Les Zorki 4 et Zorki 4K

Ah, cela faisait un moment que je n’avais plus touché à des télémétriques, autrefois abordables, que sont les télémétriques russes.

Comme je l’avais prédit – et sans compter les terribles évènements que nous connaissons – leur cote a bien monté : des appareils autrefois vendus 30€ ou 40€, avec un objectif, dépassent de nos jours allègrement la barre des 100€.

Et, paradoxe de l’histoire, ce sont des sites Ukrainiens qui en vendent le plus (normal me direz-vous, il y a embargo sur la Russie).

Finalement, ce n’est qu’un juste retour des choses car si vous avez lu mes articles précédents au sujet de ces appareils, vous aurez découvert que l’Ukraine fut le berceau notamment des Contax (rebaptisés Kiev) au sortir de la seconde guerre mondiale … Encore une histoire de fureurs et de destructions !

Mais je reviens plus précisément sur les Zorki 4 et 4K car grâce à mon ami Pierre, j’ai pu en racheter deux, réglés au millimètre par ses soins, objectifs compris.

Derrière, le Zorki 4 (1958) et devant, le Zorki 4K (1975), tous deux équipés d’un Industar 61 (1993).

Pourquoi ceux-là et pas de plus anciens, comme les Fed 2, Fed 1g, Zorki C, etc. ?

Pour une simple question de confort d’utilisation. Je m’explique : tout comme les Leica antérieurs au M3 – M2, ceux que j’ai énumérés avaient deux oculaires, l’un pour la visée, le second pour le télémètre.

Comme le M3 – M2, les Zorki 4 et 4K ont un seul viseur/télémètre. Ce qui est beaucoup plus pratique et confortable pour viser son sujet.

Mais commençons par le début de l’histoire …

Son aïeul s’appelle Zorki 3, apparu en 1951. D’aucun le considère comme le plus réussi esthétiquement des Zorki.

Mais sa grande (r)évolution, à l’instar du Leica M3 – qui ne verra le jour qu’en … 1953 – est de réunir en un seul endroit la fenêtre du viseur ET celle du télémètre.

Ce boitier est entièrement nouveau et ne peut plus être considéré comme une copie de l’allemand, qu’il précède dans ses innovations.

Il reprend des pièces moulées (c’est le Zorki 1 qui avait inauguré cette technique de fabrication plus simple et plus rapide) et intègre dans ce fameux viseur au rapport 1/1, équipé – excusez du peu – d’un correcteur dioptrique très bien fait et facile d’utilisation, le viseur proprement dit et le télémètre visible sous la forme d’un carré jaune qu’il faut faire coïncider avec le sujet visé.

Le levier pour la correction dioptrique, sous la bobine de rembobinage.

Autre grand changement qui améliore son utilisation, le film ne se charge plus par la semelle mais en ôtant d’un bloc tout le dos de l’appareil (deux clés le maintiennent fermement en place).

Ensuite, un Zorki 3M (1954) fera évoluer ce précurseur, suivi ensuite d’un dernier « 3 », le Zorki 3S (1955) dont la forme aura changé, le capot ayant été allongé pour agrandir la fenêtre du télémètre et replacer les vitesses lentes sur le dessus, sous un même bouton.

Source : Collection-appareils, de gauche à droite, le Zorki 3, le Zorki 3M et le Zorki 3S (oui, le C russe correspond au S latin), qui annonce le changement de lignes.

Enfin apparait le Zorki 4 en 1956 (et il sera produit jusqu’en 1973, belle longévité !)

Comme vous pouvez le voir, le capot est encore agrandit car il accueille en plus une synchro flash et en dessous, un retardateur est ajouté.

Sans rentrer dans une foule de détails qui n’intéressent que les collectionneurs, sachez que l’aspect de l’appareil évolue lentement : le nom est en caractères cyrilliques avant de passer aux caractères latins (lorsque ceux-ci seront – enfin – exportés hors de la sphère soviétique), le tour de la fenêtre est encadré, puis ne le sera plus, tout comme le tour du viseur à l’arrière, le gainage, des inscriptions commémoratives pour des anniversaires du parti communiste… bref des détails car la technique, elle, évoluera peu (et ça ne se voit pas).

Cet appareil sera produit à plus de 1.700.000 exemplaires pendant sa longue carrière, ce qui en fait un record absolu de ventes d’un appareil télémétrique.

Le changement le plus significatif aura lieu lors de la sortie du Zoki 4K (1972 – 1978, 524 610 exemplaires produits !), qui voit un levier d’armement, bien plus pratique que le maniement du gros bouton d’armement d’avant. Mais il perd les œillets qui permettent d’y fixer une sangle.

En haut, le Zorki 4 et en bas le 4K avec le levier d’armement.

Ah oui, les vitesses seront aussi réétalonnées, la bobine réceptrice (pour le film) sera dorénavant fixe (sur ce, ça veut dire que sur les anciens modèles, il faut vérifier la présence de ladite bobine dans la chambre).

Pour être le plus complet possible, sachez qu’un appareil, appelé MIR sera produit de 1959 à 1961. C’est un Zorki 4 uniquement destiné au marché russe, que l’on a simplifié (il perd le 1/1000s et les vitesses lentes, son objectif de dotation est un Industar 22 de moindre qualité).

A l’origine, l’objectif de dotation standard était un Jupiter 8, un 50mm ouvrant à f2, bien que des Industar 50mm ouvrant à f3,5 aient pu accompagner ces boitiers.

Rien que pour le Jupiter 8 nous pourrions digresser tant et plus, mais je résume : c’est un excellent objectif, basé sur le célébrissime Carl Zeiss Jena Sonnar 50 mm f2.0 dont les premiers exemplaires ont été construits avec des optiques venant directement de chez Carl Zeiss. Les Russes, lors de la seconde guerre mondiale, ayant embarqué l’usine, les produits, les stocks, les plans, le personnel à Charkow, en Ukraine !

Pour la petite histoire, les deux Zorki que j’ai achetés à l’ami Pierre sont équipés d’Industar 61 53mm ouvrant à f2,8. Moins courus que le Jupiter, ils ont été créés par FED et sont parmi les premiers objectifs à bénéficier d’un traitement de surface au Lanthanum. La distance de mise au point minimale est de un mètre.

Mais l’avantage du « système » LTM 39 est de pouvoir monter toutes les optiques équipées de ce pas de vis, même des Zeiss si on veut (et/ou si on en a les moyens).

Quoique ici il me faut faire une petite remarque : en théorie, oui, tous les objectifs au pas du standard LTM 39 peuvent être monté sur un appareil d’origine russe, mais … le mécanisme interne des Leica (voir illustration ci-dessous) est fonction d’un galet qui a une position bien précise et le tirage du boitier devait être précisément de 28,8mm.

Les objectifs créés pour ces appareils ont donc une conception qui leur permet de respecter ces exigences (il s’agit notamment des objectifs suivants : Elmar f:3,5/3,5 cm,Elmar f:3,5/5 cm, Hektor f:2,5/5 cm, Summar f:2/5 cm, Hektor f:1,9/7,3 cm, Elmar f:4/9 cm, Elmar f:6,3/10,5 cm, Elmar f:4,5/13,5 cm, Hektor f:4,5/13,5 cm). Par la suite, la qualité d’usinage permettra d’usiner d’autres objectifs et d’autres cotes.

Autrement dit, la conception de certains objectifs Leica feront qu’ils pourront être monté sur d’autres appareils, russes compris, mais leur fabrication particulière fera que la molette de réglage de ces autres appareils ne sera pas en contact avec l’arrière de l’objectif, rendant tous réglages du télémètre impossible.

Y penser avant de dépenser de fortes sommes requises par certaines légendes !

Bref, sachez que le viseur est calibré pour le 50mm. Si donc vous voulez utiliser des focales différentes, il vous faudra vous équiper d’une tourelle à glisser dans le porte accessoire afin de pouvoir « viser juste », ou de viseurs spécifiques pour chaque focale (on en trouve des « modernes » sur certains sites de vente connus).

Source : Photoetnography, un Zorki 4k avec la fameuse tourelle et un Jupiter 9 de 85mm

Ceci dit, honnêtement, cet appareil n’est pas fait pour travailler avec de longues focales, comme les Leica non plus et les autres télémétriques en général.

Personnellement, je trouve que les optiques qui vont le mieux, outre le 50mm, sont un 35mm voire un 28mm (plus rare à trouver).

Tiens, une petite remarque : en dessous de l’appareil, le soquet pour le pas de vis d’un trépied est légèrement décalé vers l’avant, ceci pour éviter que l’appareil ne bascule en avant lorsqu’un objectif est monté dessus. Et ça fonctionne parfaitement, jusqu’au 50mm ! Pour mémoire, les Contax et les Kiev (les Contax russes) usaient du même genre d’artifice, les ingénieurs de Contax ne supportaient pas de voir leurs appareils « piquer » du nez !

Même s’il a l’air un peu archaïque de prime abord, le Zorki propose des vitesses de 1s au 1/1000s, plus pose B et un retardateur mécanique de plus ou moins 10 secondes. La synchro flash est recommandée au 1/30s. A son époque, il n’y avait que quelques réflex à proposer de telle vitesse.

Cette synchro flash se règle avec la bague concentrique au niveau des réglages de vitesses, permettant de la sorte de réguler le retard du déclenchement de l’éclair. C’est utile car les « vieux » flashs à ampoules magnésiques sont plus lentes pour atteindre leur luminosité maximale (réglage sur zéro) alors que les flashs modernes (dit électroniques) ont un éclair plus bref et intense : il faut compter 30 millisecondes pour correspondre à l’ouverture du premier rideau.

Une remarque fondamentale, à graver quelque part si vous achetez – ce que je vous encourage de faire – un de ces boitiers : toujours armer avant de changer les vitesses sous peine de vous retrouver avec une salade de pignons qui rendra totalement indigeste et impossible l’utilisation de votre appareil !

Exemple de pense-bête qui évite les erreurs fatales (ici sur un Fed 2).

Bon, ceci étant dit, et si on les essayait ces Zorki ?

Pour le Zorki 4, d’abord ouvrir la gaine en vrai cuir russe qui le protège et, tant qu’à faire, enlevons-là car, chose étrange, on ne peut pas enlever la moitié de celle-ci comme sur d’autres appareils, ce qui alourdit encore le poids de l’ensemble.

Ce qui m’amène une première remarque : le boitier n’est pas pourvu d’œillets pour y accrocher une lanière (comme le 4K d’ailleurs). C’est donc la gaine qui porte les attaches, en cuir.

Comment se présente l’engin ?

Oui, c’est un Zorki 4K mais quasi identique au Zorki 4, sauf le levier d’armement.

L’appareil est assez imposant, et lourd ( +/- 600 gr avec un 50mm), mais très agréable à prendre en main même si le mot ergonomie ne semble pas avoir traversé le sinistre rideau de fer.

Paradoxalement, si le boitier est bien entretenu et réglé, il est très fluide à armer et le déclenchement est relativement discret, il utilise un rideau de caoutchouc, comme sur les Leica, par exemple (un Kiev 4am/Contax, possède un obturateur métallique, plus « sec »).

Le déclencheur est comme surmonté de petites pointes, sans doute pour mieux le « sentir » sous l’index. Personnellement, je n’aime pas alors j’ai installé un « soft release » sur le 4K.

Si vous avez maintenant une vue plus précise de l’engin, nous allons le rendre opérationnel et y glisser un film.

Sur la semelle, en dessous donc, deux clés à tourner : celle de gauche dans le sens anti-horaire, celle de droite, dans le sens des aiguilles, et tout le dos s’enlève, découvrant la chambre.

Une fois le film fixé, opération inverse pour refermer le dos, puis deux « tirs » à blanc pour démarrer vos prises de vue.

Ah, n’oubliez pas de mettre le compteur de vue à zéro, il ne le fait pas tout seul. Il suffit d’appuyer avec la pulpe du doigt sur la couronne et faire tourner le cadran au chiffre 0.

Les rails qui guident le dos sont assez profonds et doivent éviter toute entrée de lumière parasite. Vérifiez bien que vous avez correctement glissé jusqu’au bout l’ensemble du dos et que les clés sont bien fermées. Sur certains appareils ayant souffert, le dos peut être moins étanche. Dans ce cas, un bout de gaffer tout le long de la fermeture et vous voilà tranquille.

Vous voilà prêt à arpenter la ville, la campagne, les sous-bois pour y capter vos premiers sujets.

Si vous portez l’appareil à l’œil, vous constaterez que le viseur est un simple cadre lumineux avec un grossissement de 1,15 dans lequel il n’y a … rien, hormis un rectangle jaune, au centre. En faisant tourner la bague des distances de l’objectif, vous verrez l’image se dédoubler ou se fondre, si vous êtes net.

N’ayez pas peur d’utiliser le correcteur dioptrique pour affiner votre visée, ça marche vraiment bien.

Le levier de la correction dioptrique du 4K.

Ici, donc, pas de lignes de parallaxe, de cadre collimaté pour telles ou telles focales … mais ça marche, le cadre de la fenêtre étant celle de l’image captée.

Tiens, au fait comment ça fonctionne un télémètre ?

C’est un mécanisme somme toute simple et pourtant complexe : à l’intérieur de la chambre, une came en forme de demi-lune vient « frotter » contre le fut de l’objectif, qui dépasse dans la chambre selon la distance requise. C’est le mouvement de l’objectif contre la came qui assure l’ajustement de la distance. C’est ce qu’on appelle un télémètre à coïncidence d’image, les images vues par les deux fenêtres (le viseur et celle du télémètre) doivent coïncider pour que la mise au point soit juste. On appelle aussi cette méthode celle de la triangulation.

L’image de gauche montre la vue à travers un télémètre lorsqu’il n’est pas au point. L’image de droite montre la vue à travers un télémètre lorsqu’il est mis au point

(source : Azurplus).

La particularité de cette manière de viser est que ce que l’on voit n’est pas tout à fait la même chose que ce que l’on fixe sur la pellicule. Si cela a peu d’importance en photo de rue ou de reportage, en architecture, en médecine, en portrait, etc. c’est irrévocable.

Voici le mécanisme du Zorki 4K : la came en forme de demi-lune, qui vient s’appuyer sur l’arrière de l’objectif, qui avance ou recule selon la distance choisie pour la mise au point. Cette came actionne un jeu complexe de miroirs dans le télémètre pour faire coïncider les 2 images (voir l’image ci-dessus).

A ce sujet, une précaution à prendre lorsque vous retirez ou remontez un objectif à viser sur un télémétrique : toujours rentrer le fut du bloc optique pour ne pas forcer sur la came de réglage lors du re visage.

Ces photos me font penser à un petit aparté. Quand j’écris qu’un boitier n’est jamais qu’une chambre noire et que ce qui fait la qualité d’une photo c’est bien l’objectif, nous en avons l’illustration ici : si vous regardez dans la chambre du Zorki 4k, vous voyez le rideau, derrière lequel se trouve le film qui sera impressionné par la lumière au moment du déclenchement. Elle y passe en direct, sans miroir, sans obstacle.

Bref, vous avez réussi à cadrer votre image et à la rendre nette. Reste maintenant à poser la bonne vitesse.

-« Aïe et comment fait-on quant on n’a pas de réglage pour la sensibilité ni cellule ? »

On a recours soit à une cellule à main, qui vous donnera les indications manquantes, soit on a recours à une bonne vieille méthode appelée « règle du Sunny 16 ».

-« Mais c’est compliqué tout ça ! »

Ben, non, je vous explique … et je vous résume :

-« Heu … ? »

Le Sunny 16 est une règle empirique de base qui dit que si vous avez une journée claire et ensoleillée et que votre ouverture est à f/16, quel que soit l’ISO que vous utilisez, votre vitesse d’obturation sera la valeur réciproque de cette valeur ISO (ISO X = 1/X secondes de vitesse d’obturation).

Autrement dit, par une belle journée ensoleillée, à 100 ISO, je sais qu’en faisant mes photos à f16, et avec une vitesse d’obturation de 1/100s, mes photos seront correctement exposées.

Faites-vous donc un petit carton, plastifié de préférence (il va beaucoup servir au début) qui récapitule les situations et vous gagnerez un temps précieux (et si vous allez sur le second site cité ci-dessous, il vous explique gratuitement comment faire, c’est pas beau ça?)

En passant, je vous conseille de lire des explications plus complètes sur les excellents sites la photo argentique et le blog argentique (très bien fait et expliqué).

Encore une petite remarque à ce sujet : ça fonctionne très bien avec du négatif N/B ou couleurs mais pas pour les diapositives qui ont besoin de précision en terme d’exposition. Choisissez bien votre film dès lors.

Allez, on progresse : vous savez mettre un film, comment viser, comment choisir l’ouverture et à quelle vitesse déclencher.

Là, j’en profite pour enfoncer un clou : toujours armer avant de changer les vitesses avec cet appareil (et les Fed, les Mir, les Contax, par exemple) ancien.

Ça y est, vous avez terminé votre bobine, il faut la rembobiner pour la porter, fébrile, au labo le plus proche.

Autour du déclencheur de votre Zorki 4 (ou 4K), il y a une bague, qu’il faut faire tourner vers une sorte de U inversé sur le 4 et dans le sens horaire sur le 4K. Ceci a pour effet de déverrouiller le système d’armement et vous permet, avec le bouton à l’extrême gauche, de rembobiner le film dans sa cassette (et avec un peu d’attention, vous pourrez le faire en laissant encore sortir un bout de film, au cas où).

Puis vous soulevez la tige de déverrouillage afin de libérer la cartouche, que vous allez ôter après avoir ouvert le dos du Zorki.

Voilà, voilà, vous allez devenir un vrai pro de ces drôles de machines à faire des photos.

Ah, il me reste à vous parler du retardateur : pour l’activer, vous abaissez le levier du retardateur après avoir armé l’appareil. Ceci fait, il vous reste à appuyer sur le petit bouton au dessus, ce qui libère le mécanisme à ressort. Vous entendrez le bruit caractéristique d’une minuterie, celle qui vous incitera à courir vite car le Zorki ne vous offre que 9 secondes de répit.

Le levier du retardateur et au dessus, le bouton pour lancer le compte à rebours.

Vous vous sentez prêt à faire le premier pas ?

Encore un petit conseil, si je peux … montez un filtre jaune à l’avant de l’objectif (si vous travaillez en N/B), ça affermira les contrastes et protègera la lentille (avec l’Industar 61 53mm, le diamètre est 40,5mm et on en trouve facilement, même des modernes). Pour la couleur, un filtre anti-UV suffit, il aura le même rôle protecteur. N’oubliez pas qu’à l’époque, les lentilles n’étaient pas (forcément) traitées anti-reflet.

Alors, que penser de ces vieux russes ?

Les essayer, c’est les adopter.

Pourtant ils ne sont pas parfaits, on le sait. Perso, ce qui m’embête le plus, c’est l’absence d’œillets pour y mettre une lanière. Alors je vais demander à mon artisan cordonnier préféré de me séparer les deux parties et d’y placer ensuite une pression (ou deux) pour utiliser seulement la partie base en portage, sans sacrifier l’ensemble qui protège finalement bien l’appareil et participe au charme de celui-ci.

Sur le Zorki 4K, le bout de plastique qui orne le levier d’armement est un angle vif, pas très agréable même s’il permet une action rapide. Quelques uns le remplacent, d’autres arrondissent l’angle.

Pour le Zorki 4, c’est le gros bouton pour ré armer qui est gênant (quoique …), sans doute par manque d’habitude. Notez qu’il a quand même un avantage, en photo de rue : d’instinct, quand on a pris une photo, on ré arme le boitier, prêt pour une nouvelle prise de vue. Or, lorsqu’on veut être discret, c’est le geste qui vous dénonce immanquablement ! Tandis que le remontage, c’est plus lent, on a le temps de faire quelques mètres … discrètement.

Rien ne vous empêche de monter dessus des cailloux offrant une ouverture plus grande encore. Je rêve de retrouver un Jupiter 3 des années 1950 (les meilleurs parait-il) car il ouvre à f1,5. Pas facile pour faire une mise au point fine mais excellent en travaillant sur l’hyperfocale pour les ambiances plus sombres.

Tiens, je me rends compte que je ne vous ai pas parlé de cette méthode infaillible et rapide pour faire la mise au point, celle de l’hyperfocale !

Je vous renvoie alors à un précédant article, « l’autofocus le plus rapide du monde« .

Si avec tout ça vous ne sortez pas dehors avec un Zorki, j’avoue ne pas savoir que faire ou écrire d’autre pour vous tenter …

Ou plutôt si, allez voir ce site, Indiefotog, un photographe canadien qui utilise un Zorki 4 pour réaliser une grande partie de ses travaux, un régal.

Un mot encore, parce que j’ai retrouvé cet accessoire dans une de mes caisses, celle qui contenait des cellules à main : il s’agit d’une cellule à monter sur la griffe porte flash de l’appareil, une Metraphot, fabriquée en Allemagne.

Celle-ci est au sélénium et j’ai la chance qu’elle fonctionne encore car elle était dans son petit étuis de cuir, que l’on attache à la lanière de l’appareil, pour l’avoir toujours sous la main.

Il existe quelques autres modèles de ce type de cellule, mais il faut bien chercher car souvent au sélénium donc, elles ont tendance à cesser de fonctionner au bout de … 75 ans !

Et si vous êtes curieux, vous en trouverez aussi des électroniques, modernes … ce sera l’objet d’un prochain article.

Allez, dernière digression : Zorki ou Зоркий en caractères cyrilliques, signifie « clairvoyant » en russe.

Des publicités d’époque

Source : Collection-appareils, Grenier – Natkin 1975 (en haut) – 1979. Vous constaterez que les Zorki sont contemporains des Yashica Electro 35 GSN et GTN, qui embarquaient déjà une électronique révolutionnaire pour l’époque. Mais leur objectif était fixe

des videos d’illustration

Pour le mode d’emploi, c’est par ICI.

Et si vous deviez le réparer, c’est la-dessous :

Un bel article, illustré, si vous voulez démonter la partie haute du Zorki LA.

Des références : https://www.danstacuve.org/test-du-zorki-4k-fort-en-caractere-2/, https://fr.wikipedia.org/wiki/Zorki, https://mgroleau.com/photo/urss/zorki_4k.html, https://azurplus.fr/quest-ce-quun-appareil-photo-telemetrique/, http://www.summilux.net/materiel/Leica-II, en français; https://www.imagingpixel.com/p/zorki-4k.html, https://simonhawketts.co.uk/2013/02/09/zorki-4k-35mm-rangefinder-camera/, https://filmphotograph.com/zorki-4k, https://www.lomography.com/magazine/3144-zorki-4k, https://emulsive.org/articles/around-europe-with-the-zorki-4k, https://www.35mmc.com/30/05/2018/5-frames-zorki-4k-dale-willetts/, http://www.photoethnography.com/ClassicCameras/Zorki4K.html, http://www.rolandandcaroline.co.uk/zorki4k.html, http://www.sovietcams.com/index755a.html?tmpl_into=middle&tmpl_id=189&_m_e_id=25&_menu_i_id=213, https://mattsclassiccameras.com/rangefinders-compacts/zorki-4/, http://www.sovietcams.com/index755a.html?tmpl_into=middle&tmpl_id=189&_m_e_id=25&_menu_i_id=213, https://www.g-st.ch/privat/kameras/zorki.html, https://hylee617.tripod.com/hylee617/manual/zorki456.htm (comme un mode d’emploi), http://www.cameras.alfredklomp.com/zorki4/, https://photothinking.com/2018-04-27-zorki-4-attempted-equaliser/ en anglais.

3 commentaires sur “Les Zorki 4 et Zorki 4K

  1. Ton passage sur mon photoblog m’a rappelé qu’il fallait que je vérifie si mon abonnement au tien fonctionnait. Hé bien toujours pas ! Du coup j’ai raté tes derniers articles.
    Quand j’essaye de me réabonner, j’ai le message d’erreur suivant : « Une erreur est apparue lors de votre inscription. Merci d’essayer à nouveau. »
    Pourrais-tu vérifier si je fais bien partie de tes abonnées ?

    • Comme je l’écrivais, il y a quelques jours, ça fonctionnait, tu apparaissais dans les abonnés et là, plus rien ! Je t’ai mis en team (viewer). Dis moi si ça marche.

      • Je viens seulement de voir ta réponse (pas notifié non-plus des réponses aux commentaires).
        J’ai coché la cas « Avertissez-moi par e-mail des nouveaux articles ». On verra bien…

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