Le Canon AF 35 J

Tiens, ça faisait longtemps que je n’avais plus écrit sur un petit compact des années quatre-vingt.

Celui-ci je l’ai trouvé dans une caisse chez Emmaüs, avant qu’il ne soit abîmé.

Un (tout) petit peu d’histoire :

Comme d’habitude, il porte plusieurs noms selon la zone géographique où il a été vendu, soit AF 35 J en Europe, Sprint Review au delà de l’Atlantique et Jet ou Autoboy Lite au pays du Soleil levant.

Il a, parait-il, existé en noir et en rouge « cerise ». Les premiers modèles sont sortis en 1983 et il a été produit jusqu’en 1989. En 1985, parce que c’était la mode, Canon l’a assorti d’un dos dateur, le modèle AF 35 J QD (et ses variantes) pour « dos quartz », qui permettait d’imprimer la date de la prise de vue sur le film.

Il fait partie de la série des appareils surnommés « Sure Shot » parce qu’ils étaient faciles à utiliser et suffisamment précis pour vous éviter de gâcher de la pellicule.

Leur ancêtre commun était le Canon AF 35 M en Europe ou Autoboy au Japon, et Sure Shot aux USA, apparu en 1979.

Pour mémoire, il fut le premier appareil autofocus 35mm autofocus utilisant un système de triangulation avec une diode émettant dans le proche infrarouge (IRED).

En gros (je ne suis pas ingénieur), le système autofocus actif faisait émettre un faisceau proche de l’infrarouge et sa réflexion était reçue par une autre diode.

Donc, lorsque vous enfonciez le déclencheur à mi-course, le faisceau était émis sur le sujet, qui le renvoyait vers l’appareil, créant ainsi une triangulation, analysée par le boitier qui ajustait le tirage de l’objectif pour correspondre à la distance du sujet pour la mise au point.

L’avantage de ce système c’est de permettre la mise au point même dans des conditions de faible luminosité, ce que ne permettait pas le Konica C 35 AF (le premier autofocus sans infra rouge, sorti en 1978).

C’est cette faculté de mise au point, très performante pour l’époque, qui allait créer l’aura des Sure Shot ou Autoboy, qui sera déclinée à toutes les sauces jusqu’au seuil des années deux-mille.

Voilà pour la partie histoire, assez rapide pour une fois, de ce petit compact à la bouille sympathique.

Présentation du Canon AF 35 J

Tout d’abord il est petit, un peu épais mais il se glissera dans tous les petits sacs ou les grandes poches.

Un léger rebond, caoutchouté, associé aux zébrures à l’arrière et à un autre rebond, font qu’on l’a bien en mains. Un peu comme s’il y avait une petite poignée et un repose-pouce.

S’il est tout en plastique, l’ajustement des pièces est parfaite et ça donne confiance en l’appareil.

Il a été conçu pour vous simplifier la vie, alors voyons ça de plus près.

D’abord, introduire deux piles AAA dans le compartiment (celui-là, il ne va pas vous ruiner en piles). Ensuite, ouvrir le dos à l’aide du petit verrou à l’arrière afin de glisser un film dans la chambre.

Une fois la bobine placée dans le compartiment, vous tirez l’amorce juste au dessus de la grosse bobine réceptrice, à droite, et vous refermez le dos : l’appareil va charger le film jusqu’à la première vue et lire le codage DX (sensibilité du film) dans la foulée. Voilà, l’appareil est prêt pour sa première photo …

A noter qu’une fois au bout du film, l’appareil va rembobiner le tout automatiquement aussi. Il ne possède pas la possibilité de rembobiner en cours de route.

Une remarque encore : la lecture du codage ne tient compte que des films de 100 ou 400 Asa. Inutile donc d’y mettre un film de 800 car il sera alors traité comme un … 100 Asa.

Pour le mettre en route, il suffit de faire glisser la réglette sous l’objectif.

Bon, nous sommes clairement face à un petit « point and shot » : vous visez et appuyez sur le déclencheur, il fait le reste, mais il le fait bien !

Pourtant, il y a quand même quelques petites fonctionnalités qui font la différence, comme par exemple une fonction macro, symbolisée par un petit pictogramme qui représente une fleur, ce qui vous autorise à descendre jusqu’à 45 cm pour la mise au point (au lieu de 70cm en mode normal). Et pour vous permettre d’être à la bonne distance, la dragonne possède un petit marqueur juste à la bonne distance (un peu comme les Minox des espions !).

Puis il y a le flash, qui pour une fois, n’est pas automatique. En effet, c’est vous qui décidez de l’activer ou pas. L’appareil se contente, en cas de vraiment trop faible luminosité, de vous le signaler par une petite diode et … en refusant de déclencher si vous n’avez pas activé le flash.

Remarquez le plastique jaune sur la lanière, c’est le repère à 45cm

Mais il vous permettra quand même de photographier à une vitesse relativement lente (1/40s) sans trop rouspéter. Et il vous garanti encore, à cette vitesse, d’éviter les flous de bougé.

De fait, le Canon AF 35 J est équipé de contrôles électroniques de l’exposition et de l’ouverture afin de garantir des résultats égaux quelles que soient les conditions d’éclairage.

La vitesse va varier de 1/40s au 1/250s et la vitesse sera corrélée à l’ouverture qui, elle, va varier de f3,5 à f11. Son système de mesure s’est avéré fiable et garantit un bon équilibre dans la restitution des images.

Des exemples de photos prises avec cet appareil ICI vous donneront un aperçu de ses possibilités.

D’autant que l’objectif est de bonne qualité : un 35mm en 3 éléments répartis en 3 groupes ouvrant f3,5, dans la (bonne) moyenne de l’époque.

Conclusion :

Difficile de faire plus efficace et plus facile d’utilisation.

C’est typiquement le type de petit appareil qu’on glisse dans un sac et que l’on sort, en vacances ou en balade, quand on ne veut pas rater une photo.

Ce n’est pas un appareil rare même si comme beaucoup de ses congénères, il a été sacrifié sur l’autel des compacts sophistiqués des années 2000 puis par le numérique Mais il doit encore y en avoir qui trainent dans des tiroirs, des greniers, …

A défaut, vous en trouverez à vendre. Ne dépensez pas plus de 20€ pour un très bel exemplaire avec sa dragonne. Ici il n’y a pas de mousse à changer qui justifierait d’un surcoût (notez que j’en ai vu à 129€ ! Hé, les gars, redescendez sur terre, nom d’une pipe).

Bref, un petit appareil sympa qui pourra vous accompagner encore quelques années si vous y faite un minimum attention.

Données techniques :

  • Appareil photo à mise au point automatique avec obturateur et réglage de l’objectif 35 mm entièrement automatique
  • Taille de l’image 24 x 36 mm
  • Système de triangulation avec faisceau proche infrarouge (mise au point manuelle activée sur 0,45 m)
  • Objectif 35 mm f/3,5 (3 éléments en 3 groupes) à f11
  • Obturateur et ouverture électromagnétiques programmés. EV 9 (f/3,5 à 1/40 s) – EV 15 (f/11 à 1/250 s). Pas de retardateur.
  • Viseur galiléen inversé avec images projetées. Dans la zone d’image se trouvent le cadre AF, les marques de correction de parallaxe, la vérification de la batterie et l’avertissement de bougé de l’appareil photo, l’indicateur de mise au point et l’avertissement de distance proche. Grossissement 0,45x.
  • EE SPC pour le programme entièrement automatique EE. Plage de mesure de EV 9 à 15 (à 100 ISO). Vitesses de film ISO 100 et 400 (avec code DX).
  • Guide Flash intégré n°9 (à 100 ISO en mètres). Flash automatique mécanique.
  • Source d’alimentation Deux piles AAA de 1,5 V
  • Chargement des films automatique
  • Avance du film est automatique avec moteur intégré.
  • Le compteur d’images incrémente. Se réinitialise automatiquement lorsque le dos de l’appareil photo est ouvert.
  • Rembobinage du film automatique avec moteur intégré.
  • Dimensions & Poids 123 x 68 x 45 mm, 250 g (avec piles)

Des références :

https://www.35mmc.com/24/09/2016/canon-sprint-review-af35j-jet/, https://35milly.com/en/sprint-jet-or-autoboy-lite-a-deep-dive-into-features-specs/, https://global.canon/en/c-museum/product/film116.html, https://artel.digital/canon-autoboy-jet-manual

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