Un compact étonnant, l’Agfa Paramat

Recherche rapide : Préambule – Un peu d’histoire – Présentation dde l’Agfa Paramat – Que penser de cet appareil ? – Des références
Préambule.
Zut, encore un Agfa me suis-je dit en fouillant dans une caisse. Un sac tout prêt noir taché et la gravure du logo de la marque ne me trompaient pas. Pourtant, mu par une idée étrange, j’ouvre le cuir qui fut un jour noir et je découvre, presque neuf, un petit Agfa Paramat.
Il me semble avoir déjà écris un article sur cette gamme ? Mais oui, un Agfa Optima Parat dit Sylverfish et si mes souvenirs sont exacts, je l’ai vendu à mon ami Marc lors de la foire de Villers Bretonneux l’an passé. Un très beau petit appareil, à l’époque où Agfa, comme son grand concurrent, Kodak, faisait encore de beaux appareils photo, en métal et pas encore destinés à être vendu par camion entiers
Bref, comme d’habitude, petite négociation et le voilà dans mon sac à dos.
Un peu d’histoire.
Les boitiers Agfa Parat ont vu le jour en 1963. D’abord avec le Parat I, basique, suivi par le Paramat un peu plus sophistiqué. La gamme est couronnée en 1964 par un Optimat-Parat (voir l’article précité).
Si ces appareils utilisent le film 135mm, ce n’est pas au format 24x36mm mais bien en18x24mm, soit le demi-format. Et donc, si vous avez acheté un film de 36 vues, vous en obtiendrez 72 et 48 avec un 24 vues.
Ça peut être long de les finir ces films et à l’époque, Kodak avait lancé sur le marché un film limité à 12 vues, ce qui en fin de compte offrait quand même 24 vues utiles.
Mais attention, le boitier ne fournit pas exactement le double de vues sur un film à la longueur donnée, notamment à cause du nombre d’espaces supplémentaires entre les images. Néanmoins, le compteur de vues va jusque 72.
Nous allons découvrir à quoi cela ressemble…
Présentation de l’Agfa Paramat
Je dois reconnaître que pour tout noir qu’il soit, cet appareil est assez joli, notamment avec la platine blanche autour de l’objectif, ses chromes très sixties, et en plus, il est vraiment compact pour l’époque.





Revenons un moment sur son objectif, un triplet Agfa Color Apotar traité anti-reflets de 30mm ouvrant à f2,8. C’est le même objectif pour les trois Agfa (Parat, Paramat, Optima Parat) mais les commandes peuvent varier d’un modèle à l’autre. La mise au point commence à 90cm et se termine à l’infini.

Pour effectuer la mise au point sur ce Paramat, deux solutions : en tournant la bague argentée autour de l’objectif vous utilisez les pictogrammes situés sur le dessus ou les distances (en mètre ou en pieds), situées en dessous, que vous positionnez avec le pointeur.
En ce qui concerne la qualité de cet objectif, il est reconnu comme très bon, avec un contraste élevé et des couleurs saturées. A son époque, on considérait que les photos délivrées étaient très bonnes, ce que recherchait un public familial qui ne voulait pas d’un appareil compliqué.
Pour l’ouverture, c’est un curseur noir sur le pourtour à gauche de l’objectif, de f2,8 à f22 et pour le reste, c’est l’autre curseur noir, qu’il faut enfoncer pour faire bouger. Avec ce dernier vous réglez l’appareil sur le symbole du flash, le A de automatique et la pose B.

Car, de fait, l’appareil n’a que deux vitesses, de 1/125s et 1/30s, la synchro flash. C’est donc l’ouverture qui est corrigée par le posemètre au sélénium (cellule à gauche dans le bandeau marqué Agfa). Vous activez celui-ci en appuyant à mi-course le déclencheur. Si vous voyez un indicateur vert dans le viseur, c’est que l’exposition est bonne sinon c’est un signal rouge qui apparait.
Petite remarque utile : le déclencheur est en façade et il faut appuyer vers le bas pour déclencher. N’y allez pas trop fort pour la mi-course, on a vite déclenché de cette manière car si l’appareil vous donne un signal rouge (sous exposition ou vitesse trop lente), il ne bloque pas le déclencheur et vous risquez de gâcher une photo. d’autant que le déclencheur n’est pas un modèle de souplesse ou de fluidité et on a parfois tendance à appuyer trop fort dessus.

Pour armer et faire avancer le film d’une vue, un petit levier en partie caché dans le capot donne une course assez courte et est finalement discret.

Imaginons un instant que vous avez réussi à terminer votre film. Pour le rembobiner, il faudra faire pivoter un petit curseur, à côté de la griffe porte-accessoire puis actionner la manivelle à gauche sur le capot pour faire revenir le film dans sa cartouche.

Ensuite, retournez le boitier car pour ouvrir la chambre, il faut ouvrir le verrou (AUF) et faire glisser tout le dos.




Enfin, sur le dessus, à côté du curseur de rembobinage, un cadran pour régler la sensibilité de la cellule, en DIN et AA, que l’on fait tourner avec une pièce de monnaie ou un petit tournevis.
Mais j’allais oublier de parler du viseur, clair et collimaté en hauteur, avec correction de la parallaxe. Si je le compare avec celui d’un Olympus Pen, il est plus lumineux et confortable. Un signal rouge ou vert apparaitra lorsque vous appuierez à mi-course sur le déclencheur, vous signalant si vous êtes en sous-exposition ou juste pour faire la photo.


Que penser de cet appareil ?
S’il n’a pas l’aura du Sylverfisch, il reste très agréable à l’œil, même si cela est subjectif.
Sa simplicité d’utilisation et sa qualité de fabrication en ont fait un petit appareil apprécié et recherché, d’autant que produit seulement de 1963 à 1965, il n’est pas très courant, sans être rare.
Ce qui risque de flancher, c’est la cellule au sélénium, qui vieillit mal si on la laisse à la lumière : il vaut mieux la laisser dans sa trousse mais sans certitude.
L’exemplaire que je possède a encore sa cellule fonctionnelle, pour combien de temps encore …
Bref, un petit appareil sympa, facile à utiliser et qui sort des sentiers battus si on veut l’utiliser. Quant à son prix, comptez une fourchette, selon l’état, comprise entre 35 et 50€ pour un exemplaire en très bon état avec son sac tout prêt.
Serez-vous tenté de l’essayer ?
Vidéos d’illustration
Un peu de technique.
Pour le mode d’emploi, c’est par ICI.
- Appareil photo compact 135 demi-format
- Format d’image : 18 × 24 mm
- Nombre maximum d’images : 72
- Avance du film : Levier
- Rembobinage du film : Manuel
- Objectif : Color-Apotar de 30mm f2.8 – f22, en 3 éléments, enduits
- Distance minimale de mise au point : 0,9 m
- Mode de mise au point : mise au point manuelle avec une échelle guidée par des icônes/symboles et une échelle en mètres et en pieds
- Obturateur : Agfa Paratique (central), une seule vitesse fixe 1/125s, plus pose B
- Sensibilité de la cellule : 10 – 200 Iso, cellule au sélénium
- Synchro flash, griffe flash
- Taille : 109 x 73 x 52
- Poids : 332g
Des références.
https://filmosaur.wordpress.com/2015/03/31/meet-the-camera-agfa-paramat/, https://camera-wiki.org/wiki/Parat, https://www.lomography.com/magazine/276933-lomopedia-agfa-paramat (avec des exemples d’images prises avec cet appareil), https://www.rolandandcaroline.co.uk/paramat.html en anglais ; https://www.collection-appareils.fr/x/html/appareil-827-Agfa_Paramat.html, en français
L'Atelier de JP 



I have all 3 of the Agfa 1/2 frame cameras. I really enjoy using them. Yes the lenses are really sharp and contrasty. Nice write up.
Thank you very much for your comment. It may encourage others to try these wonderful devices and inspire me to continue sharing my discoveries. Best regards.