Le Zeiss Ikon Ikonta M, suite.

Il se fait que j’ai eu l’occasion d’acquérir récemment un second Zeiss Ikon Ikonta M.

Alors, rassurez-vous, je ne vais pas recommencer l’histoire de ce chouette pliant mais plutôt vous conter ma mésaventure avec ce second boitier.

Lorsque je l’ai déballé, il était accompagné de son sac tout prêt, en bon état, certes, mais sale, sale … Aussi lorsque j’ai sorti l’appareil de cet étui, je n’en menais pas large et j’avais raison : il était couvert de poussière et que j’ai dû aider à se déployer, la porte refusant de s’ouvrir seule. Ensuite, la peinture s’écaillant sur la carrosserie, mais – plus ennuyant – à l’intérieur de la chambre aussi.

De fait, toute la peinture à l’intérieur de celle-ci partait en éclats ou en lambeaux …

Dans ce cas-là, pas grand chose d’autre à faire que de tout nettoyer, avec précaution pour ne pas mettre de la poussière partout dans le soufflet (vive le film plastique ménager pour le coup).

Séance de grattage puis passage à la brosse douce en cuivre pour enlever tous les résidus, puis encore nettoyage à l’essence neutre pour enlever toute trace de graisse.

Mais là où le bat blesse, c’est que le métal mis à nu est en fait de l’aluminium, matériau difficile à peindre s’il en est.

J’ai donc décidé, après avoir longuement réfléchi, à un plan B : coller à l’intérieur de la chambre une mousse néoprène de 1mm.

Pourquoi celle-là ? Parce qu’elle est dense, bien opaque, facile à couper et à coller.

Donc, armé de patience, d’une feuille blanche coupée à la bonne largeur et longueur (ne pas oublier que la surface est concave et nervurée sur les bords), j’ai dessiné un gabarit exact, en tenant compte des ressorts de la plaque de pression et de la fenêtre du petit plastique en rouge inactinique (le compteur de vue en fait).

Première difficulté, réussir à ôter la plaque de pression du film, sans l’abîmer ni faire sauter les rivets de maintien.

En se disant que ça va être aussi galère de la remettre ensuite !

Seconde difficulté, transférer le gabarit sur la bande de mousse et faire les découpes au scalpel, car certains endroits sont vraiment fins (passage entre la fenêtre inactinique et les ressorts de droite).

Mais en s’appliquant bien (et en faisant attention à ses doigts !) on y arrive assez vite et sans déchets.

Puis vient la phase d’encollage : colle de contact à enduire sur le métal et sur la mousse. Le séchage est rapide et on a peu de droit à l’erreur, ça prend vite.

Une fois cette partie terminée, il reste les finitions : remettre des bouts de mousse (ceux de la découpe) sous les ressorts pour éviter tous reflets éventuels, calfeutrer les tours de la fenêtre rouge, sans déborder et comme je suis perfectionniste (ou maniaque, c’est selon) repassage avec un ruban de mousse de même densité le long des ressorts pour éviter toute trace métallique claire et autour de la fenêtre.

Il faut surtout bien veiller à deux choses : ne pas mettre de mousse sur les bords du dos car ils seront recouverts lors de la fermeture par la partie « femelle » et il n’y a pas d’espace pour y glisser une épaisseur (rappelez-vous, c’était peint).

La seconde attention est à porter au niveau de la fermeture de la porte : ne pas laisser dépasser la mousse sur les tenons du verrou sous peine de ne pas pouvoir refermer le dos et ensuite d’arracher la mousse si elle est trop longue.

Ensuite, remontage de la plaque de pression : une horreur !

Finalement, j’ai trouvé une solution, sans doute pas très orthodoxe mais efficace : déplier doucement les pattes de maintien à la pince à bec fin, puis glisser la plaque sur les bouts de ressort et refermer à la pince fine les dites pattes. Le métal est fragile, je ne pense pas que c’est une opération à répéter souvent sous peine de casser ces petits bouts de métal.

Et voilà, un dos parfaitement étanche à la lumière pour pas cher et qui tiendra longtemps.

Restait le « sac tout prêt » qui avait accumulé des années de poussières, de graisse et autres traces douteuses.

Un chiffon doux, du produit pour nettoyer le cuir (comme ceux pour les voitures ou les salons), de l’huile de coude pour bien tout faire partir, puis un cirage fluide pour re nourrir le cuir. Il me restera une petite réparation sur la sangle, qui menace de se rompre à un endroit. Je vais la doubler de tissus collé pour éviter que cela ne se produise.

Puis la question de la porte avant : réglage du ressort et surtout, grand nettoyage des « articulations » et du reste, couverts de poussière aussi. Une micro goutte d’huile de machine à coudre dans les deux ressorts, au fonds de la cage, pour les aider un peu. Ce n’est pas encore parfait, mais elle s’ouvre déjà partiellement, sans devoir y glisser un tournevis Je pense qu’il faut lui faire faire un peu d’exercice afin d’assouplir le mécanisme aujourd’hui propre.

Au moins trois heures de travail, deux tasses de thé et un biscuit au chocolat plus tard, voilà donc le second Zeiss Ikon Ikonta M, avec pour celui-ci un objectif Novar de 75mm ouvrant à f3,5 et un obturateur Prontor – SV.

Il méritait bien ces petits efforts.

Je l’ai chargé d’un film de 120 (Foma 200Iso N/B), mon ami Frédéric (Histoire de Photos) m’a bien encouragé à reprendre l’envie d’utiliser ces beaux appareils.

La suite de la suite au développement du film …

Et en attendant, si vous voulez déjà voir les résultats que l’on obtient avec cet appareil, je vous encourage à aller sur les sites de Frédéric : Argentique Nord et Histoire de Photos, son travail vous donnera envie de faire le pas …

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