Le Canon 1000F/1000F N

Après quelques appareils tout manuels, automatiques ou semi-automatiques, je reviens à un appareil (enfin deux, mais quasi identiques) doté de l’autofocus, ce qui simplifie encore la prise de vue.

Ne nous y trompons pas, (re)découvrir l’argentique peut se faire de deux manières : soit la méthode « puriste » en reprenant la manipulation d’appareils anciens (mais pas trop, disons autour des années septante à quatre-vingt – en dessous de ces années là, c’est l’esthète qui parle), soit la méthode « moderne » en utilisant des appareils somme toute forts proches de ce que nous connaissons aujourd’hui en matière d’ergonomie, de commandes, voire de réutilisation de matériel (les objectifs notamment).

Il n’y a pas de bonne ou mauvaise façon de procéder, toutes les deux sont valables et le photographe pourra à son rythme passer de l’une à l’autre, pour le plaisir, finalement la seule chose qui compte dans la démarche.

Voilà, ceci étant dit, revenons à notre Canon 1000F (ou Eos Rebel S pour les USA). Cet appareil à vu le jour en 1990 et il fut très populaire parce que léger (500gr avec la batterie), acceptant tous les objectifs EF de la marque et très complet sous un abord simplifié.

Simplifié aussi en terme de construction car les ingénieurs de Canon ont réussi à réduire de près de 40% le nombre de pièces internes (557 pièces pour l’Eos 630 contre 362 pour l’Eos 1000F). Il est construit en plastique renforcé, y compris pour la baïonnette, ce qui a permis de contenir les coûts sans sacrifier à l’agrément de l’appareil. Cette philosophie a permis à Canon de prendre une place de leader dans ce marché très concurrentiel et à ses clients d’entrer dans un système photographique en expansion rapide.

Simplifié ne veut pas dire simpliste, jugez plutôt :

L’appareil photo comprend à la fois l’AF One-Shot (AF = auto focus, ici pour sujet peu mobile) et l’AF prédictif AI Servo (autofocus pour les sujets mobiles). Avec les modes de contrôle de l’exposition en AE (AE = mémorisation de l’exposition) avec priorité à la vitesse d’obturation (TTL = à travers l’objectif), AE avec priorité à l’ouverture (TTL), programme intelligent AE, profondeur de champ AE et mesure manuelle.

Il propose également un flash, qu’il faut sortir manuellement mais synchronisé (TTL).

Et il propose cette petite astuce que personnellement je trouve géniale, le pré-bobinage de la pellicule au chargement, ce qui signifie que seule la pellicule non exposée pourrait être détruite en cas d’ouverture intempestive du boitier, les photos prises étant remises dans la bobine au fur et à mesure des prises de vue.

Tant qu’à parler du chargement, d’ailleurs, pas de panique : vous ouvrez le dos de l’appareil, tirez l’amorce du film jusqu’au trait orange et vous refermez le tout. Le boitier se charge de lire le codage DX (sensibilité) du film, l’enroule autour de la bobine réceptrice, et vous voilà prêt pour la première photo.

Généralement fourni avec un 35 – 8Omm f4 – 5,6, il vous permet d’entrer de plein pied dans l’univers de la photo, sans rougir.

Et il nous propose quelques innovations : les 10 symboles picturaux « iconisés » sur la molette de commande pour définir les divers modes de fonctionnement. Ceux-ci servent de référence facile même aux débutants en photographie. Bien que la fonctionnalité ait été trouvée plus tôt avec l’EOS750 / 850, l’EOS 1000 F propose des options beaucoup plus flexibles .


Notamment les modes d’exposition suivant : Programme (décalable), 4 programmes résultats, priorité vitesse, priorité ouverture, manuel, DEP (une manière de déterminer deux points nets dans une photo), TTL au flash.
La mesure est multizone (3) ou sélective, ou intégrale avec prédominance centrale en manuel.
L’autofocus est utilisable en mode « one shot » ou « Ai Servo » (en continu)

Quoique considéré comme entrée de gamme, finalement ce boitier était mieux équipé que les précédant Eos 650, Eos 750/850.

L’obturateur électronique à plan focal à déplacement vertical fonctionne à partir de 30 secondes. – 1/1000 sec. + B, avec synchronisation X jusqu’à 1/90 s via une griffe porte-accessoires adaptée au flash à exposition automatique TTL de Canon (les flashs série EX). L’alimentation est fournie par une batterie 2CR5 6v.

Donc, même s’il s’agissait de l’entrée de gamme de chez Canon à l’époque, il dispose tout de même de tout ce dont nous avons besoin pour faire de bonnes photos:

  • une cellule moderne et fiable (pour mesurer le lumière de façon précise)
  • tous les modes automatiques et manuels dont on peut rêver

Que pourrait on lui reprocher ?

Sa baïonnette en plastique ? Franchement, 30ans plus tard, je n’ai pas noté la moindre déformation sur l’exemplaire en ma possession. Soyons réaliste, si vous voulez monter dessus un 1200mm, fixez le avec le collier du téléobjectif sur le trépied et vous n’aurez jamais le moindre soucis.

Sa vitesse limitée au 1/1000s ? A moins d’y mettre un film très rapide pour photographier en plein soleil, vous n’aurez jamais la moindre difficulté pour faire face à la quasi totalité des conditions de prises de vues.

Il n’est pas tropicalisé ? Ben non, il faut juste prévoir un carré de micro-fibres avec soi en cas de sortie humide et, comme pour tous les appareils, le protéger de la pluie battante.

Tiens oui, si je devais faire une remarque, c’est par rapport à la bague de commandes, que je trouve un peu fine (mais bon, j’ai des soucis de préhension parfois).

Et si réellement vous vous sentez limité, optez pour le Canon Eos 1000F N, sorti en 1990, à la suite de celui-ci.

Qu’a t’il de plus ? Pas grand chose … enfin, si : l’obturateur gagne en vitesse, de 30s à 1/2000s plus pause B, la plage de sensibilité évolue de 6 à 6400 Iso, l’autofocus est un poil plus rapide… et c’est tout.

Voilà. C’est encore un des boitiers école dont je parle souvent. Les modes scènes vous permettent d’appréhender toutes les situations de prises de vue et surtout, de vous familiariser avec les réglages préconisés. Ensuite, vous pouvez passer en mode P, où vous pourrez reprendre la main sur les réglages proposés. Mais en bénéficiant d’un autofocus déjà performant et précis.

Bref, une machine toute simple, qui a ravi des milliers de photographes en son temps et qui ne demande qu’à remettre le couvert.

Et si nous parlions prix ?

C’est un appareil qui doit se négocier, avec son objectif 35 – 80mm sous les 40€ (entre 20 et 40€ selon l’état cosmétique et les éventuels accessoires). En ce qui concerne le Eos 1000F N, pas de panique, les prix sont les mêmes.

Les données techniques du Canon Eos 1000F

Appareil photo à mise au point automatique SLR (reflex à objectif unique) à obturateur à plan focal fixe avec multi-modes, exposition automatique et entraînement par moteur intégré.
Objectif zoom standard normal: EF 35-80 mm f4-5,6
Monture d’objectif CANON EF
Système autofocus TTL-SIR AF. AF one-shot, mise au point manuelle, sélection automatique de l’autofocus one-shot / autofocus prédictif Al servo.
Obturateur à plan focal à déplacement vertical contrôlé électroniquement. Vitesses de 1/1000 s. à 30 sec. et bulb. (par incréments de 1/2 pas), synchro flash à 1/90s
Viseur par pentaprisme fixe . Grossissement de 0,75x et couverture de 90%.
Plage de vitesse du film: ISO 25 à 5000 automatiquement réglé par incréments de 1/3 selon le code DX, réglage manuel possible
LCD externe: vitesse d’obturation, réglage de l’ouverture, vitesse du film, indicateur de film chargé, compteur de vues, nombre d’expositions multiples, niveau d’exposition, profondeur de champ AE Retardateur électronique intégré de 10s (avec bip).
Compensation d’exposition ± 2 niveaux (par1/2 incréments)
Dimensions: 148,0 mm x 99,8 mm x 69,0 mm
Poids: 500 g (avec batterie)

Une petite video d’illustration

Pour le mode d’emploi, c’est ICI

Et n’oubliez pas que tous les appareils testés ici sont en vente LA

Quelques références : http://camera-wiki.org/wiki/Canon_EOS_1000, https://global.canon/en/c-museum/product/film145.html, http://www.mir.com.my/rb/photography/hardwares/classics/eos/eoscamera/EOS1000FRebelS/ en anglais, https://www.mes-appareils-photos.fr/Canon-EOS-1000F-N.htm, http://35mm-compact.com/reflex/canon.htm, http://www.collection-appareils.fr/x/html/appareil-1539-Canon_EOS%201000F.html, http://35mm-compact.com/forum/viewtopic.php?t=44356 en français

6 commentaires sur “Le Canon 1000F/1000F N

  1. Bonjour

    Bravo pour ce superbe site !

    Attention, l’EOS 1000 utilisent les objectifs EOS, qui fonctionnent aussi sur les Canon numériques.
    Les objectifs EF vont avec des argentiques Canon plus anciens. Les 2 montures ne sont pas compatibles.

    • Bonjour Daniel, merci, les compliments font toujours plaisir. Pourriez-vous reprendre votre explication sur les objectifs car je ne saisis pas. En effet, les montures EF sont bien compatibles avec tous les appareils de la gamme Eos, depuis le début, non ? Bien cordialement.

    • NON l’EOS 1000 utilisent les objectifs EF, qui fonctionnent aussi sur les Canon EOS numériques.

      • Oui, de fait, les montures EF, créées pour les Eos en 1985 sont compatibles avec tous les Eos, argentiques ou numériques. Seule la qualité du rendu peut évoluer avec d’anciens objectifs sur de nouveaux appareils car ces derniers étaient prévus pour la latitude des films pas pour la rigueur des capteurs. Attention toutefois que des objectifs sont plus particulièrement destinés aux appareils numériques à petit capteur, les APS-C (coefficient de conversion de x1,6) Il s’agit alors des EF-S qui ne sont pas recommandés avec les appareils plein format, comme les Eos argentiques car le facteur de grandissement n’est pas respecté. C’est la seule limite connue. Bien à vous deux.

    • Bonjour Daniel. La monture Eos n’existe pas. Les objectifs à monture EF sont compatibles avec TOUT les EOS argentiques ET numériques, hormis les RF actuels qui necessitent une bague d’adaptation. Par contre les objectifs EF-S ne sont compatibles que avec les numériques de format capteur APS-C. Ce n’est pas que non-recommandé, c’est impossible. Le cercle image de l’objectif EF-S est plus petit que celui de l’EF.
      On peux donc monter un objectif actuel EF tout moderne avec cet ancien Eos 1000…

      • Bonjour Sam et Daniel, c’est vrai qu’on confond souvent l’appareil qui utilise une monture avec la monture elle-même. La monture EF a été créée pour correspondre aux nouveaux appareils Canon, la gamme EOS (1985), comme l’avait été auparavant la monture FD pour les nouveaux appareils des gammes A, F, qui remplaçait elle-même la EL des reflex antérieurs.
        Il est donc préférable de parler de type de monture et Sam a très bien résumé les différences actuelles de la EF qui, malheureusement, tendra à disparaitre au profit de la RF et ses déclinaisons, le reflex n’étant plus un type d’appareil que les grandes marques suivront. Bien cordialement à vous deux.

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