Le Polaroid One 600

Voici enfin le second appareil que j’ai acquis sur la brocante du 11 novembre, en même temps que le Yashica FX-1 déjà présenté.

Je crois que j’ai tout doucement fait le tour des Polaroid encore utilisables (c.-à-d. pour lesquels on trouve encore les films facilement).

Car celui-ci est un des derniers produit par la firme originale, avant sa faillite.

Ce modèle est l’évolution finale de la série des 600 dessinée par la maison Polaroid Corp. Il est sorti en 2001 – 2002.

Les plus courants seront le Polaroid One et le One600 Classic, bis-tons argent/bleu avec un gros bouton orange.

Il est vrai que lorsque l’on parle des 600, la plupart des personnes voient les icônes des années 1980 et 1990, ceux qui ont inauguré et utilisé les célèbres « pack film » avec la batterie intégrée.

Le format des instantanés, carrés, mesurait 7,9cm, avec la non moins célèbre bordure blanche.

La sensibilité était de 640 Iso et il fallait plus ou moins 3 minutes pour qu’ils se développent (à 21°C).

Des Polaroid 600, il y en eut pour tous les goûts et toutes les bourses : les classiques, tout simples; ceux avec un autofocus fonctionnant grâce à un sonar; quelques uns avec des lentilles en verre, la majorité avec des lentilles en plastique et une mise au point immuable à 1,2m; d’autres, grâce à une lentille « gros plan » étaient pourtant capable de descendre à 60cm

Presque tous, au fil des ans, avaient la même mécanique (qui évoluait discrètement), habillée avec des carénages anguleux, arrondis ou un mixte des deux, et des couleurs très sobres ou complètement flashy, selon les pays de diffusion, ou les annonceurs commerciaux qui les utilisaient comme cadeaux d’affaire.Il y eut même des éditions limitées à l’effigie des quelques gloires passées (Little Kitty, les Spice Grils par exemple). Les collectionneurs s’en frottent les mains, à la recherche de la pièce rare.

Toute une époque que l’on pensait révolue mais qui a le bon goût de revenir, surtout auprès des plus jeunes, qui adorent « sentir » l’image qu’ils viennent de capturer et qu’ils peuvent partager immédiatement avec leurs ami(e)s, chaque photo étant unique.

Pourtant, soyons honnête, Polaroid Corp a inventé pas mal de choses (le concept de l’instantané, le système SPARR – gestion du flash, le sonar pour l’autofocus, le Lightmixer – analyse de la lumière par exemple), mais ils ont été les as de la récupération, de faire du neuf avec du (très) vieux : juste un peu de cosmétique au fil du temps et on nous resservait la même salade. Si je devais vous en convaincre, je vous invite à parcourir les sites de « The Land List« . Son auteur recense les différents modèles et leurs « différences » et Polaroid Intégral 600 Series. Je salue bien bas !

Ici pourtant ils ont fait un effort.

Reprenant l’inspiration des Image System, ils ont créé un appareil de très petite taille comparé à tout ce qui a existé avant.

Replié, il ne prend pas plus de place qu’un petit reflex. Ouvert, il reste élégant et sa taille est toujours contenue.

L’électronique des années deux-mille a favorisé cette réduction de taille (ce modèle date de 2004). Elle l’a considérablement améliorée aussi, la rendant plus stable dans le temps (le gros défaut des Images System, justement).

Mais venons-en à sa présentation.

Pour l’ouvrir, il suffit d’appuyer sur le bouton carré, à l’arrière. Notez que pour le refermer, il faut ré-appuyer sur le même bouton en refermant le dessus (ce qui nécessite d’utiliser ses 2 mains).

Il y eut plusieurs modèles : le Classic, l’Ultra et le Pro.

Celui-ci est un Classic, la version la plus simple avec une mise au point minimale de 90cm, une vitesse d’obturation fixe.

Par comparaison, l’Ultra a une mise au point de 70cm, le Pro, de 60cm. Le flash de chacune des versions est réglé en fonction et plus on « monte » dans la gamme, plus vite le flash se recycle.

Sur l’Ultra et le Pro, on retrouve le fameux réglage « clair/sombre » qui permet, modestement, de faire varier la vitesse d’obturation. Ils gagnent aussi un retardateur, mais seul le Pro aura un écrou pour le fixer sur un trépied.

Enfin un bon point pour les trois, un « compteur » de vues enfin lisible.

Et qui se fait toujours piéger par les nouveaux films Polaroid car il n’y a plus que 8 vues dans un pack alors que les « vrais » Polaroid en comptaient 10. Y penser car lorsque vous arrivez au chiffre 8, ça veut dire que vous avez terminé votre pack.

Une fois ouvert, comme d’habitude, le viseur est enfin accessible, la lentille dégagée, ainsi que le flash.

Dès qu’il s’ouvre, le flash charge Sur ce modèle, on ne peut pas le débrayer (oui sur l’Ultra et le Pro)

Pour y mettre un film, ils ont gardé le même principe que sur l’Image System, encore une fois : il faut appuyer sur le petit bouton marqué « film », juste sous l’objectif.

Tiens, parlons-en de cet objectif : c’est marqué dessus, c’est un 100mm avec une mise au point à 90cm jusque l’infini (range 3 feet to infini). Son ouverture est de f12,9 (quand je vous disais que les Polaroid ont besoin de beaucoup de lumière et/ou d’un flash intégré).

Vais-je vous étonner en vous disant que la lentille est en plastique ?

L’obturateur, électronique, varie d’un 1/3s à 1/200s.

Si le plumage a changé (en bien), le ramage reste identique : un objectif peu lumineux qui nécessite l’utilisation quasi systématique du flash, une cellule qui calcule assez correctement la lumière, un viseur réduit à sa plus simple expression (aucune indication à l’intérieur), le flash intégré indispensable, géré par l’incontournable Lightmixer (LM).

Mais un design enfin moderne, qui rend son utilisation plus agréable et son port plus aisé.

Ceci étant, je n’en ai pas trouvé beaucoup en brocante, c’est le premier.

Il s’en est pourtant vendu beaucoup à l’époque – quoiqu’il faille relativiser car nous n’étions plus à la « belle époque » du Polaroid initial.

Honnêtement, celui-là je le garde car il est facile à glisser dans un sac photo et je le trouve beau.

Alors, si vous aussi avez la chance d’en dégoter un, essayez de le négocier autour des 20€, il le vaut bien, surtout les modèles Ultra et Pro (là, il faudra débourser un peu plus sans doute).

Video d’illustration

Des références : https://www.polaroid-passion.com/polaroid-600.php?id=15, https://www.collection-appareils.fr/x/html/appareil-2034-Polaroid_One%20600%20Classic.html, https://www.collection-appareils.fr/x/html/appareil-2032-Polaroid.html, https://www.collection-appareils.fr/x/html/appareil-12666-Polaroid.html en français; https://danfinnen.com/review/polaroid-one-600-camera-review/, https://camerapedia.fandom.com/wiki/Polaroid_One600_(Classic), http://camera-wiki.org/wiki/Polaroid_One600_(Classic), http://camera-wiki.org/wiki/Polaroid_Integral_600_Series, https://en.wikipedia.org/wiki/List_of_Polaroid_instant_cameras, http://www.landlist.ch/landlist/landdcam-600.htm, en anglais

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