Le Canon T70 par Olivier

En son temps, je vous ai présenté le Canon T50, alors l’entrée de gamme d’une nouvelle série d’appareils Canon, que je qualifierais aujourd’hui de “transition” : la marque remplace le métal par du composite et surtout, propose des appareils qui doivent redonner envie aux amateurs d’utiliser un reflex, qui doit être aussi facile d’utilisation qu’un compact de l’époque.
Le Canon T50 répond parfaitement à ce cahier des charges, mais il laisse les amateurs “éclairés” un peu sur leur faim.
Vient donc le Canon T70, qu’Olivier va vous présenter car il en possède un. Et il a eu l’excellente idée d’associer la présentation des flashs dédiés et des objectifs de l’époque.
Mais je lui cède la “parole” …
CANON a fait avec son AL-1, le dernier appareil qui avait un armement manuel. La génération suivante, la série T, est systématiquement équipée d’un moteur intégré T-50, T-70, T-80 et T-90… Je laisse de coté le T-60, qui a été fabriqué par COSINA et qui n’a intégré de CANON que la bague FD. A partir du T-70, même le rembobinage est motorisé.

Comme JP nous a fait découvrir le T-50, voici maintenant le T-70, il est un peu plus versatile que le T-50, Il est débrayable, a un dos détachable et possède plusieurs modes automatiques (que nous verrons plus tard). Cette génération d’appareil a vu aussi arriver une nouvelle génération de flash. Celle-ci est équipée d’un système infrarouge lui permettant de déterminer la distance au sujet. Nous avons deux modèles dédiés, le Speedlite 277T (le plus puissant) et le Speedlite 244T. Avec ces nouveaux boitiers, on voit aussi arriver des objectifs qui restent en monture CANON FD mais qui possède des corps en polycarbonate. Le T-70 est resté 5 ans sur le marché, de 1984 à 1989, il peut être considéré comme le successeur du CANON AE-1p. Il a un mode Program, un mode priorité vitesse et un mode manuel. Du coté des accessoires, on voit aussi arriver de nouveaux dos dateurs multifonctions.
En premier, quelques mots sur ces flashs que l’on reconnaitra facilement à la présence de la fenêtre comportant le capteur infrarouge.
– Speedlite 244 T


Ce flash est le modèle d’entrée de gamme et les réglages sont vraiment très limités, pas de mode manuel et deux sensibilités de pellicules possibles (100 et 400 ASA). Si un jour vous pensez vous équiper d’un flash pour un appareil de cette série T, oubliez ce flash pour vous orienter vers le 277T.
– Speedlite 277 T


Cette fois, on est vraiment avec un modèle évolué et plein de possibilités. Il a un mode manuel et plusieurs modes automatiques. Il a une tête orientable (3D) et le diffuseur peut être adapté à la focale (28 35 85). Un élément intéressant est que l’on peut choisir l’ouverture et le flash s’adaptera à celle qui a été sélectionnée. Mais notre objectif n’est pas de vous détailler les flashs de cette série. Si vous voulez équiper votre T-70 d’un flash, allez du coté du 277 T
– Le CANON T70 et les nouveaux objectifs FD
Commençons déjà par le boitier.
Ce boitier vous propose plusieurs mode de fonctionnement: un mode program, un mode priorité vitesse et un mode manuel. On reconnait immédiatement les modes du CANON AE-1p Toutefois, le T-70 se voit ajouter une lecture “partielle” de la lumière (une méthode de mesure plus sélective, comme la mesure spot) et des modes de fonctionnement adaptés aux grands angles ou aux téléobjectifs. Le résultat pratique est que la majorité des utilisateurs resteront en mode Program ou en mode TV (priorité vitesse). Bref, on se retrouve avec un CANON AE-1p !

ATTENTION, si vous espérez avoir un mode priorité diaphragme en choisissant vous même l’ouverture (car en utilisation normale, l’objectif est sur A), vous allez être déçu… Vous passez d’office en mode manuel. Il n’y a pas de possibilité de tromper l’appareil et d’espérer avoir un mode priorité diaphragme.
La vitesse sélectionnée ne sera affichée qu’en mode TV, en mode Program, il faudra appuyer légèrement sur le déclencheur. Ce n’est pas un CANON A-1 avec son affichage complet.

Au niveau du viseur, pas de LCD (alors que le boitier a un écran LCD) mais des diodes qui vont vous donner une information sur l’ouverture. La commande des vitesses se fait en mode + /- par appuis sur deux boutons, ce qui n’est pas forcément pratique. Mais cette solution se retrouve aussi chez d’autres marques (Pentax et Minolta par exemple). La prise en main est aisée car l’appareil va utiliser des piles standards (1.5 V type AA) et CANON doit faire un bossage à droite pour contenir les deux piles. Bossage qui aide grandement à la prise en main. Au final, le défaut du T-70 est son volume, bien plus important qu’un CANON AE-1p. Il ne se glissera pas dans toute les sacoches et avec un tel engin, il n’y a pas de raison de vouloir lui adjoindre des objectifs de taille réduite comme un 50 mm f:2.0
Si vous avez de la chance, vous le trouverez peut-être en occasion avec un zoom en polycarbonate comme le 28-45, le 35-70 ou le très imposant 25-85… Hélas, pas de 24 mm dans cette série de zoom. Ces objectifs sont toutefois de bonne facture et ne souffrent pas de jeux exagérés même s’ils ont bien vécu. On peut juste leur reprocher leur ouverture maximale qui est juste dans la norme (voisin de f:4.0)

Le T-70 équipé d’un 28-55.

Le T-70 équipé d’un 28-85
Voyons maintenant, le dos multifonctions…

Et bien oui, c’est plus qu’un dos dateur. Il permet
– De mettre la date (c’est le minimum) jusqu’en 2029… Alors dépêchez-vous !
– De mettre des codes 6 digits ( A – F )
– D’enregistrer une séquence que vous avez programmée. Par exemple : 4-digit frame counter number Fc 00 01
Et enfin de faire plein de chose que vous ne pouviez pas faire avant.
– Un retardateur programmable (bien plus versatile que celui du boitier)
– Un séquenceur, vous faites une série de photo à intervalle régulier, toutes les 5 minutes par exemple.
– Une pose longue programmée, C’est la pose “B” qui est pilotée par le dos multifonctions.
En conclusion, c’est un appareil avec une visée très lumineuse, même pas plus lourd qu’un appareil standard (560 grammes). Le moteur est systématiquement engagé et si vous n’y prenez pas garde vous risquez de finir assez rapidement votre reportage ! C’est le mode rafale par défaut… à un peu plus d’une image seconde (temps de rechargement = 0.7 s). Toutefois, le moteur est trop lent pour fixer des actions rapides et bien sûr, on ne peut pas en changer. La prise en mains et agréable et permet de bien tenir l’appareil d’une seule main.
Finalement, trouver un CANON T-70, pas cher (20 à 30 Euro) et récupérer un dos multifonction pour pas plus cher, vous permet d’avoir un système photo tout a fait intéressant. Vous pouvez, par exemple, enregistrez une séquence d’un évènement lent comme celui d’une course d’escargot. (Je plaisante bien sûr)…
Merci pour l’article. Amusant, on vient de me donner un T70. J’ai plus l’habitude (si l’on peut dire, je suis un petit joueur) des vieux machins en métal tout manuels (années 70 et avant) ou des trucs en plastiques des années 90 tout automatiques, autofocus, etc. Là, on est est dans une période de transition. A voir à l’usage ce que ça donne, sans le plaisir de la ferraille bien lourde ni de l’appareil qui fait tout. Et histoire de pinailler un peu, ce n’est pas un 277T en photo mais un 299T (le modèle pour le T90). Maïs c’est vraiment pour pinailler!
hihihi… là je vois deux solutions : soit Olivier a trop de matos et parfois il s’emmêle les photos, soit c’était pour voir si vous suiviez. Et oui, vous suivez d’ailleurs très bien, ce qui nous oblige à rester attentif à ce que nous mettons en ligne. Merci Gaël pour cette remarque pertinente, petite inversion que je n’avais pas vue non plus.
Ceci dit, tu as raison, le Canon T70 est un “appareil qui hésite” : il n’est plus tout auto comme le T50, voulant répondre aux amateurs éclairés, ni tout mécanique comme les anciens (il a déjà un moteur, des modes programmes, etc. surtout, il est en matériaux composites) et il lorgne sur l’autofocus qui viendra plus tard. La gamme Eos, c’est en 1985 qu’elle voit le jour.
C’est ce qui fait sa particularité et une partie de l’envie (ou pas) de le tester quand on en possède un en état.
Belle semaine à toi Gaël.