Le Haking Compact-SC

Encore un petit appareil résolument différent et qui m’ a fait de l’œil tant sa forme et son fonctionnement sont originaux.

Reste que la marque me surprend : Haking, serait-ce le nom d’un importateur anglais ou américain ? Non, il semble bien que ce soit la marque elle-même.

Mais qui est Haking ? J’ai en fait encore un ou deux appareils de cette marque à vous soumettre alors il est temps de voir qui se cache sous ce nom.

C’est le Docteur Haking Wong qui l’a créée à Hong-Kong. Fils d’un riche Chinois établi en Thaïlande, il regagne Hong-Kong pour terminer ses études. A la fin de celles-ci, il se lance dans le caoutchouc et finalement fabrique des millions de chaussures de sport.

Curieux de tout et attentif aux développement des nouvelles technologies, il s’intéresse aux plastiques (il fut le plus grand fabricant de brosse à dent du monde !), au textile et … à l’électronique balbutiante.

En 1956, il s’associe à Pauline Chan et se lance dans l’optique de précision avec notamment des jumelles réputées, puis dans l’industrie de la photographie, qui nous intéresse.

S’il visait la production d’appareils abordables, il s’est quand même attaché à apporter des améliorations aux obturateurs, aux prismes et au revêtement des lentilles. Il s’est essentiellement tourné vers les appareils en 135 puis en 110, équipés de flashs électroniques intégrés, souvent fabriqués en plastiques avec une couleur grise un peu particulière et un revêtement en « pointe de diamant ».

Sa capacité de production fit trembler l’Allemagne et même le Japon, alors pays de la technologie. Hong-Kong, Taïwan et Macao prenaient leur place parmi les plus grands constructeurs de jumelles, caméras et télescope au monde.

Haking s’est même offert le luxe de racheter Ansco, le constructeur américain d’appareils photographiques.

C’est sous les marques Haking, Halina et Ansco que seront distribués leurs produits, qui seront ensuite parfois re-badgés par des importateurs comme Foto-Quelle (Revue).

Ainsi notre Haking Compact SC s’appelle aussi Halina Micro 35 ou Revue 35 FC, mais encore Ansco 2000 Micro 35 et Miranda 35ME. Ouf !

Mais pourquoi m’a-t-il intrigué ?

Disons que de prime abord il a un petit quelque chose de « déjà vu ». Je pense au Cosina CX-2, voire au vrai Lomo LC-A (inspiré du premier si vous vous en souvenez).

Ici pas la peine d’essayer de tourner le cache pour découvrir l’objectif ou de trouver une tirette en dessous, non, il faut … armer l’appareil pour découvrir le viseur et l’objectif. Particulier mais efficace car ce simple geste met aussi le boitier sous tension.

Une fois découvert, on constate que l’objectif est un 38mm ouvrant à f3,5, un fix-focus (pas de réglage de la distance). La mise au point minimale se situe à environ 1m (close-up avec le flash). Mais comptons plutôt sur 3m pour éviter les mauvaises surprises sans flash.

Petite particularité, cet appareil possède bien un posemètre (sensibilité de 21 à 27Din) mais en fait, le boitier sélectionne simplement une ouverture fixe en fonction de la sensibilité du film. Vous pouvez choisir entre 100, 200 et 400 ISO grâce au curseur sur le côté droit de l’objectif. Et la vitesse unique est fixé à 1/125s .

Les piles ne servent que pour le flash qui peut être ou non activé et pour le posemètre. Et aussi les diodes dans le viseur.

Un mot d’ailleurs à propose du viseur : de type Galilée, il ne contient aucune information sauf ces deux diodes qui est rouge si on est en sous exposition ou verte si celle-ci est bonne. Et les marques du cadre ainsi que la correction de la parallaxe. Mais il est assez clair et large.

Le flash finalement est le plus sophistiqué puisqu’il bénéficie d’un « sensor » qui le déclenche automatiquement s’il manque de lumière. On peut le débrayer via le petit bouton en bas, à gauche du bloc objectif.

Ce drôle d’engin est sortir au début des années quatre-vingt (1982). Dans sa version Haking il était gris mais dans les autres marques il sera aussi noir, rouge, jaune, bleu et vert

Voilà, voilà, …

Ce n’est pas un appareil qui révolutionne la photographie, nous sommes d’accord.

Mais, comme je l’écrivais en préambule, il est suffisamment original que pour être retenu.

Ce n’est pas non plus un appareil courant mais si vous en trouvez un, ne dépensez pas plus de 20€, ses fonctions sont limitées. Le prix de sa différence en somme.

Spécifications techniques :

Objectif 38 mm f/3,5
Lentilles entièrement revêtues à 3 éléments en 3 groupes
Vitesse d’obturation unique à 1/125 sec.
Réglage automatique de l’ouverture en fonction de la sélection de la sensibilité du film
Charge et utilisation automatique du flash
Mise au point fixe
Viseur à vue directe
2 piles AAA pour le flash
taille: 111 x 69 x 49 mm
poids : 230 grammes

Des références : http://camera-wiki.org/wiki/Haking_Compact-SC, https://filmphotography.eu/en/haking-compact-sc/, https://camerapedia.fandom.com/wiki/Haking, https://135compact.com/revue_35_fc.htm, http://camera-wiki.org/wiki/Halina_Micro_35 en anglais ; https://collectiongeven.com/piwigo/picture.php?/6613, https://www.collection-appareils.fr/x/html/appareil-14644-Haking_Compact-SC.html, https://www.mes-appareils-photos.fr/Ansco-2000.htm en français ; https://www.photoscala.de/2009/01/30/haking-die-legende-lebt/, en allemand.

4 commentaires sur “Le Haking Compact-SC

  1. JP, c’est pour moi un intérêt de ces appareils : Savoir ce qu’ils sont ou non capables de faire (qu’ils le fassent bien ou mal, c’est un autre débat qui est à mon avis bien subjectif). Les fonctionnalités ainsi que les notices étant souvent réduites à pas grand chose (quand elles ne sont pas fausses), reste à rétablir la « verité » à partir d’élements concrets.

    Je te donne un exemple car tu connais l’appareil : A quelles distances de mise a point correspondent les icones sur le fut de l’objectif d’un Diana ? Si l’on considere l’optique comme bien calée (je sais, c’est optimiste !) à l’infini (et l’infini pour un Diana, c’est presque métaphysique…), comme on peut mesurer le tirage supplementaire de l’optique en face de chaque icone, on peut raisonnablement estimer à quelles distances en mètres elles correspondent. OK, il n’y a pas de télémètre donc ça reste à l’usage un tantinet pifomètrique mais reconnais qu’on est un peu moins bête en le sachant !

    Cordialement,

    • Bonsoir Nicolas, tu as raison sur bien des points. C’est un peu de temps à prendre pour bien connaître son appareil et peu de gens le font. Mais ça aide bien quand les situations se corsent en prise de vue. Toutes mes amitiés.

  2. Bonjour JP… Pour avoir des photos nettes de 0.70 mètre à l’infini à partir d’un objo de 38mm, il doit falloir visser pas mal le diaph, non ??? A vue de nez, je dirais f/32… et bonjour la diffraction.

    Comme beaucoup d’appareils fix focus, il doit en verité faire la map vers 3 ou 4 mètres et sur des petits tirages, tout le monde n’y voit que du feu.

    Cordialement,

    • Bonjour Nicolas, tu sais que j’aime bien quand tu me poses des colles car ça m’oblige à tout relire et à creuser encore. J’ai finalement corrigé le texte car de fait la MAP minimum est de 1m si on utilise le flash (close-up) sinon elle se situe de fait à 3m environ dans des conditions de prise de vue normale. Toutes mes amitiés.

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