Le Polaroid EE 66

D’habitude, je passe ce type de Polaroid car les films ne sont plus fabriqués et il y en a tant sur les brocantes.

Mais ici, en achetant autre chose, le vendeur à tenu à me l’offrir, je n’allais pas dire non.

C’est un appareil qui fait partie des Colorpack, c’est-à-dire des appareils qui acceptent des films non plus en rouleau mais des packs contenant toute la chimie nécessaire au développement instantané de la photo.

Attention, nous ne sommes pas encore au pack intégral, comme les films SX-70 et 600 qui viendront au début des années septante : la différence fondamentale est que le pack intégral comporte la photo non encore révélée, la chimie et la pile qui fait fonctionner l’appareil alors que les packs 80 et 100 ne contiennent que la photo non encore révélée et la chimie nécessaire, la pile étant dans l’appareil et en l’occurrence ici il y en a deux, des piles AA toutes simples.

Ces piles devaient normalement être suffisantes pour une année de prise de vue. La marque conseillait d’ailleurs de les changer une fois l’an pour éviter toute mauvaise surprise pendant une prise de vue car les piles étant à l’intérieur de l’appareil, vous risquiez de gâcher la pellicule en ouvrant la chambre pour changer les piles.

Les Polaroid Colorpack sont nombreux, je vous invite à aller voir leurs caractéristiques sur Polaroid Passion, qui les regroupe.

Cet appareil pouvait indistinctement utiliser du pack 80 ou du pack 100.

Contrairement aux appareils qui utilisent les packs 600 ou SX-70, il faut ici suivre une « séquence » d’actions pour sortir une photo.

Lorsque l’image est captée, il faut sortir manuellement la photo de la chambre puisque le développement se fait « à l’extérieur ».

Je reviens un instant sur les deux systèmes que j’évoque ici, les films 600/SX-70 et les packs 80 ou 100 :

  • les films 600/SX-70 contiennent la pile et la chimie utile pour le développement de la photo
  • les packs 80 et 100 ne contiennent que la chimie utile au développement de l’image
  • le développement se fait, pour les deux, à l’extérieur de l’appareil
  • les appareils 600/SX-70 possèdent un moteur qui éjecte la photo une fois celle-ci prise
  • les appareils Colorpack n’ont pas de moteur. Il faut extraire manuellement la photo de l’appareil en tirant dessus vers l’extérieur
  • les films 600/SX-70 ont un temps de développement assez régulier et fixe et le temps de développement se fait « à l’oeil » puisque l’image se révèle sous vos yeux,
  • il faut respecter un temps de développement précis pour les films packs. C’est pourquoi certains appareils, comme ce EE66, possède une minuterie externe qui permet de calculer le temps exact avant de pouvoir séparer la photo de son négatif
  • avec les films 600/SX-70 il n’y a plus de négatif et la photo apparait rapidement sans devoir « peler » la photo de son support.

De fait, lorsque la photo est prise, vous tirez donc sur la languette qui permet de la sortir de l’appareil. Puis il faut poser la photo sur une plaque dite « froide » et qui se cache au dos de l’appareil. La minuterie, fonction du type de film (couleur ou noir et blanc) et de la température externe va donner un temps T pendant lequel l’image va se développer.

Si cette minuterie est un plus intéressant, elle n’est pas gratuite et vient grossir le prix du boitier. Bon, de nos jours, ça n’a plus grande importance, ils sont tous d’occasion.

Pour mieux comprendre la manœuvre, une petite video explicative est utile :

Ceci étant, nous sommes devant un Polaroid, ce qui veut dire qu’il faut de la lumière et qu’il y a, en tout cas ici, des réglages à respecter en fonction des films utilisés : si vous introduisiez un film couleur, il fallait impérativement régler sur 75 et sur 3000 en cas de film noir et blanc.

Sous le capuchon en plastique transparent, près de la minuterie, le bloc pour fixer un flash cube, qui permettait de prendre 4 vues avant d’être changé.

Notez que la « vitre » en plastique reste devant le flash cube et devient un diffuseur. Malin non ?

Il y a encore le traditionnel réglage plus clair – plus foncé (la molette à côté de l’objectif) et la possibilité de bloquer le déclencheur (utile au prix des photos !).

Petite particularité de ces appareils : le fait de devoir tirer sur la photo pour la faire sortir. Ici en dessous, vous voyez une étrange poignée, repliée. En fait, elle sert à se saisir de l’appareil pour pouvoir mieux tirer sur la languette du film. De toute manière, chez Polaroid, ils ont toujours été très didactiques, il suffit de suivre les images imprimées au dos du boitier.

Ce qui est assez amusant avec ce modèle, c’est le viseur, fixé sur le dessus qui lui donne, je trouve, un côté sympathique. Ceci étant, il est très imprécis car il n’y a pas de cadres à l’intérieur et pas de correction de la parallaxe. Pourtant, situé là haut, ce serait bien utile.

Dernier point, on peut régler la distance de prise de vue, de 1,5m à l’infini. C’est un système de « zone focus » car le viseur ne reflète pas la distance choisie.

Voilà, voilà …

Un appareil simple, qui était le plus sophistiqué de sa gamme mais qui, hélas, n’a plus d’utilité car les films en pack 80 ou 100 deviennent quasi introuvables et/ou à des prix que l’utilisation de cet appareil ne mérite pas.

Comme objet de déco, pourquoi pas . Mais pas plus de 10€ s’il est en parfait état.

Petites infos techniques :

  • Polaroid EE66, sorti en 1976 – 1977
  • Utilise films pack 80 ou pack 100
  • Objectifs à 3 lentilles en verre, 114 mm ouvrant à f9,2, mise au point minimum de 1,5m
  • Mesure électronique avec cellule, sensibilité de 75 ou 3000 Iso
  • Vitesses automatiques entre 1/500s et 10 s
  • Flash via flash-cube
  • Minuterie
  • Possède une sangle de transport et une poignée pour tirer le film correctement
  • Filetage pour le fixer sur un trépied.

Des références : https://polaroid-passion.com/appareils-format-pack-100.php?id=141, https://www.collection-appareils.fr/x/html/appareil-160-Polaroid_EE66.html

Vos commentaires sont les bienvenus, ils aident à faire avancer nos réflexions.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

En savoir plus sur L'Atelier de JP

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading

Aller au contenu principal