Le Kodak Brownie Twin 20

Dans mes délires pour découvrir des appareils différents, je vous présente ce Kodak Brownie Twin 20 qui, de prime abord, va rejoindre les appareils de la « lomographie ».

Mais ne brulons pas les étapes et commençons par le début.

C’est aux USA que cet appareil est né, en 1959, à Rochester, New York, le fief historique de la marque. D’abord fabriqué par la Eastman Kodak Co, il le sera ensuite par la Kodak Ltd en Grande Bretagne, de 1960 à 1964, date de fin de production.

En fait, comme souvent chez Kodak, les pièces étaient fabriquées aux USA et ensuite assemblés en Angleterre ou en France.

Il est de la génération de Brownie Reflex 20, Brownie Starmite, Brownie Starflash et même s’il ressemble aussi au Brownie Starlet, c’est une exception parce que ce dernier fut fabriqué en Angleterre pour le marché US et le marché français.

La différence de taille s’explique par les films utilisés : le 127 pour le Starlet et le 620 pour le Twin 20, qui donnera des négatifs carrés de 5,7cm x 5,7cm.

Il fait partie de la grande – que dis-je, de l’immense – famille des appareils « clic-clac, c’est Kodak », autrement dit de ces appareils ultra simples qui ont fait le bonheur de tant de famille de tous les côtés de l’Atlantique.

Quoique …

Cet appareil possède une caractéristique inhabituelle, il bénéficie de deux viseurs. Un premier qui permet de viser à hauteur d’œil et un second viseur à hauteur de taille, comme les anciens Box, mais en plus (beaucoup plus) lumineux. La visée directe « par dessus » est faite grâce à un miroir incliné à 45°.

Et si nous regardons bien, les deux viseurs affichent des marques de cadrage pour le format Superslide qui est en fait un format de « super dia »

slide comparison
Monture 35 mm par rapport à la monture Super Slide

Un mot au sujet de ces « super diapositives », au format 46mm : elles étaient fabriquées à partir d’un film moyen format, découpée et montée dans des cadres spéciaux, qui permettaient de les insérer dans un projecteur classique de 35mm. Le but étant de produire des images de meilleure qualité puisque plus grandes mais les projecteurs standards créaient souvent un effet de vignetage dans les coins.

C’est la position des deux viseurs, l’un à côté de l’autre (twin-twin), qui donne son nom au boitier. Leur luminosité produit une excellente qualité d’image. Même si le viseur « œil » est plutôt étroit.

Ensuite cet appareil était destiné aux photographes qui voulaient pouvoir prendre un peu plus la main sur leurs prises de vue puisque l’on pouvait contrôler l’ouverture et la mise au point.

En effet, il est équipé d’un objectif ménisque ouvrant à f11 avec une mise au point de 1,2m à l’infini mais en établissant trois plages possibles : une pour les portraits (1,2m à 2,4m), une autre pour les groupes (de 2,4m à 6m) et la dernière pour les paysages (de 6m à l’infini).

Il suffit de tourner l’objectif sur les positions indiquées sur son tube pour faire la mise au point.

En outre, le diaphragme propose aussi trois options d’ouvertures : f 13 pour les photos couleurs en plein soleil et pour le noir et blanc, f 14 au soleil ou nuageux lumineux et f 15 en plein soleil, sur le sable ou à la neige. Vous réglez ces ouvertures via un petit levier situé sous l’objectif.

Ceci étant, l’obturateur, rotatif, n’ a qu’une vitesse, le 1/40s.

Et si jamais il n’y avait pas assez de lumière, on peut lui adjoindre un flash spécifique, sur le côté gauche, avec contacts par broches.

Pour charger l’appareil – rappelez-vous en bobine de 620 – vous déverrouillez la chambre via un bouton situé dans un rond, en dessous, en le positionnant comme il se doit sur « open ». La, vous retirez tout le corps de la chambre.

Ensuite vous devrez déplacer un nouveau levier aussi sur la chambre et le mettre sur « Load » pour pouvoir installer le film. Une fois que le film est chargé dans le support et réinséré dans l’appareil photo (et verrouillé) le petit interrupteur doit être placé sur la position «EXP.1-12» pour pouvoir enrouler le film. Il s’agit d’un dispositif de prévention de la double exposition, c’est-à-dire que l’obturateur ne se déclenchera que si le film a été avancé à l’image suivante. Lors du bobinage sur l’image suivante, l’obturateur s’armera et le film s’arrêtera au bon endroit. Il n’est pas nécessaire de vérifier les chiffres à travers la petite fenêtre rouge,à l’arrière, recouverte par une plaque métallique mobile, à moins que vous n’ayez besoin de voir combien de photos il vous reste à prendre.

L’appareil que j’ai reçu était dans sa boîte, abimée mais comment faire autrement après près de 60 ans, avec son mode d’emploi et sa sangle tressée d’origine.

A part un peu de nettoyage, rien à dire sur l’aspect de l’appareil.

Je l’ai tourné et retourné en mains avant de découvrir comment l’ouvrir et voir ses entrailles, tout en plastique mais solide (là, on n’est pas chez Lomography).

Franchement, ça fait bizarre de se retrouver avec deux viseurs, surtout celui du dessus, qui me rappelle le Kodak Dualflex, mais c’est vrai qu’il est clair, mais il faut – encore – remettre l’image « à l’endroit », et je n’aime pas ça !

Autre soucis à résoudre , la transformation d’une bobine de 120 en 620 (revoir les explications du Kodak Dualflex à ce sujet).

Mais cela me donne envie de le tester, je commence à prendre goût à ces appareils qui nous apparaissent improbables mais qui ont permit de garnir tant d’albums de famille.

Le temps que je retrouve ma petite ponceuse pour préparer la bobine … et je ferai part de mes impressions d’emploi cette fois.

https://i0.wp.com/www.collection-appareils.fr/gestion_catalogue/images/1276538047.jpg?w=640
source : Collection-appareils, Sears 1960.

Quelques donnés techniques :

Type de film620, 12 vues de 5,7 x 5,7 (6×6)
ObjectifMenisque acrylique 75mm f:11, 3 ouvertures : f 13,- f 14 et f 15.
Mise au point avec repères CLOSE-UPS (1,2 – 2,4m), GROUPS (2,4 – 6m) et SCENES (6m à l’infini.)
ViseurDouble viseur : optique direct à hauteur d’œil en résine acrylique et optique sur miroir « waist-level » en laiton chromé poli.
Indications de cadrage pour les diapositives dans les 2 viseurs.
ObturateurRotatif monovitesse 1/40s.
Blocage contre les doubles expositions
FlashPrise pour flash dédié KODALITE MIDGET FLASHOLDER ou ROTARY FLASHOLDER typ 1 (ampoules M2, M5 ou M25).

Petite video d’illustration

Pour le mode d’emploi, c’est par LA

Quelques références : https://brownie-camera.com/48.shtml, https://darlscamerashelf.wordpress.com/2013/06/01/kodak-brownie-twin-20/, http://www.kodak.3106.net/index.php?p=217&cam=1578, https://www.extremetech.com/extreme/99281-the-illustrious-history-of-kodak-inventor-of-the-snapshot-digital-cameras-oled-and-more (l’histoire de Kodak), en anglais, http://www.vieilalbum.com/BrownieTwin20FR.htm, http://www.collection-appareils.fr/x/html/appareil-571-Kodak_Brownie%20Twin%2020.html, https://www.philcameras.be/collection/collectionm/ijk/kodakm/browniem.html en français, https://www.sonriaalacamara.com/item/kodak-brownie-twin-20 en espagnol

2 commentaires sur “Le Kodak Brownie Twin 20

  1. Le seul Kodak Brownie qui pourrait m’interesser est le Hawkeye car il accepte les films 120 (seule la bobine réceptrice doit être au format 620) et il est au format 6×6 (limite de mon agrandisseur). Mais j’ai déja bien trop d’appareil en ce moment…

    Merci de nous faire découvrir des appareils inhabituels!

    • Bonjour Nicolas, ah mais je m’amuse autant que les lecteurs à les découvrir, et à partager ensuite ces petits moments de distraction. Je vois de quel appareil tu parles : il me fait un peu penser à l’Agfa Clack ou au Kodak Brownie Twin 20, voire le Dualflex ou encore le Bilora Gevox. Kodak et Agfa ont lancé tant de modèles, qui n’ont pas toujours bien survécu, mais il est intéressant de voir ceux que l’on pourrait encore utiliser. Je les ai toujours dans un coin la tête quand je me balade, on ne sait jamais ! Mes amitiés et bon weekend.

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