exemplaire que j’ai reçu est comme au premier jour et tous ceux que j’ai pu voir sont dans le même état (sauf s’ils sont tombés sur des brutes, mais ça c’est pour tous les appareils). Surtout, cette construction assure à l’appareil sa maniabilité et sa légèreté, ce qui incite à le sortir souvent, sans se poser de question.

Ceci étant, son ergonomie est très proche de ce que nous connaissons encore sur les Eos modernes et numériques; vous ne serez pas dépaysé.

Comme d’habitude (depuis l’Eos 3000) vous avez un bel écran LCD qui reprend toutes les infos utiles aux réglages de l’appareil et celles-ci se retrouvent dans le viseur, large et clair.

Les réglages s’effectuent avec la molette, sur la gauche du capot de l’appareil

N’oubliez surtout pas de verrouiller l’appareil en fin de prise de vue en remettant la molette sur le L (pour lock) qui empêche tout déclenchement et économise les piles (que vous pourrez contrôler à chaque fois que vous quittez la zone L).

Rassurez-vous, vous ne « mangerez » jamais autant de piles que ce que vous coûtera votre numérique et surtout bien moins qu’un hybride !

Bon, je ne vais pas reprendre tout le mode d’emploi, dont vous trouverez le lien ici plus bas, mais en quelques mots, les fonctions sont :

différence entre mode P et mode rectangle

Il y a une règle en création de logiciel qui stipule « ne me faites pas réfléchir ». Ou, si vous préférez, quand vous concevez un logiciel pour que d’autres personnes puissent se servir de l’appareil auquel il est destiné, il doit être simple et elles ne doivent pas réfléchir pour s’en servir. Si elles doivent commencer à se creuser la tête pour arriver à l’utiliser, elles finiront par s’en lasser et chercheront quelque chose de plus simple. Un exemple pour résumer cette affirmation : je connais quelques personnes qui ont quitté Canon pour Sony (avant que Canon ne fasse des hybrides performants). Eh bien la plupart y sont revenus, penauds et dégoûtés des menus à rallonge et de la logique d’ingénieurs et pas de photographes !

Avec cet Eos 300, vous n’aurez jamais ce genre de problème, tout « coule de source » comme on dit.

Même la notion de A-DEP ou zone de netteté automatique est simple, voyez l’extrait du mode d’emploi ci-dessous

Pour arriver à faire ça avec un Sony, un Olympus, un Fuji, un Panasonic, … vous en êtes à votre deuxième aspirine …!

En résumé, lorsque vous verrez pour la première fois cet appareil, vous serez surpris de ne pas trouver un écran derrière … tant il est proche de ce que nous connaissons en ce moment.

Soyons honnête, c’est un peu le cas de tous les appareils qui sont apparus à cet époque là et sur lesquels les différentes marques sont reparties pour construire leurs premiers numériques.

Si je n’avais pas mon Eos 30, c’est cet appareil que je prendrais en boitier argentique. Il est complet, facile à emporter, vous pouvez y monter tous les objectifs en monture EF. Pas les plus pointus, conçus pour les reflex full frame de haute définition, vous seriez déçu, mais c’est l’occasion de redécouvrir les premiers 24 – 105 USM, qui offrent une belle gamme de focale (voyez ce qu’en pense Fred, d’Histoires de Photos au sujet de cette paire).

Et cerise sur le portefeuille, en boitier nu, vous en trouverez autour des 30€, en parfait état et prêt à repartir si vous y remettez deux nouvelles piles. Comptez 50€ pour un boitier avec un zoom, généralement un 35 – 80, de nouvelles piles et vous voilà paré pour (bien ) commencer.

N’hésitez pas si vous en trouvez un à ce prix là, c’est une valeur sûre.

J’aime bien pouvoir retrouver des pubs de l’époque (notez que ce sont des francs français et si mes souvenirs sont bons, il fallait multiplier par 7 environ pour avoir le prix en francs belges) quoique si vous regardez bien, les prix sont déjà imprimés aussi en euros : un Eos 300 coûtait 455,82€ et un Eos 30 valait 882,68€, près du double. Notez que le début de la présentation de l’Eos 33 (le cousin du 30) commence par ces mots : « Caractéristiques techniques identiques à l’Eos 300, sauf … » Quand je vous écrivais que ce n’était pas un appareil au rabais !

Et encore, chose étonnante, le Canon Eos IX voyait son prix tomber en chute libre : de 6819 f, il tombait à 2990 f, soit le même prix que l’Eos 300. Pauvre Eos IX qui eut le malheur de croire au système APS, hélas trop tôt disparu et mal aimé …

source : collections-appareils.fr

Voici en quelques images un appareil « vieux » de vingt ans mais qui ressemble étrangement aux Eos d’aujourd’hui …

Notez comme tout tombe bien sous la main, les doigts : l’ergonomie Canon a toujours été très bonne et – surtout – pensée photographe et pas « ingénieur » … ça fait toute la différence quand vous aurez envie de vous en servir.

Car, en résumé, voilà un appareil léger, performant, facile d’usage et qui coûte à peine 30€ boitier nu !

Comptez 50€ avec des piles neuves et un objectif (au moins le petit 35-80) et vous voilà paré pour de longues balades et le plaisir de photographier sans stress …

Pour moi, c’est un maître achat, comme ils disent !

Une vidéo d’illustration

Pour le mode d’emploi, c’est pas LA

Quelques références : https://fr.wikipedia.org/wiki/Canon_EOS_300, https://histoires-de-photos.com/2010/04/13/le-canon-eos-300/, http://www.collection-appareils.fr/x/html/appareil-1089-Canon_EOS%20300.html en français, https://en.wikipedia.org/wiki/Canon_EOS_300, https://www.35mmc.com/01/09/2018/canon-eos-300-review/ en anglais

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