Le Konstruktor de chez Lomogaphy

Voici comment se présente le Konstructor au premier abord.

Source : Lomography

Eh oui, il s’agit d’un appareil tout en plastique, à construire soi-même !

Bon, là où je suis moins d’accord, c’est qu’ils prétendent que c’est le premier appareil au monde à monter soi-même, alors je vous renvoie à l’article que j’ai consacré au SLR Haynes, qui disait la même chose !

Par contre, là où je les rejoins, c’est que c’est une manière amusante et intéressante de comprendre comment fonctionne un appareil photo, dans les grandes lignes puisque celui-ci est tout mécanique, bien évidemment.

Source : Lomography

Celui que je vous présente, je l’ai acheté « tout fait » sur une brocante. J’avoue que celui qui l’a monté (un collectionneur d’appareils photos en fait) a bien respecté les instructions et il est très bien assemblé.

Preuve aussi que les découpes sont propres et que les pièces s’ajustent parfaitement, un bon point sur le kit.

Mais voyons voir de plus près :

  • l’appareil est équipé de 2 modes de vitesses, le « N » pour les expositions normales (1/80s), et le « B » pour les poses longues.
  • le déclencheur permet les expositions multiples chères à la marque
  • un filetage pour trépied est prévu
  • il peut même être accompagné d’un flash soit en choisissant le kit Konstruktor F ou avec les flashs de la marque
  • il possède un compteur de vue … manuel
  • et, cerise sur le tournevis, il est le premier reflex de la marque a offrir la mise au point, en tournant simplement la bague de l’objectif à la distance choisie (50mm ouvrant à f10). Heu, le viseur à miroir de type tunnel ne tient pas compte des modifications de distances, ne rêvons pas, mais vous aurez droit à une petite loupe amovible pour peaufiner votre prise de vue
  • et si le cœur vous en dit, celui que vous achèterez dans sa boite vous propose des autocollants pour le personnaliser à l’envi.

De quoi aurez-vous besoin pour construire cet appareil ?

De calme … et d’une place nette pour ne pas perdre les petites pièces et les minuscules vis et d’environ une ou deux heures devant vous. Le tournevis est fourni dans la boite !

Si vous avez peur de rater quelque chose du mode d’emploi, pas trop mal fichu au demeurant, avec un peu d’attention et de jugeote, rassurez-vous, il existe des tas de videos pour vous aider, comme celle-ci dessous.

De ce que j’ai pu lire à son sujet, le seul regret de certain est de constater que la chambre est pré-montée. Comme il s’agit là de la pièce sans doute la plus « technique », c’est un peu compréhensible mais frustrant pour les plus intrépides.

Je vous suggère de lire aussi le témoignage de LaFilleRenne, qui teste toujours des tas d’appareils farfelus ou oubliés.

Le fonctionnement de l’engin est on ne peut plus simple :

  • ouvrir la chambre en manœuvrant le gros verrou sur la gauche du boitier
  • glisser la cartouche en soulevant un peu la molette de rembobinage
  • tirer l’amorce jusqu’à l’encoche de la bobine réceptrice, fixe, en veillant bien à rester sur la roue dentée
  • tourner doucement et à la main le film pour commencer à l’enrouler sur le support
  • refermer le dos et re-clipser le verrou
  • faire encore deux tours complets pour se mettre en position de la première vue
  • mettre le compteur de vue sur le chiffre 36 ou 24 (le compteur décompte les vues)
  • armer l’obturateur avec le levier, à gauche de l’objectif
  • ouvrir le viseur de poitrine pour cadrer votre sujet
  • régler la distance avec la bague d’objectif (de 50cm à l’infini)
  • vérifiez que vous avez bien réglé la vitesse en plaçant le curseur sur I ou sur B
  • appuyer sur le déclencheur pour la première vue

Quelques remarques cependant :

  • le verrou est largement dimensionné et si vous l’avez bien monté, il tient fermement
  • la construction est solide, les plastiques bien rigides et les rainures de la chambre/boitier devraient assurer une bonne étanchéité à la lumière (en fait les plastiques sont de meilleure qualité que sur les Diana et Holga, par exemple)

  • lorsque vous tirez sur la bobine de rembobinage, allez-y en douceur pour ne pas tout arracher, il faut la soulever en deux temps
  • le chargement du film se fait assez facilement, la fente de la bobine réceptrice est juste calculée pour y glisser une amorce standard et un discret « clic » vous indique que vous êtes prêt à déclencher (comme sur les anciens appareils mécaniques)
  • le viseur poitrine est rigolo mais franchement peu rapide à mettre en œuvre car il faut soulever le couvercle et puis mettre en place chacun des volets (et si vos ongles sont courts, bonjour la galère ! … c’est là qu’on apprécie toujours un petit Victorinox)
  • la surface de visée est assez large MAIS vous ne verrez rien si vous n’avez pas armé l’obturateur, ce qui fait descendre le miroir. Paradoxalement, la visée est claire car ce n’est pas un « vrai » dépoli mais une lame de plastique traitée comme tel
  • ne pas oublier que votre vision sera inversée gauche/droite
  • le déclenchement est franc mais peu discret (de toute manière, tout l’appareil l’est, surtout si vous l’avez décoré des autocollants fournis !)
  • vous pouvez faire une pose longue (B) mais vous devrez maintenir le doigt sur le déclencheur, d’où risque de flou de bougé (il n’y a pas de filetage pour une commande filaire)
  • ne pas oublier de faire tourner la bobine d’avancement en vérifiant le chiffre suivant, un « clic » discret vous indique que vous êtes prêt pour la vue suivant
  • si vous n’avancez pas le film, le fait de réarmer l’obturateur permet de refaire une photo sur celle déjà prise, et ce autant de fois que votre envie ou votre raison le commande
  • en fin de film, pas de bouton pour débrayer le mécanisme d’entrainement. On vous conseille juste de ne pas bloquer le compteur de vue et le bouton d’avancement, puis de faire tourner la molette de rembobinage dans le sens inverse, en vérifiant que l’autre suive le mouvement. Elémentaire mais assez efficace. Attention de ne pas forcer au montage sur la vis qui tient cette molette sinon c’est la chambre noire pour sortir le film !
  • des œillets, pour une fois costauds, vous permettront d’attacher une sangle à l’appareil. Pratique pour le porter à hauteur de poitrine, pour les photos sur le vif
  • il n’y a pas d’échelle de profondeur de champ sur l’objectif (pour le zone focus) mais l’ouverture (f10) devrait pardonner quelques approximations

Si vous avez choisi la version Konstruktor F, vous aurez la chance d’inaugurer la seule pièce métallique de cet appareil, la prise PC.

Source : Lomography

Finalement, que penser de cet appareil ?

Si j’avais encore des ados à la maison, je leur en aurait acheté un car je pense que c’est vraiment un chouette moyen de découvrir les entrailles (basiques) d’un appareil photo et pour peu qu’un adulte les accompagne pendant le montage, pour expliquer l’utilité de telle ou telle pièce, l’idée est très bonne.

La qualité est au rendez-vous même si nous sommes loin de celle d’appareils « industriels » et plus complets.

Reste le prix, plus ou moins 40€, ce qui le rend abordable et en fait une idée cadeau amusante/originale, pour les (grands) enfants de tous âges.

Des exemples d’images prises avec cet appareil ICI et LA.

Petite video ludique de l’appareil

Pour le mode d’emploi, c’est par ICI et surtout par LA.

Un peu de technique :

  • Format de pellicule: 35 mm
  • Distance focale: 50 mm
  • Ouvertures disponibles: f10
  • Vitesse d’obturation: 1/80, Bulb (B)
  • Flash: PC – Flash Plug
  • Paramètres ISO disponibles: Pas de réglage ISO
  • Exposition Multiple (Surimpression): Oui
  • Emplacement pour trépied: Oui

Des références : https://www.lomography.fr/magazine/240808-presentation-du-konstruktor-le-premier-appareil-photo-35mm-diy-mondial, https://shop.lomography.com/fr/konstruktor-flash-slr-diy-camera, https://www.danstacuve.org/test-du-konstruktor-le-diy-par-lomo/

2 commentaires sur “Le Konstruktor de chez Lomogaphy

  1. Bonjour JP, cela me remet en mémoire, les gadgets associés à la revue Pif-Gadget des années 70 ( revue disparue en 1993). ils avaient proposé dans un de leur numéro, un appareil photo, certes beaucoup moins perfectionné, qui utilisait les cartouches au format 126 ( instamatic). En fait,l’obturateur était actionné à la main ( vitesse aléatoire ! ) et l’avance du film se faisait sans aucune vérification du métrage ( position des photos aléatoire et sur-impression possible ). J’en ai eu un, et à l’époque, j’étais bien trop inexpérimenté pour réussir une seule photo !

    • Oui, oui, je me souviens de ces gadgets et du magasine, j’adorais ! J’ai eu cet « appareil » au format 110. On en trouvait aussi qui était de simple « porte-film », avec un déclencheur et une molette pour avancer la pellicule. Il y a un article sur le site avec ça (https://latelierdejp.org/2021/05/11/le-pf/). Le pire, c’est que ça fonctionnait « au pif ». Ils osaient tout dans ces années-là mais on s’amusait bien. Merci pour ce petit moment de nostalgie Olivier. Au fait, comment s’est passé votre weekend de reconstitution WW2 ? Toutes mes amitiés.

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