L’Olympus OM 101

Celui-ci, c’est le dernier appareil acheté à la brocante de Champagne sur Oise.

Le vendeur n’avait pas la moindre idée s’il fonctionnait encore ou pas, mais comme j’avais en tête l’article que j’avais fait sur l’Olympus OM 707, je me suis laissé tenter.

Et je ne l’ai pas regretté, il s’est animé lorsque j’y ai mis 4 piles AAA.

Un petit nettoyage et le voilà prêt à se faire examiner de plus près.

J’ai bien écris « petit nettoyage » car sur le dos de cet Olympus, un(e) des propriétaires précédents à peint (oui, peint !), un délicat oiseau et je ne voulais pas l’abîmer.

Il semblerait que ce soit une pratique assez courante en Thaïlande, ces petites peintures, appliquées sur des objets, des sacs, … : la fleur est un jasmin et l’oiseau serait un Dicée à ventre orange (pique fleur).

Ça doit être mon côté fleur bleue …

Mais bon, revenons-en à cet appareil, sorti deux ans après l’assez catastrophique OM 707 que je vous ai présenté il y a peu, en 1988 donc.

Ont-ils retenus quelque chose de la leçon ?

De fait, le « vrai » nom de cet Olympus OM 101 (ou OM 88 sur les marchés au delà de l’Atlantique) se complète des termes Power Focus (PF en raccourci).

-« Heu, … et ça change quoi ? »

Ben que l’appareil n’est plus un autofocus mais que la mise au point est motorisée : en gros, ce n’est plus l’appareil qui fait le point mais vous, avec l’aide d’un moteur qui fait avancer les lentilles jusqu’au point net.

Et ça, vous le contrôlez avec votre pouce, grâce à une molette située au dos de l’appareil, à droite.

Notons déjà que les huit objectifs prévus pour l’OM 707 peuvent être récupéré, ainsi que la plupart des objectifs Zuiko MF.

Cependant, ils ont sorti deux objectifs typiquement destinés au 101, des PF (et ils ne fonctionnent qu’avec l’OM 101), le 50 mm f2 PF et le 35–70 mm f3,5–4,5 PF.

Pour l’anecdote, il semble que seul Olympus ait cru en cette technologie de mise au point motorisée, à l’époque. Ainsi, l’objectif AF 35-70 f4 introduit avec l’OM 30 (1983) était à la fois AF (autofocus) et PF (focus motorisé). Dès lors, contrairement aux autres fabricants, ils avaient tout simplement viré les bagues de mises au point traditionnelles sur ces objectifs, au grand dam des utilisateurs.

Rappelez-vous, c’est déjà ce qui fâchait sur l’OM 707, cet absence de contrôle possible, notamment, sur la bague de réglage des distances, ou d’ouverture, virées !

De fait, l’Olympus OM 101 était destiné aux amateurs qui voulaient se simplifier la vie avec un minimum de commandes. Ainsi lorsque les objectifs AF/PF sont montés sur le boitier, aucune information, tant sur la vitesse choisie que sur l’ouverture, n’est affichée nulle part.

Si on ajoute à cela que l’appareil ne propose qu’un seul programme, forcément non débrayable, le photographe ne sait tout simplement pas ce que le boitier sélectionne.

Maintenant, si vous utilisez un objectif de la famille Zuiko MF, là, le boitier passe en priorité ouverture mais vous ne savez toujours rien de la vitesse choisie.

Frustrant pour qui veut comprendre, naturel pour ceux qui se contentent d’appuyer sur le bouton.

Bon, comme Olympus n’avait pas envie de se fâcher avec ce qui lui restait de clients un tant soit peu exigeants, ils ont inventé une solution : un « adaptateur manuel 2 » (c’est son nom) qui autorise le réglage de l’exposition manuelle et de choisir l’ouverture avec les objectifs AF/PF.

C’est, somme toute, très logique : comme le boitier n’a quasi aucune commande manuelle, hormis le déclencheur, le bouton ON/OFF, un bouton de rétroéclairage qui semble ne servir à rien et celui du retardateur, ils ont inventé de quoi se compliquer un peu la vie en ajoutant cet appendice sur le côté, en option !

-« Qu’est ce que ça change ? »

Et bien, lorsque vous utilisez l’appareil en mode d’exposition manuelle, avec ce complément, des flèches de sous ou sur exposition s’affichent dans le viseur (oh joie !), et si vous êtes en priorité ouverture, la lettre A clignote si vous êtes en sur ou sous exposition, et – qui l’eut crû – si vous êtes en priorité vitesse, la lettre P (mode Programme) remplit la même fonction.

Finalement, que reste-t-il d’intéressant sur cet appareil ?

La molette Power Focus !

Elle est rapide, assez intuitive et réactive, qui accompagne bien le viseur à stignomètre à coïncidence (vous savez, l’image divisée qu’il faut faire correspondre).

En résumé, cet Olympus OM 101 est comme un gros compact, qui fait (presque) tout pour vous et qui vous offre la possibilité de changer d’objectif si besoin.

En gros, c’est un reflex tout automatique à priorité vitesse. Il ne devient priorité ouverture que si vous y ajoutez l’adaptateur manuel 2.

Sinon, le chargement du film est automatique, comme le rembobinage en fin et le film avance à la vue suivante après le déclenchement. Ah, il lit le codage DX (la sensibilité) de la bobine, que vous ne pouvez pas modifier ensuite (attention aux films sans ce codage).

Car à la place du levier d’armement habituel, vous trouverez la fameuse molette de mise au point motorisée. Vous l’actionnez vers la droite ou la gauche avec le pouce en visant votre sujet, plus ou moins près. Cette sélection peut être assez précise. Mais vous ne pouvez le faire que si votre objectif est en monture PF ou AF.

Les autres objectifs OM peuvent être utilisés mais avec eux, c’est vous qui tournez la bague de mise au point, comme avant !

Petit résumé en images

Que retenir de cet appareil ?

Il est massif, pas désagréable à tenir en mains et il donne une impression de « costaud ».

Tout est vraiment fait pour vous simplifier la vie : commençons par l’alimentation, confiée à 4 piles AAA très communes; son chargement est simplifié à l’extrême et dès que vous refermez le dos, l’appareil se charge de tout (enroulement à la première image, lecture codage DX et réglage de la sensibilité, puis avance motorisée); les objectifs ensuite, un 50mm à tout faire ou un 35-70 très polyvalent (celui de ce modèle), faciles à mettre ou retirer (baïonnette); simplification de fonctionnement avec un seul programme, que l’on peut – partiellement – contourner avec l’additif manuel 2 (mais soyons clair, la majorité des personnes ayant acheté cet appareil se sont contentés d’appuyer sur le déclencheur, l’OM 101 faisant le travail de sélectionner vitesse et ouverture, avec une certaine réussite tant que vous êtes dans des conditions « normales »).

Ce qui peut paraître un peu fou, c’est que l’OM 707 avait raté son marché et l’OM 101 ne le corrige pas, puisqu’il redevient un appareil à assistance électrique pour la mise au point, sans plus. Pour mémoire, en 1985, Minolta sortait son 7000 AF, autofocus et automatique, une réussite qui installa la marque en tête des ventes pour un bon bout de temps.

Comme je l’écrivais quelque part ici plus haut, c’est comme un gros compact des années nonante, qui fait tout à votre place, sans trop rien vous dire mais auquel vous pouvez changer l’objectif.

Quoique c’est relatif, il n’y en eut que 2 en monture spécifique PF (le 50 et 35-70 déjà cités) Les autres objectifs de la marque ne permettant pas d’utiliser toutes les fonctions de l’appareil.

Il y eut un marché pour ce type d’appareil, mais dans la marque même, il était une sorte de chant du cygne car il n’y eut pas de suite.

Le seul reflex Olympus qui survécu fut l’OM-4 Ti (un OM-4 de compétition, en titane) car la marque passe ensuite à une autre gamme innovante, les IS, mais c’est une autre histoire.

Ils ont au moins une certaine constance dans cette évolution : pourquoi encore changer l’objectif de l’appareil qui fait déjà tout à votre place. Il suffit d’en mettre un qui couvre (presque) tous vos besoins, à demeure. Olympus avait inventé le bridge !

Est-il toujours intéressant de nos jours ?

Si vous en trouvez un complet, c.-à-d. avec son kit d’objectifs et son « manuel 2 », pourquoi pas. Mais si vous cherchez un appareil que vous voulez maitriser, passez votre chemin, il va vous frustrer.

Au niveau prix, complet, ne le payez pas plus de 50€.

Des exemples de photos prises avec cet appareil ICI.

Quelques pubs d’époque (merci Collection-appareils)

Phokina 1988-89
Porst 1989

Petites videos d’illustration

Pour ceux qui aiment la technique :

  • Appareil photo reflex 35 mm à exposition automatique TTL.
  • Informations sur le viseur : affichage LED pour flash prêt et signal d’exposition correct, modes d’exposition (P/A), avertissement de bougé de l’appareil photo, guide d’exposition manuel.
  • Chargement automatique (enroulé automatiquement à la première image) ; avertissement d’erreur de chargement automatique avec signaux sonores et visuels (PCV et LED).
  • Monture Olympus OM, conçue pour les objectifs AF/PF. Accepte les objectifs Olympus AF, les objectifs Olympus PF et les objectifs Olympus OM System Zuiko1.
  • Avance automatique (vitesse d’enroulement : max. 0,5 sec.).
  • Obturateur à plan focal à déplacement vertical contrôlé électroniquement.
  • Vitesse d’obturation : 2s à 1/2000 s. (l’exposition longue est possible avec l’adaptateur manuel 2).
  • Autonomie de la batterie : 25 rouleaux de film 24 vues ou plus (avec des piles alcalines au manganèse à température normale, selon les conditions de test Olympus).
  • Mise au point avec objectifs Olympus AF/PF : Power Focus avec cadran (l’entraînement de l’objectif est contrôlé en détectant la vitesse de fonctionnement); avec objectifs Zuiko : avec bague de mise au point.
  • Compteur de vues de type progressif avec remise à zéro automatique.
  • Méthode de mesure de la lumière : TTL Direct ‘OTF’ Mesure de la lumière (pondération centrale, mesure moyenne de la lumière).
  • Rembobinage automatique avec bouton de rembobinage. Arrêt automatique en fin de film.
  • Modes d’exposition : 1. Exposition programmée, 2. Exposition automatique à priorité ouverture (avec adaptateur manuel 2), 3. Exposition manuelle (avec adaptateur manuel 2). Passage automatique à l’exposition automatique à priorité ouverture avec les objectifs Zuiko.
  • Retardateur électronique, 12 s.
  • Contrôle d’exposition automatique programmé : obturateur électronique avec contrôle automatique de l’ouverture et de la vitesse d’obturation ; plage de mesure de la lumière : EV1~EV20 (ISO 100, 50 mm. F1.8).
  • Dos de la caméra interchangeable, muni d’une fenêtre de contrôle du film.
  • Compensation de contre-jour : +1,5 EV (avec bouton de commande de contre-jour).
  • Source d’alimentation : quatre piles de taille AAA.
  • Contrôle du flash : Flash automatique TTL Direct ‘OTF’ (lors de l’utilisation de flashs de la série T ou du flash Full-Synchro F280).
  • Vérification de la batterie : affichage en 3 étapes avec LED et PCV.
  • Synchronisation du flash via la griffe porte-accessoires (contact X). La vitesse d’obturation de synchronisation (1/80 s) est automatiquement réglée avec les flashs de la série T et le flash Full-Synchro F280.
    Les autres flashs ne peuvent être utilisés que lorsque l’adaptateur manuel 2 est installé ; l’adaptateur a un réglage X (1/80 sec.).
  • Sensibilité des films de 25 à 3200 Iso ; réglage automatique avec film codé DX.
  • Poids : 569g. (sans piles).
  • Verre de visée : fixe, Super Lumi-Micron Matte avec image fractionnée et microprisme. Champ de vision du Finder : 93 % du champ d’image réel. Grossissement : 0,8x à l’infini avec un objectif standard de 50 mm.
  • Remarque importante : les Zuiko 500/8, Zuiko 600/6.5, Zuiko 1000/11, 24/3.5 Shift, 35/2.8 Shift et Auto Bellows ne peuvent pas être utilisés.

Des références : https://www.vintagecamerareviews.com/brands/olympus/olympus-om-101/, https://cameragocamera.com/2018/12/05/olympus-om-101-om-88/, https://www.vintagecamerareviews.com/brands/olympus/olympus-om-101/, http://camera-wiki.org/wiki/Olympus_OM-101_/_OM-88, https://camerapedia.fandom.com/wiki/Olympus_OM-101_/_OM-88, https://en.wikipedia.org/wiki/Olympus_OM_system, https://esif.world-traveller.org/om-sif/bodygroup/om101.htm, https://web.archive.org/web/20071210162400/http://www.olympus-global.com/en/corc/history/camera/popup/om_om101.cfm?message=1, en anglais; https://www.collection-appareils.fr/x/html/appareil-1744-Olympus_OM101.html, https://35mm-compact.com/forum/viewtopic.php?t=56317, http://www.appaphot.be/brands/olympus/olympus-om-101/, https://35mm-compact.com/forum/viewtopic.php?t=56317 en français; http://www.pluto.dti.ne.jp/~masaki-k/camera%20olympus%20om101.htm, en japonais.

2 commentaires sur “L’Olympus OM 101

  1. Imagines un instant que celui qui a peint cet oiseau est aujourd’hui un peintre reconnu. Ton appareil devient alors un objet de collection qui vaut une fortune ! 🙂
    On peut rêver…
    Bon weekend à toi, Jean-Pascal.

    • Mais il a pas signé ! N’empêche, cela pourrait être un beau rêve … Ceci étant, l’OM 101 est déjà un appareil de collection, le dernier reflex à objectifs interchangeables de chez Olympus ! Mes amitiés Phil et bon weekend.

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