Le Canon 500N

Cet Eos est sorti en 1996, pour remplacer le 500, sorti lui en 1993.

Il faut se souvenir que le Canon Eos 500 ouvre une nouvelle ère, initiée par le T50, continuée par le 1000F, à savoir un appareil qui concurrence directement les compacts haut de gamme de l’époque : ils sont aussi faciles d’utilisation, légers, compacts et en plus, leurs objectifs sont interchangeables.

Par exemple, l’Eos 500 est plus léger et compact qu’un Epoca ou un Prima Zoom F

Il est encore plus petit et léger que l’Eos 1000F tout en proposant de nouvelles fonctions, une augmentation de la surface de mesure de l’autofocus, la corrélation de la mesure de la lumière avec l’autofocus et l’amélioration de la mesure du flash, par exemple.

Cette réduction du poids s’explique par une nouvelle conception et par l’abandon pur et simple de certaines pièces : par exemple, il n’y a plus de roue crantée pour l’avancement et le comptage des vues mais un détecteur infrarouge qui compte les trous !

Le Canon Eos 500 sera un grand succès commercial. Le nouveau devra convaincre et proposer mieux encore.

Extérieurement, il sera un peu plus arrondi et proposera une robe bis-tons (comme l’Eos 50). Ça, c’est pour le « cosmétique ».

Mais à l’intérieur l’autofocus fonctionne maintenant avec trois collimateurs que l’on peut sélectionner individuellement. Ils sont couplés à la mesure de l’exposition. Ensuite, on introduit une fonction de bracketing automatique, la synchro flash est à 1/90s ou 1/2000s si vous utilisez les flash Canon Speedlite 220 EX et 380 EX (utile pour le fill in en cas de contre jour marqué). Et il y a un mode synchro lente. Plus, bien évidemment, les fonctions priorité à l’ouverture, à la vitesse et les modes automatiques (le classique PSAM).

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Vous ne serez pas dépaysé par cet appareil, qui rappelle vraiment ce que nous connaissons encore de nos jours chez les Eos numériques… sauf qu’il n’y a pas d’écran derrière !

C’est un appareil conçu pour conforter les débutants dans leur envie d’apprendre, sans les effrayer avec des fonctions difficiles à maîtriser : au contraire, l’appareil est vraiment pensé pour progresser à son rythme, d’abord avec les modes « automatiques », qui pourront être progressivement débrayés.

Un exemple ? Le retardateur, qui est parfois compliqué sur les appareils électroniques et ici très facile d’utilisation et le minutage est clairement indiqué.

Tout son fonctionnement se décide avec la combinaison de la roue PSMA et la molette située au dessus du déclencheur (voir la vidéo ci-dessous). C’est très intuitif et vous le faites sans quitter le viseur des yeux, viseur dans lequel vous retrouvez vous vos réglages

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Cette roue vous permet de sélectionner les modes de prise de vue respectifs, qui sont au nombre de cinq. Ce que l’on appelle les modes de « contrôle de l’image programmée » (PIC) : Portrait, Paysage, Gros plans, Sports et Scène de nuit. Ces fonctions règlent les fonctions de l’appareil photo en fonction du sujet. Les modes de la zone créative – P = program – Tv = time value, priorité vitesse – Av = aperture value, priorité à l’ouverture – M = manuel – vous donnent plus de contrôle sur l’image. Les autres paramètres de la molette de commande incluent le réglage de la vitesse du film (rafale), le mode de profondeur de champ automatique et le rembobinage de la pellicule (entièrement ou en laissant l’amorce sortie). N’oublions pas le mode tout automatique, symbolisé par un rectangle vert.

Pour mémoire, la différence entre le mode P et le mode tout automatique tient au fait que dans le premier mode, tous les réglages sont décalables, pas dans le second, l’appareil décide réellement de tout, tout seul (et dans cette configuration, il ne se débrouille vraiment pas mal).

Le charger d’un film tient du jeu d’enfant : vous ouvrez l’appareil (petit verrou sur la tranche à gauche), placez la cartouche dans le logement ad hoc, tirez la languette jusqu’au repère rouge et vous refermez ! L’appareil lit la sensibilité du film (codage DX) et vous amène à la première photo en quelques secondes.

Et puis, un truc que j’adore : lorsque vous chargez l’appareil avec une pellicule, il la charge sur la bobine réceptrice et la rembobine au fur et à mesure. Si jamais vous ouvriez l’appareil par erreur, vous ne voilez que la partie du film non impressionné, vos photos sont à sauf dans la cartouche.

Son ergonomie est presque parfaite et toutes la paluches y trouveront leur place. Je redis toujours la même chose, mais l’ergonomie des boitiers Eos est toujours excellente.

De fait, comme souvent, ce boitier a bénéficié des améliorations techniques apportées par la gamme Eos développée entre 1993 et 1996, et ils en ont sorti quelques uns de très intéressants : l’Eos 50, l’Eos 1-N et l’Eos 1 RS notamment.

Sous des dehors bonhomme, ce petit boitier vous en donne largement pour votre argent et il répondra toujours présent.

Au détour des fonctions, vous en trouverez une bien intéressante, la A-DEP ou zone de netteté automatique.

C’est particulièrement utile pour les photos de groupe ou de paysage. En fait l’appareil utilise ses 3 capteurs autofocus pour détecter le sujet le plus proche et celui qui est le plus éloigné. Tout ce qui sera entre ces deux points sera net. Il vous faut juste vérifier que le mode autofocus de votre objectif soit bien sur le A et pas sur M (manuel).

Source : mir.com. Contrôle de l’exposition / modes de prise de vue:

Parlons un peu des types de mesures offertes par l’appareil : mesure évaluative à 6 zones – mesure partielle – mesure pondérée centrale, vous aurez l’embarras du choix !

Comment ça marche ? En mesure évaluative, pour la précision de la mesure, les lectures de la cellule sont prises à partir de six zones différentes de la scène. Un circuit informatique intégré comparera ensuite ces lectures avec une bibliothèque de scènes typiques. De cette manière, l’appareil photo est capable de détecter les arrière-plans clairs ou sombres, ou d’autres situations difficiles, et d’ajuster l’exposition en conséquence.

Une mesure alternative à la mesure évaluative est la mesure partielle. L’appareil prend une lecture à partir des 9,5% du centre de la zone d’image. Cela vous permet de prendre la lecture de la partie importante du sujet, en ignorant l’arrière-plan. C’est une bonne méthode pour gérer des situations d’éclairage délicates.

Naturellement, si vous préférez, l’appareil photo est également équipé d’une mesure moyenne pondérée centrale conventionnelle où la cellule mettra l’accent sur la partie centrale tandis que le reste de la scène est également pris en compte (disponible uniquement en mode manuel – M).

Et si cela ne suffit pas, l’appareil photo offre également de nombreuses fonctions d’aide telles que la compensation d’exposition sur + 2 ou – 2 arrêts par incréments de 1/2 compensation.

Enfin, un bracketing d’exposition automatique peut être utilisé par incréments de 1/2 arrêt jusqu’à + 2 à – 2 arrêts pour un réglage précis.

La partie flash dispose de tous les modes de contrôle d’exposition nécessaires en E-TTL (émission d’un pré-éclair), A-TTL (flash automatique) et TTL Flash AE (avec mémorisation de l’exposition). Naturellement, vous pouvez également utiliser l’appareil photo en flash manuel.

Vous voyez que cet Eos 500N n’est pas dépourvu d’avantages et de fonctions intéressantes.

Sa compatibilité avec tous les objectifs EF vous ouvre de larges horizons photographiques. Evitez juste les trop nouveaux cailloux pensés pour les numériques à très haute résolution, ils vous décevront. Et puis, soyons réalistes, ils ne rentrent pas dans la philosophie du choix d’un tel appareil, forcément économique.

Vous pouvez vous contenter des 28 – 80 mm de base ou essayer de trouver un 28-105 mm en série L de première génération. Avec ce que vous aurez économisé sur le boitier, vous pourrez vous laisser tenter !

Car justement, parlons prix : un boitier en parfait état, avec un objectif ne doit pas dépasser les 50€, prêt à mettre un film dedans.

Un boitier nu et tout à fait fonctionnel se négociera 30€ maximum.

Vous aurez remarqué, au fil des articles, que je donne toujours un prix pour un boitier équipé d’au moins un objectif « utile » – je reviendrai sur cet adjectif. Pourquoi ? Parce que pour certains boitiers il est parfois délicat de trouver un objectif comme un 50mm, un 35mm ou un petit trans standard comme un 35 – 80mm. Et si vous devez l’acheter à part, de toute façon il vous en coutera aussi cher, voire plus que le boitier. Certains petits malins s’ingénient à désassembler leur offre pour se faire plus de fric sur le dos de l’amateur. Moi je dis NON car lorsqu’on acquiert un ancien appareil, on a envie de pouvoir l’utiliser rapidement et s’il faut chercher encore un objectif, c’est se priver d’une partie du plaisir.

Qu’est ce que j’entends par « objectif utile » ? Tout dépend de votre pratique photographique, bien sûr, mais il est rare que vous cherchiez un argentique pour utiliser un méga téléobjectif. Alors pour moi, un objectif utile c’est un bon vieux 50mm à tout faire, un 28 ou un 35mm pour la photo de rue ou de paysage, voire un 85mm ou un 100mm si vous vouliez vous lancer dans le portrait. Que ce soit en marque propre ou marque tierce a peu d’importance, le tout étant d’avoir un objectif. Vous pourrez faire évoluer votre parc ensuite, selon vos besoins et envies.

Enfin, vous remarquerez que la différence entre un boitier nu et un avec un objectif est souvent minime. Personnellement, je trouve ça ridicule car avec un boitier seul, je ne peux rien faire, si ce n’est chercher un caillou pour l’accompagner. Mais on ne peut pas non plus, selon l’âge et la qualité du boitier, le donner pour rien. Personnellement, lorsque je vends un boitier seul, c’est à prix plancher, mais dans ce cas je ne mets pas de pile dedans sinon je dois relever le prix de celle-ci. Par exemple je vends mes T50, Eos 1000 F, Eos 3000 ou 5000 à 10€ pièces, nus mais fonctionnels (je les ai testés avec les piles adéquates notamment).

Si seulement cette pratique pouvait se généraliser !

Une petite vidéo d’illustration

Pour le mode d’emploi, c’est par LA et par ICI (en français).

Juste un mot au sujet de ce mode d’emploi : 67 pages utiles où on ne vous bassine pas de « précautions » ridicules mais on vous donne les infos pertinentes pour maitriser vite et bien votre appareil. Les constructeurs devraient s’en inspirer de nos jours et retourner à leurs archives s’ils ont oublié comment faire simple et pratique !

Quelques références : http://camera-wiki.org/wiki/Canon_EOS_500N, http://www.mir.com.my/rb/photography/hardwares/classics/eos/eoscamera/EOS500nRebelGKiss2/index.htm en anglais, http://www.collection-appareils.fr/x/html/appareil-1394-Canon_EOS%20500%20N.htmlhttp://www.collection-appareils.fr/x/html/appareil-10265-Canon_EOS%20500.html en français

11 commentaires sur “Le Canon 500N

  1. Vous dites que l’on choisir le mode de mesure sur cet appareil ? Je viens d’en acheter un mais je ne sais pas comment faire… Comment choisir la mesure évaluative ou partielle ? Je ne vois ni bouton, ni fonction pour faire ce choix…
    Dans l’attente de vos conseils,
    Cordialement.

  2. Bonsoir, on m’a proposé un Canon EOS 500 N avec 2 objectifs le 28-80 et le 75-300 mm, je n’ai pas encore essayé le boitier car les piles sont mortes, le boitier porte des traces d’usure sur la poignée (c’est normal vu son âge) les objectifs fonctionnent bien, quelques petites rayures ou taches sur la lentille avant mais pas flagrantes) j’ai essayé ces objectifs sur un Lumix S5 !! avec une bague et j’ai l’auto-focus qui fonctionne, un peu plus long qu’un numérique, en manuel pas de problème de netteté, je suis épaté. D’après vous combien je peux en proposer à l’achat. A vous lire, continuez, c’est toujours très instructif. Bonne soirée.

    • Bonjour Pascal, merci de vos encouragements d’abord, ça fait toujours plaisir. Ensuite, je constate que ces boitiers, autrefois détestés et délaissés, commencent à trouver des amateurs éclairés. Si votre vendeur est un particulier, j’essaierais 80€ avec les objectifs (max. 90€ mais les cailloux ne sont, semble-t-il, pas parfaits), c’est respectueux. Mais avant tout, essayez le boitier avec les piles et même avec un film test dedans : il doit rembobiner votre film dans la cartouche quand vous refermez le dos, puis « décompter les vues au fur et à mesure des prises de vues. Parfois le moteur peut lâcher car on a forcé le retrait d’un film. N’oubliez pas que nous sommes avec du matériel en matériaux composites. Si les traces sur la poignée sont le signe d’une utilisation intense, les engrenages ont non seulement leur âge mais aussi le travail accompli. Au pire, si le boitier est exsangue, proposez 50€ pour le tout. Bien cordialement.

    • Comment règle t-on me mode de mesure sur ce boîtier ? (évaluative ou centrale).
      Merci pour vos conseils.

      • Bonjour Lo, je vous réponds en « coup de vent » ayant pour le moment d’autres actions en cours. Si vous allez ouvrir le mode d’emploi en français (bas de la page), vous trouverez à la page 42 les explications utiles pour votre question. Bien cordialement.

  3. Bonjour,

    une petite question SVP : je viens de récupérer cet appareil mais le viseur est flou, il n’y a pas de verre correcteur dessus pourtant. Comment faire pour régler la dioptrie ? Je ne trouve pas dans le manuel. Merci si vous pouvez m’aider.

    • Bonjour,
      Tiens, c’est bizarre ça ! De fait, sur cet appareil il n’y a pas de correction de dioptrie car à l’époque on pouvait adjoindre un accessoire pour y suppléer.
      On ne peut pas faire de correction sur cet appareil, sauf à trouver ledit accessoire … mais seulement si vous avez besoin, vous, de correction !
      Car normalement le boitier est réglé « neutre » et donc l’image est nette si vous visez un point avec un objectif, ou sans. Théoriquement, si vous visez sans objectif, le viseur donne une image nette sur le dépoli. C’est vrai que c’est plus facile de voir une image avec un objectif, même de base.
      Avez-vous vérifié que le viseur est propre car une brume peut s’être glissée dedans. Si mes souvenirs sont bons, il y a deux petites vis sur le côté du viseur, qui permet de le démonter si un nettoyage est nécessaire.
      Avez-vous vérifié votre impression avec un autre objectif que celui qui est monté dessus car il se pourrait aussi que ce soit lui qui ne fonctionne pas ?
      A part ça, n’étant pas technicien, je vous avoue ne pas voir d’autres solutions.
      N’oublions pas que c’est un appareil qui fêtera au moins ses 26 ans bientôt et qu’il s’agit d’un appareil d’entrée de gamme, « en plastique » et qu’il peut avoir souffert avant vous.
      Au pire, si vous ne trouvez pas l’origine de ce désagrément, il vous restera à en trouver un autre, ils ne sont pas (encore) chers. Voire même, essayez de trouver un 300, c’est la version d’après, encore mieux pour le même prix de nos jours.
      Ai-je pu vous aider ?
      Bien cordialement.

  4. Hello JP. Encore un article bien fourni sur un reflex argentique que nous avons ( presque tous connus ). Le rythme de publications est très élevé. je n’arrive plus à suivre 🙂

    • Bonjour Fred, merci de ton appréciation. Eh oui, c’est un chouette petit boitier qui devrait inciter les plus jeunes à franchir le pas, mais j’en ai encore quelques uns en attente, chez Minolta p. ex. qui vont rappeler d’autres bons souvenirs.

  5. Ah la séquence nostalgie que tu viens de m’offrir !
    Le 500N est l’un de mes tout premiers appareils. Mon premier Canon, après deux Pentax (dont le fameux P30).
    Que de souvenirs ! 🙂

    • hihihi… j’adore aussi cette « machine à remonter le temps », dans laquelle j’essaie d’alterner de vieux boitiers (1970-1980) et des presque modernes (1990-2000). Ils éveillent souvent de bons souvenirs et suscitent cette douce nostalgie qui fait du bien.

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