Connaissez-vous le leporello ?

Alors non, ce n’est pas le valet de Don Juan mais plutôt un livre « accordéon », qui se déplie pour présenter soit du texte, soit des images, soit – comme ici – des photos.

Pour la petite histoire, le nom de ce carnet est un clin d’œil au personnage Leporello, qui dans le premier acte du Don Giovanni de Mozart montre à Elvire la liste des conquêtes de son maître Don Juan, énumérées sur un papier plié en accordéon sans fin.

C’est à l’initiative de Philippe (Pix-Vision et Pix-Academy) qu’un stage était organisé à la bibliothèque provinciale de La Louvière la semaine du 27/02 au 03/03/23.

Etaient réunies une dizaine de personnes, de tous âges et horizons pour fabriquer notre premier livre dépliant.

Les lundi et mardi seront consacrés aux prises de vue, le long du Canal du Centre. Nous allons rencontrer des ouvrages d’art assez exceptionnels, comme l’ascenseur à bateaux de Strépy-Thieu, les anciens ascenseurs et le Pont Canal du Sart, sans oublier la Cantine des Italiens, autre lieu historique de l’immigration qui fit la richesse des mines wallonnes.

Le temps était splendide, un ciel bleu et … un vent glacial ! Mais armés de nos bonnets, gants, écharpes et boitiers bien chargés, nous avons fait moisson de vues qui allaient alimenter notre livre.

Retour au chaud et débriefing de la journée : pour demain, nous devrons sélectionner les 10 premières photos qui seront le point de départ de notre travail.

Dès mercredi matin, nous attaquons la maquette de celui-ci : Philippe nous avait imprimé les photos que chacun avait sélectionnées, aux dimensions choisies, en N/B ou en couleurs, selon les sensibilités des uns et des autres.

C’est là que nous commençons à comprendre que ce n’est pas si simple que prévu : il faut prévoir les séquences, le rythme que l’on veut donner, les respirations éventuelles (page blanche), l’endroit où vont se positionner les pliures et puis, il faut construire les « passes-partout » qui donneront la tenue de l’ensemble.

Cutters et règles en métal (la boîte de pansements n’était pas loin, au cas où !), crayons et gommes, nous avons calculé – ou pas d’ailleurs, selon l’humeur de certain, coupé, recommencé, collé, décollé, … bref, refait cent fois sur le métier …

Et nos livres ont commencés à prendre forme … dans les rires et la bonne humeur.

Enfin Philippe a imprimé sur papier photo de qualité nos épreuves : nous allions pleinement réaliser notre premier livre accordéon, notre premier leporello.

Après les tâtonnements des maquettes, venait le temps de vraiment réaliser LE livre.

Appliqués et consciencieux, nous avons repris nos lames tranchantes (la boite de pansements était toujours là, proche), nos règles et équerres, le papier collant, le « double face », la colle en bombe …

Petit à petit, les livres prenaient forme, avec parfois des ratés tels qu’il fallait faire appel à la débrouillardise pour sauver la réalisation. Mais avec un peu d’humilité, des fous rires et un brin d’astuce, tout le monde aura un livre original.

Que retenir de ce stage enrichissant ?

Outre les rencontres, les échanges toujours riches entre gens de bonne volonté et à la passion commune, que nos photos méritent d’être mises en valeur et que le leporello est un instrument fort pour montrer nos travaux.

L’utilisation des appareils numériques produit une quantité énorme d’images, trop souvent remisées dans la carte mémoire ou le disque dur d’un ordinateur, la mémoire d’un smartphone. Et finalement, nous ne les montrons pas assez, pas avec le « panache » qu’elles méritent.

Comme le proclame un autre Philippe (Filimages) : « à quoi servent les images que l’on ne montre pas ? »

Le leporello est une réponse pour nous inciter à modifier nos habitudes et à trouver des moyens élégants de mettre nos photos, nos histoires en valeur.

Personnellement j’ai adoré ce stage et trouvé là un moyen de publication épatant.

4 commentaires sur “Connaissez-vous le leporello ?

  1. Effectivement, le livre-accordéon, heu… le leporello est un moyen original pour montrer ses photos. Je ne connaissais pas et je te remercie de me l’avoir fait découvrir.
    Et si en plus ce fut l’occasion de passer un bon moment avec des personnes partageant la même passion, que demander de plus ? 😉
    Belle soirée à toi, Jean-Pascal.

    • Bonjour Phil, et c’est vrai que les techniques peuvent changer, pour se simplifier la vie ou donner un rendu différent (le passe-partout n’est pas obligatoire p. ex.). Même en expo on peut l’utiliser, sous sa former « allongée », comme un rouleau.
      Il faut l’essayer pour en tirer le meilleur.
      Mes amitiés

    • Bonjour Ariane, comme je le répondais à Phil, on peut se simplifier la vie et opter pour un accordéon sans passe-partout, qui implique deux épaisseurs. On part alors d’un rouleau de photos ou on colle ses images sur des feuilles assez longues (nous avions du Casson 300gr en 40×60 si mes souvenirs sont bons), que l’on met bout à bout (le double face costaud de 1cm est un plus pour faire les raccords).
      Bref, un chouette exercice, et – effectivement – encore plus agréable en groupe.
      Mes amitiés.

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