Site icon L'Atelier de JP

Le Pentax Espio Zoom 35 -70 full macro

Ben, celui-là, j’ai hésité : je le prends ou je le prends pas ?

Il était propre, dans son sac d’origine, et accompagné – si, si – de son mode d’emploi.

-« Alors, pourquoi avoir hésité » me direz-vous ?

Peut-être sa forme, un bon rectangle, pas trop épais mais conséquent ? Peut-être parce qu’il était loin des standards Espio que je connais ? Parce que je n’arrivais pas à le situer ?

Il me rappelait mon Ricoh R1, mais en plus gros, avec une vague ressemblance de forme mais affublé d’un zoom …. indécis, je vous dis.

Mais finalement, ce petit moment de battement a fait pencher la balance … et j’ai négocié son prix avant de le mettre dans mon sac.

De retour à la maison, séance nettoyage habituelle et première vraie prise en mains, après avoir glissé 1 CR123 dedans.

Essayons de trouver des infos à son sujet, après tout, c’est un Pentax.

Hé ben, j’en ai pas trouvé des tonnes !

Cet Espio est sorti en 1992 (tiens, comme le Ricoh !) et, si j’ai bien compris, c’est sans doute le premier de la lignée.

Que nous propose-t-il ce boitier tout noir ?

Tout d’abord un zoom de 35 à 70mm (ouvrant de f4,9 à f8), la possibilité de faire des doubles expositions, un autofocus assez réactif, une mise au point à partir de 60cm (tiens, y avait pas marqué « full macro » en grand ?), sa cellule est fiable

Un autre Espio, le 70, est quasi identique à celui-ci si ce n’est que lui ne possède pas de zoom. Mais tous les deux possèdent un écran ACL sur lequel les informations de prises de vue sont indiquées : flash actif ou pas, le nombre de vues prises, le mode réduction des yeux rouges, la possibilité de correction des contre-jours, un mode intervallomètre qui va de 3 à 60 minutes, l’utilisation de la vitesse lente, la surimpression, la pause B, le retardateur sur une ou deux vues, le rembobinage en cours, le mode prise de vue en continu.

Pas mal non ? Et tout ça dans un format finalement peu épais car il fallait quand même bien y loger un zoom qui, il est vrai, a bénéficié de trésors ingénierie pour que les ingénieurs réussissent à l’y caser.

Au fait, je reviens sur un point abordé au paragraphe précédant : le retardateur permet de prendre une première photo à la focale choisie et une seconde en positon grand angle. Etrange, j’aimerais bien essayer pour voir ce que ça donne.

Ceci étant, son ergonomie est plaisante, avec cette petite poignée sur l’avant, sa forme légèrement incurvée, la molette du zoom qui tombe bien sous le pouce, son écran ACL bien lisible, son viseur clair, juste dans l’axe de l’objectif.

J’ajoute que j’aime bien sa robe sobre, minimaliste, que je qualifierai « d’esprit Zen », hormis ce grand placard de mots sur la façade : je l’aurais bien vu « monolithique », tout noir. Mais bon, les goûts et les couleurs ….

Comme la plupart des appareils de ces années-là, il est tout automatisé : vous chargez le film, avec codage DX – pour le réglage de la cellule, refermez la porte et le film avance tout seul jusqu’à la première vue. Le chiffre « un » apparaît sur l’écran ACL. A noter que même si l’appareil est éteint, le chiffre des vues reste visible.

En fin de course, l’appareil va rebobiner automatiquement le film. Si, toutefois, vous vouliez interrompre le film en cours, vous pouvez le faire en enfonçant la touche figurant le retardateur pendant 3sec et en appuyant en même temps sur le déclencheur.

Le viseur, placé juste à l’aplomb de l’objectif, est clair même si je trouve qu’il est un peu étroit. Le cadre est collimaté, avec indication de correction de la parallaxe pour les prises de vue rapprochées (pas moins de 60 cm rappelez-vous).

Deux petits témoins sont placés de part et d’autre du viseur : un vert, à droite, et un rouge, à gauche. Le vert clignote jusqu’à ce que le sujet soit mis au point ; il se fixe alors et vous pouvez déclencher.

Quant au témoin rouge, il clignote lorsque le flash est en charge et se fixe quand il est prêt à déclencher..

Le flash est d’office sélectionné en mode auto (une manie de cette époque) mais vous pouvez le débrayer. Si vous éteignez l’appareil puis le remettez en fonction, il faudra penser que vous serez revenu en configuration flash auto !

Donc, vous visez votre sujet et enfoncez à mi-course le déclencheur : l’autofocus se fixe sur le sujet avec la mire de mise au point (un rectangle au milieu du viseur), mais, en maintenant le déclencheur à mi-course, vous pouvez recadrer le sujet, l’appareil gardera l’exposition et la mise au point en mémoire.

Je reviens (encore ! ) sur le flash qui, je le rappelle est par défaut en tout auto. La synchro flash en plein jour peut être utile pour déboucher un sujet très contrasté et faire ressortir des détails dans les ombres, sans « cramer » la photo. L’appareil dose l’effet du flash en fonction de la distance.

Il existe encore le mode »prise de vue en vitesse lente » – symbolisé par le pictogramme flash coupé mais agrémenté d’une lune. Dans ce cas là, le flash ne se déclenchera pas et le photo est prise à environ 1/5s. Notez que plus la scène sera sombre, plus la vitesse d’obturation sera lente et plus grand sera le risque de flou de bougé.

Si vous voulez équilibrer la vitesse lente, il est loisible d »‘introduire alors la « synchro flash vitesse lente » qui permettra d’exposer correctement l’avant plan avec le flash tout en gardant la vitesse lente pour exposer l’arrière-plan moins éclairé.

Enfin, il reste la correction de contre-jour, symbolisée sur l’écran ACL pour le picto du flash coupé mais avec un petit soleil. En fait l’appareil va aussi jouer sur la vitesse lente, faite donc attention ici aussi au risque de flou de bougé.

Petit clin d’œil, le retardateur qui permet de prendre deux photos à la suite l’une de l’autre : la première après 10sec et le seconde après 5s, la mise au point ayant été mémorisée sur la première vue.

Plus marrant – mais parfaitement inutile à mon sens – le retardateur vous permet de prendre encore deux photos l’une à la suite de l’autre mais à des focales différentes ! Vous faites la mise au point à la focale que vous choisissez (disons 70mm pour un portrait un peu serré) pour la première photo (après 10 s) et la seconde photo sera prise, avec les réglages de la première mais d’office au 35mm.

Bon, sans doute plus utile, le mode surimpression qui autorise la surimpression de plusieurs photos (ils recommandent de ne pas dépasser trois vues quand même pour éviter une surexposition).

Allez, encore un gadget ? L’intervallomètre qui vous autorisera à photographier le même sujet à des intervalles prédéfinis, de 3min à 60 min. Si vous voulez voir se développer devant vos yeux ébahis le champignon qui est dans le fond de votre jardin …

Un « p’tit dernier pour la route », le mode « infini paysage » – symbolisé par le pictogramme montagne » – pour capter nettement un paysage lointain ou un sujet éloigné à travers une vitre

-« Bon ben, finalement, il est pas si mal que ça ce bloc tout noir »

Je pourrais lui reprocher de ne pas être très rapide pour le déploiement du zoom. D’être un peu bruyant, mais à côté de cela, son autofocus actif accroche bien et il est bien pourvu de fonctions qui peuvent être utiles.

Donc finalement, j’ai bien fait de le prendre pour le découvrir et partager celle-ci avec vous.

Je pense que c’est un appareil assez rare (je n’en ai jamais vu d’autre que cet exemplaire), assez représentatif de ces années-là et qui en offre pour son argent.

Car il ne vous ruinera pas : comptez maximum 10€ pour un exemplaire tout complet comme le mien.

Si jamais vous avez envie de photographier « différemment », il vous tend les bras.

source : Collection-appareils, Porst 1992-1993

Quelques données techniques :

Des références : https://www.35mmc.com/19/12/2017/5-frames-61-pentax-espio-35-70-af-zoom-james-cockroft/, https://35hunter.blog/2019/02/09/why-a-pentax-espio-should-be-top-of-your-compact-film-camera-wishlist/, en anglais, https://collection-appareils.fr/x/html/appareil-8015-Pentax_Espio%2070.html, https://collection-appareils.fr/x/html/appareil-12653-Pentax_Espio%20AF%20Zoom.html, en français.

Quitter la version mobile