Le Chinon 35F-A Autofocus

Celui-ci vient encore de la brocante de Champagne sur Oise. Il y en aura encore deux à vous présenter bientôt, pour clôturer cette belle récolte.

L’appareil est complet avec sa gaine, que je dois un peu recoller, mais rien de grave.

J’y mets deux piles AA et … il fonctionne, le flash y compris, chouette.

Franchement, je trouve qu’il a un air de famille avec le Konic C35 AF, vous ne trouvez pas ?

Allez, on va à la pêche aux infos …

Manifestement, ce boitier est sorti en 1979, soit au début de l’autofocus car, si vous vous en souvenez, le Konica C35 AF – pour rappel, le tout premier appareil autofocus au monde – est apparu en 1977.

Au point de vue forme et encombrement, il est aussi très proche du Chinon 35 F EE. Et pourtant, il embarque un obturateur différent parce qu’il est équipé de l’autofocus.

Et parlons-en de cet autofocus car, sans trop de surprise, c’est le Visitronic que le Konica utilise aussi. Je ne vais pas le réexpliquer ici, il est dans l’article consacré à son concurrent (voir ci-dessus).

Il fonctionne pourtant un peu différemment : lorsque l’on appuie sur le déclencheur, une LED rouge s’allume dans le viseur. Cette LED signifie que le système essaie de faire la mise au point (et accessoirement vérifie la pile). Si la LED passe au vert, c’est que ce dernier est acquis.

Mais, en même temps que cette LED, une aiguille, à droite, vient se mettre devant le pictogramme d’une montagne puis elle va descendre vers le pictogramme qui correspond à la bonne distance, et la LED verte s’allume. Le point est fait, vous pouvez faire la photo.

Ce sont les progrès enregistrés sur le système Visitronic qui ont permis que, déclencheur enfoncé à mi-course, ce dernier enregistre la distance, et le réglage se bloque sur celle-ci.

Puisque je mentionnais le viseur, sachez qu’il existe encore une troisième LED, orange, qui est le témoin du flash lorsque celui-ci est chargé.

Le viseur est collimaté, avec lignes pour la correction de parallaxe et un petit cadre qui délimite le champ d’action de l’autofocus.

Les deux piles AA nécessaires au fonctionnement du boitier sont utilisées par le Visitronic, l’obturateur et le flash.

Par contre, le chargement du film, son avancement sont encore manuel. Les moteurs d’entrainement, ce sera pour plus tard, lors de la sortie du 35 F – AM.

Le flash doit être actionné manuellement, via un curseur en façade. Celui-ci est synchronisé à toutes les vitesses supérieures au 1/60s.

Bien évidemment, l’appareil est équipé d’une cellule CdS, sur la face avant de l’objectif, sous le filtre éventuel (diamètre de 46mm). Vous réglez sa sensibilité via une couronne crantée autour de l’objectif (et entre nous , elle est assez sensible aux déplacements). Sa sensibilité s’étend de 25 à 400Asa

De fait, lorsque l’appareil fait la mise au point, la cellule calcule la vitesse de déclenchement et l’ouverture adéquate. L’obturateur travaille entre 1/80s et 1/500s. Exit donc les vitesses lentes !

A part ça, du grand classique donc.

Au rayon des accessoires utiles, le pas de vis pour un trépied et un verrou pour empêcher de déclencher par erreur, un compteur de vue à remise à zéro automatique.

Le levier d’armement est à course relativement courte.

Au niveau esthétique, notons la présence d’un fut d’objectif carré, au lieu des ronds alors usités. J’imagine que ça devait donner un petit côté novateur, le reste des linges étant assez tendues, on restait dans l’esprit.

Ah, un mot encore, au sujet de l’objectif : un Chinonex Color Lens de 38mm ouvrant à f2,8. Des images que j’ai pu voir, il ne semble pas mauvais.

En fait, c’est un appareil un peu « hybride » : son look est encore dans la ligne des appareils des années septante, comme les Canonet ou les Electro 35, Petri 7 mais son cœur devient moderne et intègre une nouvelle technologie (pour l’époque)

Petit résumé en images

Si vous en trouvez-un, à un prix intéressant – c.-à-d. autour des 40€ maximum s’il est complet avec sa gaine – dites-vous bien que l’autofocus de cet appareil date des débuts : il fonctionne, il est précis mais pas rapide et bien moins sensible que nos systèmes actuels. La technologie a vraiment beaucoup évolué depuis, sans même parler des autofocus à détection de phase et dual pixels des numériques.

Personnellement, je trouve que, comme le Konica C 35 AF, c’est un boitier à essayer, pour le plaisir de la découverte. Ou à utiliser car on veut prendre le temps de régler ses images, à son rythme.

Quelques pubs d’époque (merci Collection-appareils).

Des exemples de photos prises avec cet appareil LA.

Pour le mode d’emploi, c’est par ICI.

Des références : https://www.lomography.com/magazine/19431-chinon-35-f-a-japanese-deadstock-ftw, http://camera-wiki.org/wiki/Chinon_35F-A, https://classicameras.blogspot.com/2009/01/chinon-35f.html, en anglais; https://www.collection-appareils.fr/x/html/page_standard.php?id_appareil=10583, https://drquid.pagesperso-orange.fr/PhotoCine/appareils-photographiques/chinon/chinon-35f-a.html, en français

2 commentaires sur “Le Chinon 35F-A Autofocus

  1. Salut JP et tous les passionnés es,
    On dit, dans les milieux autorisés que c’est Pentax qui à eu le premier AF avec son K2 et le fameux zoom 35-70 2.8 très volumineux lol

    • Bonjour Serge,
      De mémoire, la série Pentax K est celle qui a introduit la nouvelle monture appelée K; elle ne vécu pas longtemps (3 ans).
      Dans la famille reflex, ce serait plutôt Minolta, avec son 7000 (1985) qui a commis le premier reflex autofocus avec moteur dans le boitier. Il s’inspirait du Leica Correfot (1976) qui fut la première tentative (https://www.cultofmac.com/383779/leica-invented-autofocus-then-abandoned-it/) mais avec une électronique bien encombrante encore.
      Suivi ensuite par le … Polaroid SX-70 autofocus (1977) qui est un reflex à objectif fixe (sonar)
      Toutefois, le premier objectif autofocus sera un Nikon, l’AF-Nikkor 80 mm f/4,5 sorti en 1971(https://www.lesnumeriques.com/photo/nikon-museum-1-le-saviez-vous-pu120149.html).
      Et pour en revenir au Pentax, il s’agit du ME-F (1981), qui offrait une assistance à la mise au point et devenait autofocus uniquement avec le SMC Pentax AF 35mm – 70mm f/2.8 Zoom car il est équipé d’un moteur pour assurer l’autofocus.
      Un autre appareil assurait une assistance à la mise au point, le Canon AL-1 mais sans autofocus, ni interne ni aidé d’un objectif, qui n’apparaitra que sur le T70.
      Mais le premier compact autofocus est bien le Konica C35-AF.
      Quand j’écris que l’histoire de la photographie est riche … Mes amitiés Serge.

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