Le Canon PowerShot G10

Ah, les fameux « compacts experts » !

En théorie – et bien souvent aussi en pratique – ces appareils donnent la main aux photographes exigeants, qui veulent sortir des modes tout automatique des appareils plus grand public. Ils ont normalement les mêmes capacités que les reflex de la marque qui les décline, l’encombrement en moins.

Serait-ce l’appareil parfait ?

Ben non, sinon les marques devraient revoir leurs gammes …

Pour la petite histoire, j’ai longtemps travaillé avec un Canon Eos 40D et un Canon Powershot G9. Lorsque je voulais rester discret, je prenais le G9, moins « intimidant » que le gros reflex, notamment pour faire des photos dans les lieux plus « étroits », comme les marchés. C’était pour moi le duo gagnant.

Mais reprenons le fil de cette gamme, les PowerShot déclinés par Canon.

De fait, il y a deux lignées dans la gamme : les PowerShot dit « grand public », très automatisés et d’excellente qualité; les PowerShot G, le haut de gamme, qui vise les photographes avertis qui veulent voyager léger.

Les G ont commencé par un numéro 1 (il en faut bien un, c’est le cas de le dire !) pour s’arrêter au numéro 6.

Leurs caractéristiques communes étaient un objectif « rapide » ouvrant à f2, un écran articulé à l’arrière et un second sur le capot, la possibilité d’enregistrer en JPEG et/ou en RAW, un capteur de 1/1,8″, des réglages comme sur un réflex (balance des blancs, ouverture, vitesse, manuel ou automatique) y compris les modes PSAM de la marque, un flash incorporé et la possibilité de monter un flash externe, le stockage sur carte CF, la possibilité de monter des compléments optiques (lentilles pour obtenir un grand angle ou un télé-objectif), une télécommande par infra rouge, un filtre de densité neutre intégré (à partir du G3) et une batterie Li-Ion à la place de piles

    Et puis il y eut une suite, du G7 au G12. De fait, le G7 a rompu avec la tradition des premiers G : exit l’objectif lumineux, on passe ici à un f2,8. Mais l’objectif se rétractait complètement dans le boitier, il apportait une stabilisation optique toujours bienvenue, un mode macro (utilisable jusqu’à 1 cm du sujet) et une plage zoom plus étendue (x6).

    Autre grand changement, l’écran arrière devient fixe mais il est plus grand et mieux défini.

    Encore une hérésie, le format RAW disparait, tout comme la télécommande infrarouge si pratique. Et le boitier abandonne la carte mémoire CF pour utiliser des SDHC.

    Par contre, introduction de la video au format 720p en HD. Bof …

    Bref, un modèle de transition qui fit frémir les partisans du PowerShot et que Canon s’empressa de corriger dès le G9, qui récupérait le format RAW, puis avec le G11 qui reprend un écran arrière articulé (que le G15 perdra à nouveau).

    Pour être complet, et avant de revenir au G10 qui nous occupe, sachez qu’il y aura un G1X, un peu à part avec son grand capteur et qui introduit une gamme parallèle dans la saga familiale.

    Puis Canon reprend le fil avec un G15, successeur « officiel » du G12 et un G16, qui sera le dernier de la gamme G.

    Car Canon va reprendre la série parallèle des G avec un chiffre et le X : ils sont équipés de grand capteur et pourtant sont plus petits, pour concurrencer le Sony RX100. Le dernier en date est le G9 X mark II.

    -« Ca va, je ne vous ai pas perdu ? »

    Alors, revenons à notre G10. Il est sorti en octobre 2008 et, au passage, à reçu le prix TIPA (Technical Image Press Association) du meilleur compact expert en 2009.

    Par rapport à ses prédécesseurs – comme pour se faire pardonner ses errances – Canon le dote d’un grand angle, un 28mm ouvrant à f2,8. Par contre, il rabote un peu le niveau téléobjectif, qui s’arrête au 140mm (contre 210 mm pour le G9) mais il garde la stabilisation mécanique.

    Le marketing ayant encore frappé, la définition du capteur passe à 14,7Mp (contre 12,1Mp pour le G9). Ce qui effrayât nombre de possibles acheteurs, notamment à cause du bruit que cette augmentation de pixels, pour un capteur de taille identique (1/1,7″), pouvait générer. Mais Canon pare la critique en implémentant le calculateur Digic 4, qui permet de très bien gérer le bruit, du moins jusqu’à 800 Iso (après, il devient perceptible).

    Mais c’est surtout au niveau de l’ergonomie que le G10 séduit : tout tombe idéalement sous les doigts, il y a pléthore de touches de raccourcis et une molette supplémentaire permet de régler directement la correction de l’exposition.

    Pour le reste, on ne change pas une équipe qui gagne et on reconduit les commandes du G9 : une molette crantée, un petit pavé à quatre directions, un bouton de validation des choix, la molette avec les différents modes (le PSAM Canon : automatique, programme, priorité ouverture, priorité vitesse, manuel, modes personnalisés). Pour celui qui veut avoir toute la main sur ses réglages, c’est parfait.

    Et moi, ce que j’ai toujours adoré sur ces appareils, c’est la présence d’un viseur optique. Qui est moins complet que la visée sur l’écran (on y voit plein d’infos utiles), certes, mais s’il y a du soleil, il ne vous laisse pas tomber, lui ! Et si vous regardez bien, le viseur possède un correcteur dioptrique. Le luxe !

    Ensuite, il y a ce sentiment de qualité quand vous prenez le boitier en mains pour la première fois : l’assemblage est irréprochable et donne ce (juste) sentiment d’un appareil solide. Il est d’ailleurs tout en métal.

    Alors oui, il est encombrant, vous ne le glisserez pas dans une poche, plutôt un petit sac, mais quelle sensation !

    Ah, un mot aussi sur les modes High Iso Auto, le décalage automatique des Iso, la détection des mouvements, qui aident réellement le photographe à corriger le flou dû à ses propres tremblements ou à ses mouvements intempestifs.

    Ensuite, il y a encore le I-Contrast qui augmente la luminosité et permet de conserver des détails même s’il fait sombre.

    Au niveau qualité des images, nous sommes chez Canon : elles sont très bonnes, même si au delà des 1600 Iso, le bruit numérique est présent.

    Et les menus ? Dans la plus pure tradition Canon : irréprochables, facile à lire et à comprendre. Pour avoir eu les deux, je peux vous dire que c’est appréciable car avec le Sony RX100, il faut s’armer de patience.

    Dernier tour du propriétaire, pour ne rien oublier. Comme cette griffe flash qui permet l’utilisation des flash Speedlite, le 580EX notamment.

    Si le flash intégré est largement suffisant pour des portraits de nuit, p. ex., l’utilisation de flash Cobra augmente ses performances car on peut régler les flashs depuis le boitier (correction exposition, synchro lente, etc.).

    Et ce que je ne vous ai pas montré, la batterie, une Li-Ion NB-7L de 1050mAh qui autorise environ 650 photos. Confortable.

    Tout est-il parfait ? Honnêtement, si je le compare à mon Lumix GX9, il est à la traine mais nous ne sommes plus dans la même catégorie, ni à la même époque.

    Mais il reste extrêmement attrayant et toujours dans le coup si vous avez besoin d’un appareil sur qui compter.

    Il vous offre des fonctionnalités que nous ne retrouvons plus forcément sur les compacts experts du moment, comme débuter la sensibilité à 80 Asa (jusque 1600), comme cette possibilité de monter des compléments optiques pour obtenir simplement un ultra grand angle ou un téléobjectif (il faut appuyer sur le bouton sous l’objectif pour décrocher la bague métallique qui protège le pas de vis), la possibilité de modifier vos réglages sans passer par les menus, par exemple.

    On peut lui reprocher sa taille, que son écran arrière ne soit pas orientable, ni tactile mais pas sa qualité de fabrication et la qualité de ses images.

    Si vous cherchez un compact expert de qualité, aujourd’hui très abordable (moins de 100€), prenez-le, il ne vous décevra pas. Je vous souhaite de trouver aussi la petite sacoche à fixer à la ceinture, en cuir noir de très grande qualité, elle offre un vrai confort de port et d’utilisation.

    Ce sera un merveilleux compagnon pour la street photography, par exemple, et dans les endroits « chauds », vous ne craindrez pas qu’on tente de vous le voler ni – au pire – de l’abîmer (même si ce serait dommage). Au fait, il est quasi silencieux si vous optez pour l’arrêt des bips confirmant la mise au point ou autres réglages.

    La propriétaire précédente avait oublié quelques photos sur la carte mémoire, j’en ai choisi quelques unes

    Quelques videos d’illustration

    Pour le mode d’emploi, c’est par ICI.

    Quelques références : https://fr.wikipedia.org/wiki/Canon_PowerShot_G, https://fr.wikipedia.org/wiki/Canon_PowerShot, https://fr.wikipedia.org/wiki/Canon_PowerShot_G10, https://www.lesnumeriques.com/appareil-photo-numerique/canon-powershot-g10-p4093/test.html,https://www.lesnumeriques.com/appareil-photo-numerique/canon-powershot-g10-p46601/test.html, https://www.cnetfrance.fr/produits/canon-powershot-g10-39385602.htm, https://www.videocorner.tv/2021/11/17/canon-powershot-g10-tout-ce-que-vous-devez-savoir/ en français; https://www.dpreview.com/reviews/canong10, en anglais

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