Le Konica FP-1 Program

C’est Pierre qui m’a fait découvrir cet appareil, que je ne connaissais pas.

Il devrait avoir un certain succès auprès de ceux qui veulent découvrir l’argentique sans se poser trop de question : en effet, il fait tout pour vous !

Mais présentons-le d’abord, ce sera plus clair.

Cet appareil commence sa carrière en 1981 et la termine en … 1983 ! C’est souvent le lot des OVNI, ils passent très vite.

Ceux qui connaissent un peu Konica se souviennent sans doute des reflex de la marque, généralement conçus pour fonctionner en mode priorité vitesse, mais il est toujours possible de débrayer l’automatisme.

Et bien ici, non : l’appareil fonctionne uniquement et seulement en mode programme.

La seule chose que vous pouvez régler, c’est la sensibilité du film (de 50 à 400 Asa) et … la distance de vous à votre sujet !

C’est, comment dire, comme un gros « point and shot » mais avec visée à travers un prisme, avec mesure TTL et objectifs interchangeables.

Le Konica FP-1 Program (avec F pour « futur » – ou plutôt « no futur » en ce qui le concerne) était censé attirer une clientèle peut intéressée par les réglages mais ne voulant pas d’un compact, trop limité à l’époque (objectifs un peu juste et focales peu diversifiées).

-« Ok, mais comment fonctionne-t-il ? »

La cellule, une CdS, alimentée par une pile de 6v (4LR44), dont vous aurez eu la chance de pouvoir régler la sensibilité, va travailler de concert avec le mode programme pour déterminer, selon l’exposition, la meilleure vitesse d’exécution, mais à sa façon.

En effet, le programme va travailler sur 3 ouvertures : f2,8 – f5,6 – f11 et va assurer les vitesses idéales en fonction de celles-ci, à savoir le 1/30s à f2,8 jusqu’au 1/1000s à f11 par pas d’1/3 de valeur.

Première bonne nouvelle, vous allez faire des économies d’objectifs car il est inutile de monter sur le boitier un caillou ouvrant à f1.4.

De fait, les objectifs dédiés sont ceux avec un monture Konica AR. Ces objectifs, des Hexanon sont d’excellente qualité et ont bonne réputation.

-« Bon, d’accord, mais je vais voir les infos dans le viseur, où est le problème ? »

Alors comme on dit dans la belle principauté de Liège, « que neni, m’fi » car le viseur est aussi nu que l’appareil : deux diodes, une rouge et une verte, et basta (ah non, ça c’est plus au Sud, vers l’Italie). A part ça, il est très clair, voire même confortable pour viser, avec un stignomètre à coïncidence au milieu d’un dépoli fin.

La diode verte indique que vous pouvez prendre la photo, la rouge que vous êtes hors des limites de l’appareil, ce qui ne vous empêche pas de déclencher, mais à vos risques et périls.

Bon, on peut tricher un peu, en débrayant la position AE de l’objectif et choisir sa propre ouverture, mais d’office le boitier retombe à la vitesse par défaut, à savoir le 1/100s, avec les conséquences éventuelles à la clé.

Bien me direz-vous un peu résigné, voyons voir un peu de drôle d’engin.

Vous vous en doutez, il n’y aura pas pléthore de boutons et réglages : à gauche du viseur, la molette pour régler la sensibilité de la cellule et accessoirement, la manivelle pour rembobiner et ouvrir le dos de l’appareil (ce qui n’est pas courant chez Konica); à droite du viseur, un gros bouton gris, le déclencheur, entouré par une couronne avec comme seules inscriptions OFF – ON – BC (vérification de la charge de la batterie car sans pile, l’appareil ne fonctionne pas).

Puis le levier d’armement et à côté, le compteur de vue (qui se remet à zéro tout seul).

Ah oui, sur la façade, une fenêtre striée blanc qui est le témoin du retardateur et de l’autre côté, un drôle de tube avec des contacts l’intérieur (parce que presque tout le monde perd le cache de cet appendice), pour assure la liaison avec une télécommande électrique ou une radio-commande.

Puisque cet appareil est destiné à ceux qui ne veulent pas se compliquer la vie, Konica leur a aussi simplifié le chargement du film : il suffit de déposer l’amorce de ce dernier à plat sur la bobine réceptrice, de fermer le dos de l’appareil et d’armer trois fois jusqu’à ce qu’il se bloque. Ça y est, vous êtes à la première vue, vous pouvez commencer à prendre des photos.

Vous auriez même encore peu vous la couler plus douce si vous aviez opté pour le moteur – pardon, ré-armeur motorisé du Konica FC – le Winder F (4 piles AA), compatible ici : tout aurait été automatique !

Tiens, puisque je vous cite un accessoire, sachez que Konica lui a dédiés deux flashs : le X-24 et le X-36. Dès que vous les fixez sur la griffe, la vitesse d’obturation passe automatiquement au 1/100s. Vous devrez choisir le réglage de l’ouverture sur le flash, soit f5,6 ou f11et celui-ci ajustera l’intensité de l’éclair en fonction des conditions de lumière. Dans le viseur, la diode verte clignotera jusqu’à ce que le flash soit chargé et prêt à déclencher.

Allez, on résume : un reflex avec visée TTL (calcul de la cellule à travers l’objectif) et objectifs interchangeables – les Konica AR ou tiers adaptables, entièrement programmé (mode AE) sans aucune intervention possible du photographe, hormis le fait de régler la distance de vous à votre sujet, manuellement avec l’objectif (l’autofocus est proche mais pas ici). Personnellement, j’aurai tendance à le confronter au Canon T50, qui navigue dans les mêmes eaux.

Leur clients sont les mêmes : amateurs peut enclins à se compliquer la vie et ayant envie de pouvoir faire de belles photos, tout simplement.

Tout aussi étonnant que cela puisse paraître, le boitier est rarement pris en défaut et il délivre de belles images. Je vous propose d’en découvrir quelques unes ICI.

Ce n’est pas un appareil courant (il a peu vécu) mais il peut encore trouver une clientèle : celle qui aimerait bien tâter de l’argentique mais qui a peur des réglages, qu’elle estime compliqués.

Il est classique, pas trop lourd et je lui trouve un certain charme dans sa belle livrée noire. Juste peut-être lui reprocher d’être un peu bruyant (ne le prenez pas dans un concert en chambre mais les métalleux ne vous en voudront pas)

Si l’absence d’informations ne vous perturbe pas et si vous faites confiance au Konica FP-1 pour tirer le meilleur parti des situations de prise de vue – ce qu’il fait très bien au demeurant – alors faites un bout de chemin ensemble.

Au niveau prix, vous devriez le dénicher dans les 30€, avec un objectif. Idéalement, comme celui que je vous présente, avec un 35 – 70m qui couvre bien des besoins.

Enfin, j’ai envie d’écrire qu’il ne faut pas forcément se lancer dans des appareils anciens et difficiles d’accès pour pouvoir goûter aux joies de la photographie argentique. C’est une voie, mais ce n’est pas la seule. Ce qui compte, c’est le plaisir que vous tirerez de votre pratique et des résultats obtenus.

Donc, ne le boudez pas si vous en trouvez un.

Petit résumé en images

Une pub d’époque (merci Collection-appareils)

Grenier-Natkin 1981

L’appareil est tellement facile que j’ai hésité à vous mettre le mode d’emploi, que vous trouverez ICI.

Video d’illustration

Des références : https://en.wikipedia.org/wiki/Konica_FP-1, http://www.konicafiles.com/slr-bodies/-konica-fp-1-1981/, https://cameragocamera.com/2020/03/12/konica-fp-1-program/ en anglais; https://www.collection-appareils.fr/x/html/appareil-11300-Konica_FP-1.html, en français

2 commentaires sur “Le Konica FP-1 Program

  1. Bonjour JP, Pendant une courte période, nous avons vu arriver des appareils tout automatique qui n’étaient débrayables Le FUJI AX-Multi program ainsi que le CANON T50 sont dans la même lignée que le FP-1. Le T-50 a quand même réussi à s’en sortir car il avait un moteur pour l’armement. Je me suis toujours demandé l’intérêt de tels boitiers. J’ai un T-50 et le seul intérêt était justement le moteur intégré et la série de flash de nouvelle génération qui mesuraient la distance entre l’appareil et le sujet par infrarouge.

    • Bonjour Olivier, je pense vraiment que ces appareils étaient une réponse commerciale au besoin de quelques photographes novices et/ou frileux qui cherchaient un appareil le plus simple possible pour délivrer les meilleurs images imaginables à l’époque. Ce seront les mêmes qui solliciteront ensuite les compacts de la fin des années quatre-vingt et des années nonante. Ces appareils faisaient le job, point. Bien amicalement.

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