Le Canon AL-1 présenté par Olivier

Comme je l’ai déjà signalé par ailleurs, ce site est entièrement à ma charge (pas de sponsors ni de pubs) et donc je ne sais pas toujours acheter tous les appareils qui me font de l’œil ou m’intriguent.

Aussi, quand j’ai un lecteur fidèle qui me propose de faire l’analyse de ce genre d’engin, je dis « oui » avec enthousiasme.

Et donc, aujourd’hui, c’est Olivier qui vous fait la présentation de ce Canon AL-1, un appareil assez atypique et attachant. Mais je lui laisse le clavier …

            J’ai presque toute la gamme CANON A.. Sauf, l’AT-1 que je considère comme un AE-1 bridé. D’après mes souvenirs, l’AT-1 est basé sur la mécanique de l’AE-1 en ayant seulement le mode manuel d’activé.

            Dans cette série, il y a une étrangeté… Le CANON AL-1 , un appareil avec une aide à la mise au point. C’est le premier appareil de CANON ayant cette assistance. Il existe en deux versions, une version alu et une version noire qui est, comme d’habitude, bien plus rare. Il se trouve que par chance, c’est cette version que j’ai fini par trouver. Cet appareil peut utiliser tous les accessoires de la gamme, flash, moteur , objectifs…Sauf le dos dateur car l’appareil n’a pas un dos amovible et n’a pas non plus de prise synchro flash. Enfin, l’étui de protection sera spécifique.

Bien qu’il soit sorti en 1982, il ne fait pas son âge ( 40 ans ).

            Il a des particularités qu’il convient de souligner. Il utilise des piles AAA ( 2 piles ) et la trappe à pile est hélas très fragile et beaucoup de ces appareils sont proposés à la vente en ayant cet élément manquant ou « bricolé » avec les moyens du bord. Heureusement les imprimantes 3D viendront certainement à notre secours.

La « fragile » trappe à piles

Au niveau vitesses d’obturation, c’est un appareil avec une priorité diaphragme. Vous pouvez toutefois sélectionner des vitesses manuellement du 1/15 au 1/1000. La synchro flash se fera au 1/60 .

Le sélecteur de vitesses

        

    Il portera un petit symbole qui vous indiquera de manière discrète sa spécificité. Le symbole « qF » pour Quick Focus. Ce n’est donc pas un auto focus mais seulement une assistance pour la mise au point.

Le discret symbole qF ( Quick Focus )

            Sa durée de production réduite explique pourquoi il n’est pas évident à trouver. Il a été fabriqué de 1982 à 1984. En 1985, le T80 apparait et avec lui les premières générations d’appareils autofocus. J’ai eu le T-80 en main et franchement, il vous fait faire des haltères  !

Juste une petite photo d’un T-80 pour mémoire.

            Allons enfin faire un tour du coté de l’assistance de mise au point. Un article de la revue « Science Et Vie » lui était consacré. A cette époque, il y avait deux grandes catégories de système de mise au point, la première utilisait deux miroirs ( dont l’un était mobile ) et la deuxième, une détection de contraste faite par un capteur placé derrière le miroir qui devait être, de ce fait, semi-transparent. C’est cette dernière solution qui a été retenue par CANON pour son AL-1. Avec un peu de chance, vous retrouverez sur le net un site ou sont archivés les anciens numéros de « Science et Vie ».

Le miroir semi transparent. ( vous pouvez voir la nouvelle mousse amortisseur )

Le capteur de détection de contraste. Celui-ci sera, bien sûr, escamoté quand vous prenez la photo.

Bref, c’est terminé pour la technique pure et voyons un peu son utilisation.

            Il fut généralement livré avec un 50 mm f:2. J’ai eu le mien sans objectif et quand je vois le prix d’un 50 mm ouverture f:2. par rapport à un 50 mm f:1.8, je ne trouve pas très logique que celui qui a la plus petite ouverture soit aussi le plus cher sur le marché de l’occasion. Alors, c’est peut-être dommage, mais mon AL-1 ne retrouvera pas sa version « sortie de boite ». Peut-être la rareté de cet objectif fait-elle son prix… De toutes les façons, le système d’assistance demande de la lumière, alors pourquoi proposer cet appareil avec un 50 mm f:2. …

            Le système d’assistance vous introduit trois nouvelles diodes électroluminescentes dans le viseur.  vous trouverez deux diodes ayant la forme de deux flèches et une diode ronde. La diode ronde s’allume quand la mise au point est faite et les deux autres diodes vous indiquent dans quel sens il faut tourner l’objectif. ATTENTION, la mise au point est faite sur une zone centrale qui est identifiée dans le viseur. Si vous voulez décentrer votre sujet principal, il faudra d’abord faire la pise au point en le centrant dans la zone de mise au point. Enfin, classiquement, une aiguille ( à droite ) vous indiquera la vitesse que l’automatisme va sélectionner. En mode manuel, aucun rappel de la vitesse que vous avez sélectionnée sur le barillet n’apparait. Vous allez vite comprendre que le mode manuel n’est pas son point fort.

Informations présentées dans le viseur ( doc CANON AL-1 )

            Il peut arriver qu’aucune diode ne soit allumée dans le viseur. Cela veut dire que la capteur n’arrive pas à faire la détection de contraste ( ou que vos piles commencent à être faibles ). Il vous faudra faire la mise au point sur le dépoli. Parfois, en tournant un peu la bague de mise au point, vous faites apparaitre suffisamment de contraste et les diodes se réveillent.

            Finalement, c’est un appareil bien conçu. L’excroissance liée au logement des piles facilite la prise en main. Le fait que le mode manuel ne soit pas particulièrement facile à utiliser n’est pas rédhibitoire car il a surtout été acheté par des amateurs qui ne voulaient pas forcément le mode manuel. Bien que le miroir soit semi-transparent, la luminosité de la visée n’en est pas affectée. En utilisation courante, c’est toujours amusant de se laisser guider par les petites flèches rouge jusqu’à l’allumage de la diode ronde verte. Je l’ai déjà vu en vente en occasion à des prix tout à fait acceptables ( moins de 50 Euro ) et si vous voulez un appareil qui sort de l’ordinaire et que vous avez encore une bonne réserve d’objectif en monture CANON FD, alors il devrait trouver une place dans votre mallette photo.

Le CANON AL-1 est autant à l’aise avec un téléobjectif qu’avec un grand angle.

AL-1 équipé avec un téléobjectif CANON 300 mm f:5.6

AL-1 équipé avec un grand angle PANAGOR 28 mm f:2.5

15 commentaires sur “Le Canon AL-1 présenté par Olivier

  1. Bonsoir j ai un appareil photo le canon al1 avec 3 téléobjectif,2 flashes et la sacoche pourriez-vous me dire combien je peux le vendre si il intéresse quelqu un merci d avance 0615265566

    • Bonjour Marc, selon Olivier qui possède l’appareil décrit sur le site, cet appareil vaut dans les 50€. Mais les prix grimpent vite car un petit tour, pour faire une moyenne, sur EBay me fait découvrir des prix allant effectivement de 50 – 70€ à plus de 100€ en « état concours ».
      Soyons raisonnable, si le vôtre est noir, en très bon état, le boitier seul vaudra au moins 80€ (disons 60€ en version argentée). Décrivez précisément les objectifs qui l’accompagnent, en indiquant bien les ouvertures (le f…) car certains ont plus de valeur que d’autres car plus lumineux. Si en plus les flashs sont ceux dédiés à l’appareil et qu’ils fonctionnent toujours, vous pourrez proposer l’ensemble à un prix qui pourrait approcher les 200€. Pour la sacoche, je suis plus circonspect, les anciens modèles n’ayant pas la polyvalence des nouvelles, ni leur poids réduit. Mais ça peut faire partie d’un ensemble cohérent pour qui cherche du « vintage ».
      Comme le soulignait Olivier dans son article, c’est un appareil relativement rare et qui offrait un plus certain (le fameux Quick Focus). Il peut attirer certaines personnes qui veulent se démarquer du sempiternel AE-1.
      Puisse ceci vous aider dans vos démarches de vente.
      Bien à vous.

  2. Faire participer des contributeurs est une très bonne idée. Il existe tellement d’appareils photos encore en fonction. On ne peut pas tous les acheter.

    • Ben oui, comme le disait en son temps Michel Fugain « même en 100 ans … » je n’aurai pas la possibilité de tout tester (je m’y suis pris trop tard !) et comme je n’ai pas (encore) gagné au Loto (avec un t en Belgique), je ne peux pas tout acheter. Alors soit je renvoie vers des sites ami, comme le tien, pour des essais que tu as menés, soit des lecteurs attentifs me proposent un essai de l’appareil. Et puis je trouve cette idée de partage riche. Mes amitiés Fred.

    • Bonjour,
      Le AL-1 m’a toujours intrigué, merci pour cet article très documenté.
      J’ai un AT-1 depuis 35 ans et je ne le considère pas comme un appareil bridé mais comme un appareil ayant l’essentiel : une cellule TTL. En effet, quand je veux être rapide, je manipule le diaphragme avec la main gauche et/ou les vitesses avec l’index droit. Regarder l’aiguille dans le viseur rend inutile tout automatisme et permet d’avoir un appareil plus rustique, plus robuste et consommant moins de piles.

      Petite remarque : on peut aussi lorgner du côté des objectifs FL qui passent tous sauf quatre sur les Canon de la série A. Ces objectifs plus anciens, en plus d’être parfois moins chers, in un aspect métallique vraiment sympa, le FD 50mm f/1.8 faisant un peu plastoc par rapport au boîtier, même si j’apprécie son faible poids.
      En fait, cela permet surtout d’accéder au mythique f/1.2 avec le FL 55mm f/1.2 qui est certainement le moins cher des f/1.2 (attention, le FL 58mm f/1.2 est un des quatre qui ne passent pas).

      Encore merci pour cet article !
      Christian

      • hihihi … je constate Christian que vous découvrez les quelques beaux Canon qui sont passés par le site. Il en reste quelques uns (le A-1, le F-1, …). C’est vrai qu’il n’est pas nécessaire d’avoir une bête de course pour faire de meilleures photos, il faut savoir se servir de son appareil et en tirer le meilleur. J’imagine qu’en trente-cinq ans de pratique, vous êtes au point (tiens, si vous avez un site ou assimilé avec vos photos, je peux mettre un lien). Je prends souvent l’exemple de Frédéric (Histoire de photos) qui arrive à nous sortir des merveilles, même avec ce que je lui mets entre les mains (et c’est parfois folklorique) parce qu’il sait lire la lumière et connait les réglages de base (ah, le fameux triangle d’exposition !). Et quand il manipule ses appareils, qu’il connait sur le bout de tous ses doigts, le résultat est magnifique. Comme le disait un autre photographe ami, Philippe de Pix-vision, ne vous demandez pas avec quel appareil tel photographe a capté telle photo mais comment il l’a fait (réglages, compo, etc.). Au plaisir de vous revoir dans ces pages. Bien cordialement.

        • Bonjour et merci pour votre gentille réponse. Je poste toutes mes photos sur ma page Lomo : https://www.lomography.fr/homes/astonuts Vous n’y trouverez pas que de belles photos car je poste tous les essais que je fais avec des toy cameras ou des pellicules périmées …
          Encore merci pour tout !

          • Bonsoir Christian, vous le savez, j’aime bien l’esprit Lomo et dans cet esprit, les essais.erreurs font partie du charme de la photographie argentique (même s’il faut parfois faire attention à la consommation de films ;-)). Je mets le lien dans … « les liens » bientôt. Bien amicalement.

            • J’ai consommé énormément de films pour ces essais en effet, j’ai par exemple testé toutes les pellicules 400 iso du marché dans mon Lomography Simple Use pour mes photos quotidiennes. C’est un appareil que j’aime bien car il me permet de faire des photos en dégainant super vite, même avec des gants et, en plus, en restant discret vu son aspect de jetable (j’ai pris le rose pour pousser le bouchon encore plus loin 😁). Je l’ai rechargé plus de 100 fois.
              En revanche, comme je développe tout moi-même maintenant, je suis assez effaré par la quantité d’eau pour développer de la couleur avec le bain-marie qu’il faut faire en plus. Le coût écologique en plus des prix délirants depuis un an me pousse à réfléchir à une réflexion qui pourrait me faire changer mes pratiques : plus de Polaroid (désormais moins cher que Kodak …) et plus de noir et blanc.

            • Bonjour Christian, ah, j’imagine le Lomo rose ! Vous avez raison, les coûts, hors labo « industriel », deviennent un frein qui tuera plus surement la photo argentique que tout le reste. Les fabricants sont trop gourmands, essayant de rattraper leurs erreurs du passé sur ces quelques années de regain. Mauvais calcul. Il reste effectivement le N/B, qui sauvera sans doute la photo argentique. Mais tant qu’à parler de Kodak, j’ai gardé un Classic Smile qui utilise du film Zink et je trouve que le rendu est meilleur que celui des Pola (voir https://latelierdejp.org/2022/12/26/quelques-surprises-argentiques-et-instantanees/) et plus abordable. Bien amicalement.

            • Je ne parlais pas de coût de développement. En effet une chimie CineStill m’a permis de développer plus de 20 pellicules couleurs avec une excellente qualité pour moins de 50 euros !
              En revanche, quand vous développez une pellicule 120, il faut compter un demi-litre d’eau à chaque rinçage (comme en noir et blanc, certes…) et on en fait quand-même quelques-uns ! Ensuite le bain-marie qui permet de maintenir la température à 40 degrés (j’ai un TCS 1000) consomme au moins cinq litre d’eau. Ça commence à faire beaucoup pour une pelloche ! Économiquement mais surtout écologiquement. Ça fait réfléchir.

              Mieux vaut faire du noir et blanc en format 110 🤣

            • C’est chez Lomo qu’ils vont être contents, il n’y a quasi plus qu’eux qui font du 110 de toutes les couleurs ! Mais tu as raison – si je peux te tutoyer, c’est plus sympa entre partisans de nos drôles d’engins – je n’avais pas pris en compte la conso d’eau (ça fait si longtemps que je n’ai plus mis les pieds dans un labo) en plus du reste. Et si ça continue, l’eau va coûter plus cher que le reste … Reste que le N/B garde l’avantage. Bien amicalement.

            • Je suis déjà un grand client de Lomography en format 110. J’ai déjà eu l’occasion de les féliciter de pouvoir faire revivre nos 110.
              Je suis un fan des boitiers style Instamatic rectangulaires qui ont un look différent des autres appareils photo, j’en ai beaucoup don’t certains sont des merveilles comme le Canon 110 ED à focale de f/2 et télémètre entre autres particularités assez uniques dans ce format. J’aime bien aussi l’Agfa 6008 makro qui permet d’avoir le nez sur le sujet ou le Kodak Tele-Instamatic 430 qui a deux objectifs …
              Cela étant, je préfère avoir au quotidien un plus léger comme un Instamatic 192, un Ektra 22 (voire 52) ou encore un Diana Baby 110 qui peut faire de super photos (l’eusses-tu cru !?).

              Le seul reproche que l’on puisse faire à Lomography, c’est de ne pas faire revivre le format 126 de la même façon. Il y a des millions d’appareils rigolos dans ce format qui dorment et je connais bien plus de personnes qui feraient des photos en 127 plutôt qu’en 110 … Il faudrait lancer un Kickstarter 🤣

            • Oui, oui, j’ai gardé aussi un 6008, une petite merveille avec un très bon rendu. J’avais eu l’occasion d’acheter un lot de Kodak et Agfa (dont certains sont sur le site), mais je n’ai gardé que le 6008 et un 901 motorisé et tout petit. C’est vrai que dans ce domaine là aussi, il y a moyen de passer des mois de recherches et de découvertes …
              Savais-tu qu’il existe (sur Ebay) des adaptateurs pour film 126 ? De mémoire, c’est un Hollandais qui les fabrique avec une imprimante 3D et tu y glisse une cartouche de 24×36 normale dedans. Ça permet de faire revivre quelques raretés.
              Quant au 127, c’est vrai qu’il reste cher et confidentiel. Pourtant quelques belles machines aimeraient revivre avec lui. Bien amicalement.

            • Christian, le lien vers votre site est dans « les liens ». Belle journée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

En savoir plus sur L'Atelier de JP

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading

Aller au contenu principal