Olympus va t’il tirer sa révérence (du moins en Europe ?)

Vous l’avez peut-être lu ou entendu, la marque Olympus vend sa division photo à un fonds de placement Japonais, Japan Industrial Partners (JIP) — l’acquéreur des ordinateurs VAIO de Sony en 2014 — d’ici le 30 septembre prochain.

Actif dans le monde photographique depuis 1936, Olympus existe depuis 1919, d’abord dans le domaine des microscopes (comme Leitz ou Nikon ! ) et thermomètres médicaux.

Mais la concurrence féroce des smartphones, téléphones dits intelligents et appareils photo un peu performant, aurait eu raison de son bilan. Des pertes conséquentes ont été enregistrées dans la division photo de la marque sur les dernières années, l’amenant à reconsidérer sa position et à recentrer ses activités sur son savoir faire de base, le monde médical.

La division photographie ne représentait déjà plus que 5% du chiffre d’affaire du groupe. Les pertes enregistrées, malgré quelques beaux barouds d’honneur, n’ont pas suffit à sauver la marque dans le domaine de la photo.

Et pourtant, Olympus a souvent été un outsider sérieux pour Fuji, Nikon et Canon, en développant des appareils performants. Depuis 1936, l’année de sortie de leur premier appareil photo (un semi-souflet Olympus), ils avaient frappé fort en 1959 avec l’Olympus Pen et le Pen F en 1963. En 1996, ils sortaient leur premier appareil digital (C-800L/D-300L et C-400L/D-200L, premiers appareils photo numériques grand public).

Chantre du format 4/3, auquel Olympus a donné ses lettres de noblesse en développant une gamme sérieuse et professionnelle – avec le OM-D EM-5 et surtout le OM-D EM-1 et le Pen F télémétrique hybride, ils fêtaient leurs cent d’ans d’existence en 2019..

Et peut on oublier le célèbre Miju, un des appareils compact argentique les plus vendu au monde (1990) et l’OM, réflex argentique premier du nom, lancé en 1972 ?

Bref, c’est une page de l’histoire de la photographie qui se referme.

J’ai une pensée émue pour mes amis qui possèdent ces appareils, dont Philippe de Pix-Visu.

A moins que JIP ne relance la production. Mais si nous tenons compte de l’aventure du Sony Vaio, nous devons craindre que s’ils le font, ils se recentreront essentiellement sur la marché Asiatique.

Les objectifs Zuiko au format 4/3, qui sont excellents, pourront toujours être monté sur les Panasonic, ce qui peut sauver une partie du matériel de ceux qui ont investi chez Olympus, mais ils ne pourront plus faire évoluer leur boitier.

J’ai eu entre les mains un Olympus OM-D EM-5, très performant et qui offrait des fonctionnalités étonnantes au vu de son gabarit, très contenu. Tropicalisé, il ne craignait pas grand chose et délivrait d’excellentes photos. Je pouvais lui reprocher ses menus, assez alambiqués (comme chez Sony et Fuji par ailleurs) mais pas sa qualité d’image.

Honnêtement, c’est toujours triste quand une marque dite historique disparait car c’est un pan d’histoire qui s’envole. D’autant que je pense que les excuses avancées ne sont pas les bonnes : comment voulez-vous faire de la bonne photo avec un capteur riquiqui de smartphone ?

Quand les apprentis photographes pourront-ils comprendre qu’il vaut mieux un petit compact dans sa poche que son GSM pour faire des photos valables ?

Mais c' »est une autre histoire …

Comme d’habitude, un lien intéressant : historique de la marque Olympus

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