Tentative de réparation d’un télémètre Pollux

Je vous ai déjà écris un article sur ces petits accessoires bien utiles. Il s’agissait à l’époque du Watameter Super.

Au fil de mes pérégrinations, j’ai trouvé un second télémètre accessoire, un Pollux, dans sa gaine en cuir, que l’on attachait à la lanière de l’appareil photo.

Hélas, rentré à la maison, force est de constater que celui-ci ne fonctionne pas : pas d’image dédoublée, pas de mouvement de celle-ci.

Bon, fichu pour fichu, autant l’ouvrir et essayer de le réparer.

Première remarque : visiblement ces accessoires ne soulèvent pas l’enthousiasme sur la Toile. Je n’ai pas trouvé grand chose à leur sujet, du moins pour les ouvrir et tenter de les réparer.

Donc, on y va, sans filet …

Tout d’abord, il faut enlever le simili-cuir qui entoure le bloc car aucune vis n’est apparente. Et bien évidemment, celui-ci se déchire ! Je verrai ça plus tard.

Finalement, il n’y a que deux vis qui tiennent la plaque qui fait office de fonds et, surtout, de porteur du télémètre. Il y en a bien une troisième, longue, qui traverse la roue d’ajustement et vient pousser sur le mécanisme du télémètre.

A l’ouverture, un minuscule bout de verre manque de tomber au sol. Je le rattrape in extrémis mais ce n’est pas de bon augure.

Manifestement, ce dernier doit retrouver sa place sur le côté gauche de l’ensemble, en face d’un tout aussi minuscule miroir.

Si vous l’avez remarqué, il y a un petit rond noir sur le verre. Dans quel sens doit-il reprendre sa place ? J’opte pour le bas, on verra bien.

Alors, pour mieux comprendre le principe de ce système, quelques exemples.

Dans un appareil télémétrique de type Leica, Zorki, Cannonet, Yashica Electro 35 et autres, les rayons lumineux entrent par la fenêtre du télémètre, souvent décalée de plusieurs centimètres par rapport au viseur.

Ces rayons lumineux viennent buter sur un miroir mobile, qui les renvoie, en passant à travers un miroir semi-transparent sur un second miroir semi-transparent, celui que vous voyez à travers l’oculaire de visée.

Un jeu de cames, entrainées par l’objectif qui s’éloigne ou s’approche du boitier, va faire bouger le miroir mobile du télémètre et permettre d’ajuster la visée jusqu’à faire coïncider deux images pour en former une seule. Un patch coloré permet de mieux distinguer ces images.

Source : Suandeau

C’est le principe de la coïncidence d’images : deux images d’un sujet sont visibles dans l’oculaire de visée. L’une directe et l’autre indirecte car réfléchie par un prisme. En faisant tourner la bague de mise au point de l’objectif ou la molette sur un télémètre additionnel, le prisme, par un système de came, tourne sur son axe. Lorsque les deux images ont fusionné pour n’en former plus qu’une, la mise au point est correcte.

Vu d’une autre manière, voici comment fonctionne le passage des rayons lumineux.

Source : 35mm-compact

Bon, ça s’est pour le principe, la réalité c’est ce bout de métal qui porte d’un côté un miroir pas follement en forme et de l’autre, il devrait y avoir le miroir semi-transparent, en l’occurrence ici mon bout de verre.

De fait, ici le prisme est reproduit par la position du miroir, qui bouge sous la pression de la longue vis vue au début du démontage. Cela modifie son angle de renvoi.

J’en reviens au point noir sur le verre trouvé au démontage. Il doit s’agir du « patch » qui permet de voir si la coïncidence des deux images est bonne.

Finalement, j’ai réussi à tout remettre en place, mais j’avoue que l’image n’est pas au top. La faute sans doute au miroir très atteint.

Lorsque j’ai remonté l’ensemble et ai remis un simili-cuir autour du tout, j’ai laissé volontairement les vis apparentes. Si jamais je trouvais un meilleur miroir, j’envisagerai sans doute une greffe.

La tentative n’a pas vraiment échoué mais ce n’est cependant pas une grande réussite.

Ça à l’air simple comme ça et finalement c’est un petit appareil complexe qu’il faut prendre avec humilité (surtout si on est nul en math;-)).

Pour les amateurs de mathématiques, voici un site qui répondra à vos attentes ICI.

Des références : https://35mm-compact.com/photographie/telemetres.htm, https://www.suaudeau.eu/memo/rep/reglage_du_telemetre.html

4 commentaires sur “Tentative de réparation d’un télémètre Pollux

  1. Tu as déjà eu le courage de te lancer dans cette opération !
    Moi je ne suis pas très serein quand je fais une mise à jour logicielle d’un appareil ou d’un objectif… 😬

    • Bonsoir Phil, bah, je n’avais pas trop le choix et puis j’avais envie de comprendre ce qu’il y avait la-dedans. Alors autant le tester sur un appareil pour lequel je n’aurais pas trop de remords au cas où.
      Ceci étant, je flippe aussi quand je dois faire une mise à jour logicielle sur mes boitiers, j’ai toujours peur que ça plante au mauvais moment.
      Toutes mes amitiés.

  2. bonjour JP, Super, tu te mets à la mécanique ! c’est une très bonne initiative car cela montre à quel point l’ancien matériel est simple et tout aussi efficace. Hélas, je suis en accord avec ta conclusion, c’est bien le miroir qui est à l’origine des défauts que tu constates. Il est toujours possible de réparer le miroir, mais il faut connaitre un atelier capable de le faire, ou alors sacrifier un petit miroir de courtoisie ( du style , les miroirs que l’on trouve dans les vielles trousses de toilettes ) et le découper à la bonne taille. Je me doute que ce n’est pas ton objectif car c’est un équipement que tu ne risques pas d’utiliser tous les jours. Encore une fois, bravo pour ton idée de présenter un appareil aussi intéressant. Ce n’est pas sans rappeler les premiers autofocus à coïncidence qui utilisaient le même principe.

    • Bonsoir Olivier, comme je le répondais à Philippe, je ne risquais trop rien. J’ai pensé à couper un miroir mais je n’en ai pas sous la main qui ne soit pas ni convexe ni concave ! Rien de plat pour l’instant. Et puis il faut que je remette la main sur mon diamant, je ne sais plus où je l’ai mis … Le prochain article racontera un bon ratage avec une ancienne cellule. On ne peut pas tout réussir ;-). Toutes mes amitiés.

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