Quelques petits trucs pour bien acheter son compact argentique

Comme je le notais dans l’article précédant, mieux vaut un compact des années nonante à deux-mille plutôt qu’un appareil jetable.

Vous aurez une optique généralement de qualité, autour des 35mm, parfois un petit zoom (35 – 70mm max.), un flash – souvent débrayable, parfois un dos dateur, la possibilité de rembobiner anticipativement le film, un autofocus performant.

Quelques marques sortent du lot : Canon avec les Prima, Minolta avec ses Riva , Nikon, Olympus, Yashica, Konica, Fujifilm (ou Fujica), Pentax, Ricoh …

Ne regardez pas ces marques premiers prix qui existaient à l’époque, elles ne valaient pas grand chose et le temps n’a rien arrangé.

Pour le reste, c’est affaire de goût personnel pour tels ou tels modèles, ou marques favorites … ou tout simplement ce que vous avez sous la main, ou trouvez dans un tiroir oublié.

Evitez seulement les systèmes APS même si ces appareils étaient souvent le nec plus ultra de l’époque au niveau performances, parce que l’on ne fabrique plus les films (les Vectis de chez Minolta p. ex.).

Les dos dateurs sont souvent devenus inutiles car les ingénieurs n’ont jamais pensé que leurs appareils dépasseraient les années 2020 ! Souvent, le dos dateur bloque en 1999. Mais on peut généralement les mettre en OFF si votre appareil en possède un.

Résumons-nous :

  • un « point and shoot » en 35mm
  • mais mieux, un autofocus
  • un objectif 35mm +/- ouvrant à f2,8 (le must) ou f3,5 (le plus courant)
  • à la rigueur, un petit zoom 35 -70 mm max.
  • un flash – idéalement débrayable
  • un chargement automatique du film
  • un film en 135 (24x36mm)
  • la possibilité de rembobiner le film anticipativement

Un point encore, celui des piles : la plupart de ces appareils fonctionnent avec des piles AA. Quelques uns avec des CR123 ou CR2, un peu plus chères. Les piles CR-P2 sont elles très chères, même si elles durent longtemps. Dans les dos dateur, c’est presque toujours une pile 2025.

Concrètement, à quoi faire attention si vous trouvez, achetez, recevez un de ces appareils ?

Tout d’abord, prenez au moins un jeu de piles AA avec vous. Dans la majorité des cas, c’est suffisant et vous permettra de voir tout de suite si l’appareil fonctionne a minima.

  • son état cosmétique : seulement sale ou plein de griffes ? Sale, vous le nettoierez à l’alcool modifié à 90°C. Les griffes, difficiles de s’en débarrasser et ça dépend où elles se situent, mais s’il y a en trop, c’est que l’appareil n’a pas été bien traité, A éviter.
  • pas de bruit ? lorsque vous le prenez en main, secouez le doucement. Au moindre bruit, oubliez, quelque chose est cassé à l’intérieur.
  • le viseur : propre ou griffé, avec de la poussière dedans ? Griffé, il ne sera pas confortable pour la visée, de même s’il est plein de poussières. A éviter.
  • le compartiment à piles : bien vérifier qu’il n’y ait pas de trace de coulées d’acide. Prenez une lampe de poche pour voir le fonds du compartiment et détecter les traces d’oxydation. S’il y en a, ne prenez pas l’appareil, tôt ou tard, vous aurez un problème (je viens d’avoir la blague avec un Chinon car je n’avais pas vu l’oxydation sur une lamelle de contact. Même nettoyée, le courant ne passe plus : l’acide remonte souvent le long du fil qui est abîmé en amont)
  • le volet de protection de l’objectif : s’ouvre t’il facilement, sans traces de griffures (sable, poussières), le contact est-il franc lorsque vous le manipulez (pas de jeu, l’appareil s’allume et s’éteint dès que vous le bougez). Une attention particulière est à porter aux objectifs qui se ferment avec des lamelles, plus fragiles. Sont elles toutes fermées/ouvertes lors de l’ouverture/fermeture de l’objectif ? Si ce n’est pas le cas, ne le prenez pas.
  • si l’appareil est équipé d’un mini zoom, y a t’il des griffes sur le fut (poussières, sable) ? se déploie t’il facilement, et revient il à sa position initiale de manière fluide ? Si non, évitez l’appareil.
  • si l’appareil est équipé d’un mini zoom, normalement, le viseur suit le mouvement de celui-ci. Portez le à l’œil et vérifiez. Si ce n’est pas le cas, laissez tomber, il est en panne.
  • l’objectif : bien vérifier qu’il ne soit pas griffé ou qu’il n’y ait des traces de halos sur le verre, preuve que l’on a trop frotté sans précautions et que le revêtement de protection de parti. A éviter.
  • la motorisation : généralement, ces appareils chargent automatiquement la pellicule dès que vous fermez le dos de l’appareil. Certains modèles demandent cependant que vous appuyiez sur le déclencheur pour le faire. Profitez en pour écouter le bruit de la mécanique, certaine sont plus bruyantes que d’autres. Si ça ne fonctionne pas, passez votre chemin.
  • le rembobinage : idéalement, vous devriez avoir un vieux film à charger. Faites quelques déclenchements puis testez le rembobinage. Si ça ne fonctionne pas, évitez.
  • le flash : charge t’il rapidement et fonctionne t’il ? Si ce n’est pas le cas, évitez sauf si vous êtes certain de ne jamais vous en servir.
  • la dragonne : elle est souvent attachée à un voire deux points d’ancrage. Si elle est manquante, les poins d’ancrage sont ils en bon état ? Si non, évitez l’appareil, il a souffert.
  • les mousses internes : généralement, les appareils des années nonante à deux mille n’en ont plus besoin, les découpes du dos et du corps de l’appareil sont bien faites et s’emboitent parfaitement. Si vous avez la sensation que l’appareil est « vrillé », qu’il ne ferme pas correctement sur toute la surface, évitez. Pour les modèles qui n’ont pas le codage DX (lecture automatique de la sensibilité du film), il y a une fenêtre qui permet de voir le film installé. C’est de là que pourrait venir une fuite de lumière, si la mousse est partie ou avachie. Ces petites mousses se remplacent facilement mais il faut en acheter de bonnes : CameraMill ou Aki-Asahi sont les meilleurs.
  • le corps de l’appareil : il ne doit pas être fendu ou avoir été recollé. A éviter.
  • le déclencheur : l’obturateur déclenche t’il à la moindre sollicitation . Souvent, on peut appuyer à mi-course, le temps de la mise au point (pré-focus) mais il doit déclencher rapidement. Sinon, à éviter.
  • les éventuels boutons de réglage : généralement gainés de caoutchouc, sont-ils intacts et répondent -ils à la fonction qui est la leur ? Sinon, à éviter.

Si vous avez lu mes petits articles sur les appareils concurrent du sempiternel Olympus Mju, vous avez compris que certains sont sortis de caisses en brocante et je leur ai appliqué ces petits conseils de bon sens.

Il faut parfois accepter de petit défauts mineurs (le Canon Prima qui illustre l’article avec son gaffer pour tenir la porte des piles, ou le Canon Prima zoom mini avec un petit éclat dans le verre du flash : ça n’empêche pas ces deux appareils de parfaitement fonctionner)

Vous pourrez faire de bonnes affaires en étant un minimum attentif.

Un mot encore : je ne parle pas ici des appareils des années quatre-vingt parce qu’ils sont au début des appareils avec autofocus. Ils fonctionnent très bien, sont précis et ont généralement de meilleurs optiques encore que les appareils qui viendront après (souvent des 35mm à f2,8) mais ils demandent un peu plus de temps de réaction que ceux des années nonante à deux mille.Mais c’est une expérience à tenter si vous vous sentez l’âme découvreuse. Regardez alors l’article sur le résumé des concurrents du Mju.

Au final, vous aurez un appareil efficace, qui vous suivra encore de longues années et vous éviterez un double gaspillage, celui de jeter un appareil qui fonctionne et de jeter les résidus d’un appareil jetable.

Il me reste à vous souhaiter de bonnes photos

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