Yashica C et Yashica D

Un jour, lors d’une bourse photo, je découvre un vieil appareil, couvert de poussière, un peu comme oublié au fonds d’une caisse. Pourtant il m’attire, avec ses deux gros yeux ronds, superposés. Il a l’air endormi.

Je le prends en mains, le tourne et le retourne, ouvre son capot et tente d’apercevoir quelque chose sous la poussière qui ternit le verre. Et je demande au vendeur s’il le vend, ou s’il est en panne et oublié là pour cette dernière raison.

« Bah, j’en sais rien », me dit-il, « je l’ai ramassé dans un vide grenier et je ne l’ai jamais essayé ».

Nous négocions, plus pour le principe que par nécessité tant il fait peine à voir, et le vendeur me le cède. Me voilà propriétaire de mon premier appareil double objectif, au format 6×6 (un TLR dans le jargon des photographes pour Twin Lens Reflex), un Yashica C noir, enfin gris pour l’instant.

Si vous voulez en savoir plus sur le charme de ces appareils, je vous invite à suivre le lien suivant : https://www.filmisundead.com/5-raisons-davoir-un-tlr-dans-sa-collection-dappareils/, excellent site.

Bon, commençons par tout nettoyer : un peu d’alcool modifié pour nettoyer la carrosserie, un pinceau pour souffler les lentilles, puis un peu de produit d’opticien pour nettoyer la poussière collée aux objectifs, avec un tissus très doux en micro-fibres. De prime abord, pas de griffes, pas de coups sur les deux objectifs. Puis nouvelle ouverture du capot, pour dégager le verre de visée. Là aussi, un petit coup de pinceau pour dégager le plus de poussière possible, et ça marche, l’écran « s’éclaire ». Pas de griffe non plus. Jusque là, tout va bien. Ouverture du dos pour découvrir l’intérieur de l’engin. Chance, un peu de poussière mais pas de rouille, pas de saleté irrémédiable. Petit coup de soufflette, petit coup de chiffon en micro-fibres, y compris sur la lentille à l’intérieur, tout est propre. Là, il est noir, ses cuirs ne sont pas abîmés, les chromes sont beaux, les lettrages bien visibles, bref, il est beau !

Avant de bouger aux quelques boutons, petit tour sur la Toile pour dénicher un mode d’emploi (et par chance, j’en trouve même un en français !). J’essaie tout et … ça fonctionne.

C’est un art de la lenteur, qui change de la frénésie, parfois, des déclenchements rapides dus aux appareils numériques.

Bref, une manière différente de penser sa photo.

Sans doute est-ce moi qui suis lent avec le Yashica, des photographes célèbres s’en sortaient mieux que moi avec des appareils similaires (R. Cappa, V. Meyer, pour n’en citer que 2, rapidement).

C’est gai, surtout avec un trépied, pour composer à son aise. Pourtant, mais c’est moi que cela dérange, le fait que l’image soit inversée lors de la visée me pose problème : j’ai difficile à trouver mes repères.

il faut inverser gauche-droite pour remettre l’image à l’endroit

Premier développement de la première pellicule : pas terrible au niveau composition, quelques tâtonnements pour le juste couple ouverture/vitesse, mais quelles richesses de détails. Je pense que je ferai un poster de ma première « belle » photo avec ce type d’appareil, la taille du négatif autorisant de tel agrandissement.

Après le Yashica C, j’ai eu la possibilité d’acquérir un Yashica D. Idem que le C si se ne sont quelques évolutions, comme les réglages vitesse/ouverture qui se font par deux molettes situées entre les objectifs, façon Rolleiflex.

Franchement – et là je vais me faire incendier – il est aussi performant que le célèbre allemand, aussi facile d’emploi mais beaucoup plus abordable. Si vous voulez commencer le 6×6, c’est un excellent début.

Cet appareil est sorti avant le Yashica Mat 124 G, aboutissement de la gamme. Il date des années ’74 et fonctionne toujours comme au premier jour. Et si vous en trouvez un, voici le lien vers le mode d’emploi (en français) : http://babardestcyr.free.fr/yashica-D.htm

Quelques photos pour illustrer mes propos

Vos commentaires sont les bienvenus, ils aident à faire avancer nos réflexions.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

En savoir plus sur L'Atelier de JP

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading

Aller au contenu principal