Le Chinon Bellami

Décidément, les brocantes sont toujours pleines de surprises, comme la découvertes de ce Chinon Bellami dans son coffret, complet.

Même pas sale pour une fois.

Si j’ai craqué pour cet appareil, c’est parce que j’en ai possédé un autrefois, mais sous un autre nom, le Revue 35 CC, que j’ai revendu en son temps. C’était un Bellami légèrement revu pour le détaillant allemand Foto-Quelle qui le distribuait pour l’Europe.

Notons encore qu’en 1989, un Chinon Belami (avec un seul « L ») lui succédait, en le repensant complétement.

Mais pourquoi avais-je vendu ce petit bijou ?

Notez, j’ai fait pire en revendant tous mes Minox 35 …. tout aussi minis et mimis !

En fait, pour une raison toute bête : je vieilli et ma vue baisse, et ces appareils, pour être si minuscules, ont réduit leurs surfaces lisibles, dont celles de leurs objectifs, rendant la gymnastique avec une paire de lunettes quasi indispensable à toute manipulation !

Ah oui, et parce que souvent on l’oublie, je ne suis pas collectionneur …

Bref, j’ai eu beaucoup de plaisir à découvrir ses boitiers mythiques et sympathiques, qui ont fait le bonheur de plus jeunes et tout aussi curieux.

Et puis j’ai eu la chance de retomber sur cet exemplaire et je peux enfin vous faire partager sa découverte.

Ce petit appareil est apparu sur le marché en 1980, peut-être en réponse au XA de chez Olympus.

Nos amis de chez Chinon se sont sans doute inspirés des Minox 35 pour le design ou en tout cas pour la taille de l’engin, mais pour le reste, hormis un objectif de même focale (35mm) et de même ouverture (f2,8), ils ont repensé la chose : oui, l’objectif reste rétractable mais cette fois il est attaché à un petit soufflet caché derrière deux portes qui s’ouvrent lorsque l’on actionne le levier d’armement, et qui se referme en rabattant ledit levier vers sa position de repos.

Si je parlais du XA ci-avant, son système est encore différent puisqu’il faut ici faire coulisser une partie du cache objectif pour le mettre en batterie.

source : https://www.wikiwand.com/en/Olympus_XA

L’objectif est donc un 35mm ouvrant à f2,8 à quatre lentilles. La mise au point minima est de 1m jusque l’infini. La distance de 3m – sa distance préférée – est gravée en vert sur le fut et possède même un « crantage » spécifique.

L’obturateur, un Seiko électronique, fonctionne de 1/8s à 1/1000s avec une synchro flash au 1/60s ou à toutes les vitesses selon la position choisie pour actionner ledit flash : ON, Daylight et OFF.

Le flash, le Chinon S-120 – spécialement conçu pour l’appareil, se monte sur le côté gauche et s’y attache par une roue qui actionne une vis de maintien. Même monté sur l’appareil, la taille de l’ensemble reste contenue, un peu comme les Olympus XA. En comparaison, les Minox font « plus gros » car le flash se monte par dessus le boitier, alourdissant la silhouette du tout.

La cellule est une CdS, sensible de 25 à 500 Asa. Deux piles (autrefois des PX26) alimentent la mesure de la cellule. Un petit bouton de test permet de vérifier la charge. On peut les remplacer par des LR44 classiques.

Un mot du viseur, à cadre lumineux, collimaté et étonnamment clair pour la taille du boitier. Un voyant de sous ou sur exposition vous informe des nécessaires corrections.

Ici pas de télémètre et pour cause, vous travaillerez par « zones » en fixant la distance que vous voulez couvrir.

Franchement, c’est un petit appareil qui attire la sympathie, de part sa taille déjà, et sa finition, très bonne même s’il est tout en plastique. Avec ses formes arrondies, son petit grain de vrai-faux cuir agréable au toucher, vous le glissez facilement dans une poche. Il tient bien en mains, malgré sa petite taille.

La protection de l’objectif, offerte par les ventaux de la porte qui le cache, est efficace et empêche que les réglages ne se dispersent en cas de manipulation.

N’oubliez pas que c’est en armant l’appareil que vous ouvrez les ventaux de l’objectif, mais les ré armements successifs ne changent rien. Si vous voulez le refermer, il suffit de repousser le levier vers sa position contre le boitier. Malin, pratique et ergonomique.

Lorsque vous appuyez sur le déclencheur à mi course, une petite LED verte située sur le dessus du boîtier s’illumine si les piles sont bonnes. Elle ne signale pas que « c’est bon ». Le viseur est chiche en informations puisque qu’il ne comporte que le repérage de cadrage normal de prise de vue. Une autre petite LED, rouge, située à coté de l’oculaire du viseur, s’illumine lorsque la vitesse présélectionnée est inférieure au 1/60 sec., pour signaler qu’il serait temps d’utiliser le flash dédié.

Que retenir de cet appareil ?

Outre sa petite taille, qui le rend éminemment portable, cet appareil est relativement rare, ce qui ajoute à son attrait.

Il est vraiment facile d’utilisation même s’il faut faire confiance à sa cellule pour vos prises de vue. Mais il vous décevra rarement.

Discret et efficace, c’est un allié de choix en photo de rue, où il excelle.

Il soutient parfaitement la comparaison avec les Minox et l’Olympus XA. Moins connu que les derniers cités, vous pourrez le trouver pour un prix décent (parce que les deux autres …) quoique si je regarde sur un grand site de vente, il commence à rattraper ses petits camarades …

Par rapport aux Minox 35, je lui trouve en plus un avantage : les piles sont plus faciles à changer car sous un cache en dessous du boitier. Les gros doigts apprécieront.

Sur mon exemplaire, parfaitement fonctionnel, je regrette que le flash lui soit HS : les piles ont coulé. Il est sans doute réparable, mais comme je ne me sers jamais de flash, il restera comme ça.

Si vous en trouvez un, faites vous plaisir, il vous le rendra bien.

La partie technique, pour ceux que ça intéresse :

  • L’objectif de 35mm, un Chinonex de type Tessar, ouvre à f2.8 (4 éléments en 3 groupes).
  • L’obturateur est un Seiko EE avec des vitesses de 1/8 à 1/1000 sec.
  • Le posemètre est un système d’exposition Cds EE qui s’allume et s’éteint automatiquement lorsque l’objectif est déployé/rétracté.
  • Il est sensible de 25 à 500 Asa
  • La fenêtre de mesure est une petite fenêtre circulaire au-dessus de l’objectif à côté de la fenêtre du viseur.
  • La distance de mise au point minimale est de 1 mètre
  • Deux piles LR ou SR44 alimentent la cellule, la LED qui averti de la faible luminosité et celle du contrôle de la batterie
  • Compteur de vue avec remise à zéro automatique

https://i0.wp.com/collection-appareils.fr/gestion_catalogue/images/1335472696.jpg?w=640&ssl=1
source : collection-appreils.fr, Grenier-Natkin 1981

Petite video d’illustration

et une seconde

Et pour le mode d’emploi, c’est par LA

Des références : http://camera-wiki.org/wiki/Chinon_Bellami, https://oldcamera.blog/2018/01/12/chinon-bellami/ https://www.35mmc.com/23/05/2019/chinon-bellami-mini-review/ en anglais, http://35mm-compact.com/minicompact/chinonbellami.htm, https://collection-appareils.fr/x/html/appareil-10584-Chinon_Bellami.html en français

2 commentaires sur “Le Chinon Bellami

  1. Il est très joli dans la première vidéo, dans sa boîte et sa livrée rouge, et le dessin sur les ventaux.
    Presqu’un objet de luxe…
    Bon weekend, JP.

    • Eh oui à l’époque on faisait aussi dans le joli … ça se perd ! Merci Phil, bon weekend à toi aussi. Je plonge dans le Conquet 😉

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