Première sortie avec le Leica IIIf

Hier, 22 mars 2020, il faisait beau soleil et j’ai pu envisager de sortir un peu, autour de la maison, pour tester le Leica IIIf.

Mes premières impressions sont mitigées : je pensais retrouver les gestes acquis avec le Zorki Ic, en plus facile, notamment parce que les 2 « viseurs » sont très proches l’un de l’autre (réglage télémètre à gauche, viseur à droite) … ben non !

Finalement, le fait de les mettre très près l’un de l’autre rend les choses plus difficiles, par exemple parce que le viseur télémétrique a un grossissement important. On n’y voit qu’un détail de la photo envisagée et il faut être précis pour le réglage. Et quand on passe au viseur proprement dit, il y a cette impression de distance qui perturbe un peu. J’avais moins cette sensation avec le Zorki Ic.

Ceci dit, la manipulation du Leica est un régal : autant lorsque vous tournez le bouton d’avancement du film du Zorki Ic vous donne l’impression de ressentir le jeu des engrenages, autant c’est onctueux avec le Leica IIIf. Le déclencheur, mieux fini, offre une très bonne sensation quand vous l’enfoncez pour prendre la photo. Avec le Zorki Ic vous avez l’impression de devoir appuyer fort et sa forme (un tube avec de petites aspérités) est moins confortable. Pourtant, avec les deux, c’est un peu perturbant au début car le déclencheur n’est pas, comme nous le connaissons avec les autres appareils argentiques, dans le prolongement d’un levier d’armement. Non, il se niche entre le bouton d’avance du film et la molette des vitesses. Pas très ergonomique.

le « tableau de bord » du Leica IIIf : à gauche, le bouton de rembobinage, avec la commande de correction de la dioptrie (la languette en bas); au milieu, la prise pour flash (au fait Leica III f pour flash); à côté, la roue des vitesses rapides, entourée des vitesses de référence pour l’usage du flash; à l’extrême droite, le bouton d’avancement du film, avec la possibilité de mémoriser les ASA/ISO dessus et en dessous, le compteur de vue, manuel; entre la roue des vitesses et le bouton d’avancement, le déclencheur; devant lui, le levier qu’il faut remettre sur « R » lorsque l’on veut rembobiner le film; à côté de l’objectif, le bouton en saillie est celui des vitesses lentes. Sur les modèles ultérieurs, sous la molette des vitesses lentes, en façade, se trouvera le levier pour le retardateur.

Mais, comme je l’ai déjà écris, photographier avec ces appareils, c’est un peu remonter le temps, et se dire – en toute humilité – que de grands photographes ont pu tirer parti de ce que nous pouvons nommer des réticences de « photographe moderne ».

De fait, je pense qu’il faut envisager l’utilisation de ces appareils avec un autre principe que l’autofocus a rendu obsolète : le zone focusing ou, en français, la plage de netteté.

Vous en trouverez de nombreuse explications et tutos sur la grande toile (voir en bas de page pour les liens) mais, en quelques mots, ce système vous permet de prérégler une distance minima et maxima dans laquelle, en fonction de la focale utilisée et de la vitesse envisagée, vous serez net. C’est une façon élégante de ne pas se tracasser pour le réglage télémétrique. Il vous reste à viser et composer.

Ceci dit, le Leica IIIf, comme le Zorki Ic d’ailleurs, sont optimisés pour l’utilisation du 50 mm. C’est le cadre que vous voyez dans le viseur. Si vous voulez utiliser d’autres focales (35 – 90 – 135mm) vous devrez investir dans une espèce de tourelle qui se place sur la griffe « flash » et qui présente les viseurs pour ces différentes optiques

En résumé, Le Leica IIIf est un bel appareil, agréable à manipuler (je ne reviens pas sur le chargement du film, décris avec le Zorki IC, je commence à m’y habituer), aux commandes « onctueuses ». Mais c’est un appareil des années trente (1930) – même si celui-ci fut le plus évolué, avec le IIIg – et il est très loin de nos nouvelles habitudes d’utilisation (alors que nous pratiquons encore l’argentique). Ceci suppose d’appréhender des méthodes – règle du f16, hyperfocale, zone de netteté – que nous ne maitrisons plus beaucoup, habitués aux facilités des autofocus performants de nos numériques, voire même des argentiques de dernière génération (mon Canon Eos 30 p. ex.) pour en tirer le meilleur parti.

Il faudra attendre un certain temps, encore indéfini (que ce f… virus se barre) pour finir le film et pouvoir le déposer et faire développer. Patience donc …

Comme d’habitude, quelques liens utiles : https://www.youtube.com/watch?v=AMBuM5WKoZs et https://www.youtube.com/watch?v=idaIzAnctf8 en français et https://www.youtube.com/watch?v=AA1DASWrR38 en anglais

2 commentaires sur “Première sortie avec le Leica IIIf

  1. Je possède également un IIIf et aussi un M4; c’est magique, je n’arrive pas à dire lequel je préfère, en 50mm !

    • Bonjour, je vous comprends : le IIIf est un morceau d’histoire, petit, compact comme l’était les premiers Leica, surtout avec les objectifs rentrant. Le M4, c’est déjà « le futur », un appareil qui a gardé le meilleur du M3 en le mettant au goût du jour. Ce sont de fabuleuses machines, mais qui demande un minimum de savoir photographier. Les télémétriques, ça se méritent. Bien cordialement.

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