Le Polaroid Supercolor SE 635

Il était tout seul, planté là sur une table dans une brocante. Ses petits effets bleutés ont retenu mon regard et je me suis enquis de son prix, plus que raisonnable.

Et me voilà avec un Polaroid Supercolor SE 635 dans mon sac.

Aussi, ça fait un moment que je ne vous ai plus écris sur ces drôles de machines …

De retour à la maison, petit tour sur la Grande Toile pour en savoir plus sur lui. Bizarrement, je trouve pas mal d’infos sur le Supercolor 635 mais rien sur un SE.

Et puis, petit détour par Collection-appareils pour me rendre compte que SE veut juste dire Special Edition.

Quand je vous écrivais que chez Polaroid on était des as du recyclage ! (Bon, ok, ils ne sont pas les seuls).

Ceci étant, il ressemble aux autres Pola de son époque. Sorti en 1985, le Supercolor 635 avait comme atout le système Lightmixer (LM sur les appareils), inauguré avec le 660 AF.

Un système original, ce Lightmixer, qui a équipé la plupart des appareils de la série 600. C’est un programme qui effectue un dosage de la lumière du flash par rapport à la lumière ambiante.

Si vous vous en souvenez, les Pola ont toujours besoin de lumière, c’est pourquoi les flashs se déclenchent souvent. Par exemple, ce SE a un objectif de 109 mm ouvrant à f14,6 et ses vitesses vont de 1/3s à 1/200s.

Pour en revenir à ce Lightmixer, quand vous êtes au soleil, l’exposition est effectuée à 75% par la lumière ambiante et les 25% restant par le flash.

Si la luminosité est faible, l’exposition provient du flash seul.

C’est là qu’intervient un second programme, le SPARR, qui permet de recharger le dit flash en 3 secondes dès l’ouverture de l’appareil. Et une cellule va aussi réduire les risques de sous ou sur-exposition au flash.

Donc, techniquement, c’est un Supercolor 635 qui a gentiment sorti une nouvelle robe pour ce nouvel opus.

Vous le reconnaissez entre mille : un gros bloc presque tout noir, en plastique, qui semble faire le gros dos quand il est fermé, c’est un Polaroid.

Pour l’ouvrir, c’est un peu « viril » : il faut, en principe, pincer les deux côtés et tirer sur le bloc du dessus pour « ouvrir » l’appareil. Pas de panique, si c’est du tout plastique, c’est du costaud.

Le voici déployé : du classique. Dans la « Tête » un flash électronique dont nous allons nous servir souvent.

En dessous, l’objectif trône au milieu, entouré à gauche (en le regardant de face) du double système LM et SPARR. A droite, le viseur, assez clair mais qui donne une visée un peu plus petite que ce que vous aller capter et en dessous de lui, la cellule.

Sous l’objectif, comme d’habitude, la réglette pour corriger vers le plus clair ou le plus foncé mais toujours à postériori (quand la photo est prise). En effet, vous pouvez refaire la photo en réglant ce curseur vers le plus sombre ou le plus foncé mais seulement en refaisant une prise de vue.

A gauche toujours, vous ne pouvez pas le manquer, le gros bouton bleu (sur les autres modèles, il est rouge-orange), c’est le déclencheur à deux positions : soit vous appuyez sur le seul gros bouton et le flash se déclenchera si besoin, soit vous passez au bouton derrière celui-ci et vous désamorcez le flash.

L’utilisation est archi simple : vous relevez le dessus de l’appareil, deux petites diodes (une rouge- une verte) vous indiquent si le flash est opérationnel, vous visez et vous appuyez sur le déclencheur : « clac, rrrrrr, zip », la photo sort par le devant du boitier. Vous la prenez entre vos doigts fébriles, sans toucher la surface sensible, sans secouer le carton et vous la retournez dans un endroit sombre pour lui laisser le temps de se développer tranquillement (ça va plus vite quand il fait chaud mais comptez quelques minutes).

Aïe, j’ai oublié de vous dire comment charger l’engin !

Il faut pousser vers l’avant le petit curseur qui est sur le côté droit de l’appareil (sous le déclencheur) et la porte avant va s’ouvrir. Il vous reste à glisser dedans un pack 600 (pack dit intégral car il y a le film, la chimie et la pile dedans). Lorsque vous refermez la porte, l’appareil va éjecter un carton noir, celui qui protégeait le lot de photos dans la cartouche. C’est prêt.

Au sujet des films, deux remarques :

  • ils sont toujours produits par Poloroid dit Original (l’ancien Impossible Project) sous la dénomination 600
  • mais avec les appareils anciens, vous devrez acheter ceux noté « vintage » car ils sont équipés d’une pile de 6v incluse dans la cartouche.

Autre point à savoir sur les films et les appareils anciens : ceux qui sont équipés d’un compteur de vue – comme pour celui-ci – affichent par défaut 10. Or les nouveaux films ne contiennent plus que 8 images. Donc quand vous arrivez au chiffre 2, votre cartouche est terminée.

Ne la jetez pas trop vite car il se peut que la pile ne soit pas épuisée et vous pourrez l’utiliser pour tester un autre Polaroid qui vous ferait de l’œil, pour autant qu’il utilise la même cartouche 600.

Encore une précaution pour prendre une photo : la distance minimale doit être d’1,2m sinon ce sera flou.

Quand vous aurez terminé votre pack, prenez un chiffon non pelucheux (j’aime beaucoup les microfibres) et passez-le sur les rouleaux de sortie du film car ils peuvent s’encrasser avec les chimies des photos et ensuite laisser des traces indélébiles sur celles-ci.

Voilà, voilà … je ne me lasse pas (encore) de découvrir ces engins d’apparence si simples et pourtant perfectionnés qui délivrent des images au charme indéniable et surtout, (quasi) immédiatement, ce qui rend chaque photo unique.

Si vous regardez bien, dans toute bonne brocante, chez les vide-greniers sérieux, il y a toujours au moins un Pola qui traine.

A quoi faire attention si vous êtes tentés (et j’espère sincèrement que vous ferez le pas) ? Le type d’appareil tout d’abord. Ceux qui ont été les plus produits sont ceux de la catégorie dite 600 du nom de la cartouche. C’est (presque) le seul modèle de film encore produit. Donc assurez-vous, en ouvrant la face avant de l’appareil, qu’il soit bien noté « film Polaroid 600 ».

Ensuite, regardez à l’intérieur si le miroir qui tapisse le dessous de la chambre est intact car sans lui en forme, pas de bonnes photos. Essayez de voir aussi si les contacts électriques ne sont pas oxydés, ce qui peut arriver si on a oublié dedans une vielle cartouche de film et que la pile a coulé. C’est aussi irrémédiable.

Un petit coup d’œil aux rouleaux. S’ils sont très sales et/ou oxydés c’est signe que l’appareil n’a pas été bien entretenu. A défaut d’avoir son historique du vendeur, marchandez à la (forte) baise.

L’idéal est d’avoir emporté la cartouche vide dont j’écrivais il y a quelques paragraphes qu’il était judicieux de ne pas la jeter car en l’introduisant dans l’objet convoité elle réanimera le moteur, qui soit se faire entendre, voire allumer une ou l’autre petite Led sur le dessus, vous indiquant qu’il est toujours prêt à photographier.

Je résume : ce Supercolor 635 SE LM est un Polaroid toujours intéressant à acheter. Les systèmes embarqués autorisent de belles images et sa simplicité d’utilisation n’est plus à démontrer.

Quand au prix, pas de plus de 20 à 30€ maximum (là l’exemplaire doit être presque neuf). Ces appareils ont été produits par camion, ils ne sont donc pas rares. Et n’oubliez pas qu’une cartouche de film tourne autour des 19€. Le prix du plaisir simple de fixer rapidement de bons moments entre soi et de les partager instantanément.

Une petite video qui (essaye) de récapituler

PS : les cartouche vident se déposent dans les Recyparc ou les conteneurs à piles (Recupel en Belgique).

Des pubs d’époque

Source : Collection-appareils, Phokina 1988-89.

Des exemples de photos prises par cet appareil LA.

Un peu de technique

Polaroid à film instantané Polaroid 600
Taille du film Image 3,1 x 3,1 pouces
Image avec bordure 4,2 x 3,5 pouces
Objectif 109mm f/14,6
Mise au point fixe, 1,2m – Infini
Viseur direct
Contrôle de l’exposition Automatique, avec curseur manuel +/- 1 EV pour éclaircir/assombrir
Déclencheur électronique, vitesses d’obturation automatiques de 1/3 à 1/200e de seconde
Flash intégré, avec commande manuelle
Batterie intégrée dans la cartouche de film

Quelques références : https://www.instamaniac.com/test-avis-polaroid-635-supercolor/, http://www.appaphot.be/brands/polaroid-land-camera/polaroid-supercolor-se-635/, https://collection-appareils.fr/x/html/appareil-12745-Polaroid_Supercolor%20SE635.html, https://collection-appareils.fr/x/html/appareil-702-Polaroid.html, en français.

2 commentaires sur “Le Polaroid Supercolor SE 635

  1. Bonjour,
    Je suis tombée sur votre blog en cherchant des informations sur les Polaroid afin d’en offrir un (ce qui a commencé à me passionner). J’ai trouvé un Polaroid Supercolour SE 635 que je projette d’acheter mais votre paragraphe sur les films m’a posé question.

    « Au sujet des films, deux remarques :
    ils sont toujours produits par Poloroid dit Original (l’ancien Impossible Project) sous la dénomination 600
    mais avec les appareils anciens, vous devrez acheter ceux noté « vintage » car ils sont équipés d’une pile de 6v incluse dans la cartouche. »

    Comment puis-je savoir si le Polaroid est considéré comme un ancien appareil afin d’acheter des films avec une pile de 6v ?

    Merci pour votre réponse ! (je me suis abonnée pour avoir vos futurs articles, ça m’intéresse beaucoup!)

    Charlotte

    • Bonjour Charlotte,
      Ne vous posez pas trop de questions, tous les anciens appareils de la gamme 600, comme celui que vous regardez, ont besoin d’une pile incluse dans le film (le fameux pack film 600). Les nouveaux films 600 sont appelés I-Type et ceux-là ne contiennent pas de pile car les nouveaux appareils fabriqués par Polaroid la possèdent maintenant en interne. Si vous allez voir ici (https://www.amazon.fr/s?k=polaroid+600+pack&crid=4OAEI0VZ9OKQ&sprefix=pack+600+%2Caps%2C92&ref=nb_sb_ss_ts-doa-p_5_9) vous verrez côte à côte les 2 types de films concernés.
      J’espère vous avoir été utile (notez que si vous passez par le formulaire de contact je peux vous mettre des images, ce que je ne sais pas faire ici).
      Bien à vous.

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