Le RevueFlex 1001 2,8

C’est dans une caisse de vide-grenier que j’ai trouvé la boite de celui-ci, bien sale, bien amochée mais plutôt complète.

De retour à la maison, grand nettoyage du tout (il en avait bien besoin) et découverte de ce drôle de reflex.

Pourquoi « drôle » ? Parce que la forme de son capot m’a intrigué par son arrondi qui me faisait presque penser aux vieux Alpa.

Mais puisque c’est un produit de la marque Revue, qui se cache réellement dans ses entrailles ?

Car, souvenez-vous, les produit portant la marque « Revue » sont en effet des « produits blancs » re-badgés par la firme de vente par correspondance allemande Quelle et notamment ici sa filiale photo, Foto-Quelle. Impossible de reprendre ici tout ce que cette firme a produit et distribué. Alors si vous êtes curieux, aller voir sur le site en cliquant sur le mot ci-dessus.

Cet appareil date de 1976. Il est sorti en même temps que le RevueFlex 2002, un Chinon CXII en fait (fabriqué par Cosina).

Mais le 1001, qui est un modèle simplifié, nous allons le voir, ne semble pas avoir de correspondance dans les modèles Chinon. Serait-ce une commande spécifique pour le distributeur Quelle ? Sans doute.

Cosina s’est fait une spécialité de fabriquer des produits que d’autres vont renommer à leur sauce. Fabriqués au Japon, ces appareils sont généralement bons en terme de fiabilité car fait avec du matériel éprouvé, mais ils manquent d’originalité.

De fait, ils « collent » à la clientèle des entreprises qui les commandent. En l’occurrence ici, Foto-Quelle voulait fournir un appareil abordable et pas compliqué à une clientèle spécifique de photographes amateurs.

Donc, ce RevueFlex est un argentique 24×36 qui accepte tous les objectifs en monture M42 (vaste choix d’optiques à prix raisonnables) et qui était livré avec un Revuetar économique de 50mm ouvrant à f2,8. Voilà, vous savez maintenant pourquoi il s’appelle RevueFlex 1001 2,8.

Si le RevueFlex 2002, lancé en même temps, proposait un testeur de batterie et un levier autorisant les expositions multiples, ici il n’en est pas question.

« Bon, mais il propose quoi alors ? »

Il offre la mesure TTL (à travers l’objectif) pour son posemètre intégré au CdS (qui demande une pile).

Sur la droite du viseur, une aiguille bouge en fonction de vos réglages de vitesses ou d’ouvertures et vous devez essayer de la placer au centre des signes + et -, garantie d’une bonne exposition.

La sensibilité de cette cellule peut être réglée de 10 Asa à 1600 (ou Din 11 et 33).

Il propose un obturateur qui offre des vitesses de 1s à 1/1000s, plus la pose B Ce qui le place dans la norme de l’époque.

Sur le dessus, une griffe porte-accessoires avec contact au centre accueille un flash électronique ou à ampoules car il y a deux prises de connexions pour la synchronisation X ou M.

Un retardateur mécanique, sur la face avant, vous permet de faire le 100m en moins de 10secondes si vous voulez être sur la photo.

Dernier raffinement, le déclencheur peut être bloqué en faisant tourner sa base sur la lettre L (lock).

Sous la molette à gauche, pour rembobiner le film, un aide-mémoire hérité du passé vous permet de vous souvenir si vous avez mis un film couleur ou N/B dans la chambre.

Par dessous, la trappe pour la pile, le bouton de débrayage pour rembobiner le film et le filetage pour la fixation d’un trépied.

On ouvre le dos de l’appareil en tirant sur la manivelle de gauche. La bobine réceptrice est faite de telle sorte qu’il soit aisé d’y glisser l’amorce d’un film. Du grand classique en somme.

Le viseur est large à défaut d’être réellement confortable. Comme tous ceux de son époque, il est dépouillé : il n’y a que l’aiguille du posemètre sur la droite, pas d’autres indications.

Mais encore une fois, cela correspondait à la demande de certains photographes amateurs. A la même époque vous aviez les Praktica et les Zenit qui offraient les mêmes services mais ne bénéficiaient pas du marquage « made in Japan » alors reconnu comme gage de qualité.

Petite publicité d’époque :

Source : Kamera Museum, Quelle, 1976.

Que vaut cet appareil ?

Ni plus ni moins que le Cosina CX II (avec les restrictions soulignées ci-avant) et quelques autres appareils simples de l’époque, comme le Fujica ST 605, le Praktica MTL 3 ou le Zenit E, par exemple.

Par rapport à ceux-là, il aura l’avantage de sortir du lot avec son look particulier.

Sa manipulation est des plus simples : vous choisissez la vitesse avec le barillet de droite, sur le capot, vous réglez l’ouverture sur la bague de l’objectif, vous corrigez en fonction des mouvements de l’aiguille du posemètre, vous visez et cadrez, clic-clac, c’est dans la boite !

Pour le reste, sa monture en M42 vous autorise à piocher dans l’immense parc optique dédié et à trouver de petites perles qui feront oublier la rusticité de l’ensemble. Rappelez-vous, un appareil photo, c’est une chambre noire et c’est la qualité de l’optique qui fait la différence. Ici, vous aurez le choix de vous faire plaisir à prix tout doux.

Et tant qu’à parler de prix, cet appareil devrait se négocier autour des 30€ maximum, avec un objectif de 50mm. Mais, à ma connaissance, on n’en trouve pas souvent sauf peut-être sur le marché allemand, terre de Foto-Quelle.

Des références : https://collection-appareils.fr/x/html/appareil-10300-Foto-Quelle_Revueflex%201001.html, en français; https://kameramuseum.de/objekte/revue-revueflex-1001/, en allemand; http://camera-wiki.org/wiki/Revueflex_1001, http://camera-wiki.org/wiki/Foto-Quelle

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