Le Zeiss Ikon Nettar II 518/16

1er mai ’23, encore la brocante de Haversin et un stand discret, où je découvre ce bel Zeiss Ikon Nettar.

La dame qui le vend cède des appareils ayant appartenu à un parent aujourd’hui décédé.

Jeune femme moderne, elle ne sait trop que faire de ces vieux appareils et elle me le laisse pour un prix raisonnable.

Après le Zeiss Ikon Ikonta, l’Ikonta M, l’Ikonta en 24×36, le Super Ikonta, je pense avoir fait un bon bout de chemin dans cette merveilleuse gamme.

Ce Zeiss Ikon Nettar donc me fait de l’œil et je pressens que son histoire va être intéressante, comme souvent.

Alors, allons-y, commençons la visite …

Si vous avez lu les articles précédant, vous vous souvenez peut-être que Zeiss a lancé son Zeiss Ikon Ikonta en 1929. Appareil à soufflet, il proposait différents formats selon les versions, exprimées par des chiffres : 520 (6×4,5), 520/2 (6 x 9), 520/14 (5 x 7,5), 520/15 (6,5 x 11 cm), 520/16 (6 x 6 cm) et 520/18 (3 x 4 cm). Il a même existé un « Baby » Ikonta en film 127.

Si ces appareils ont connu un très beau succès commercial, leur prix ne les destinait pas à tout le monde et je connais peu de sociétés qui n’essaient pas de « ratisser » large et donc d’aller aussi chercher les clients un peu moins argentés, souvent les plus nombreux d’ailleurs (n’était-ce pas Colbert, ministre des Finances de Louis XIV, qui aurait dit : « Sire, taxons les pauvres, ils sont plus nombreux »).

Et comme il n’y a pas de petit profit, on réutilise les bonnes recettes pour produire un modèle moins cher mais basé sur le design Ikonta dont on récupère le châssis et les rails de guidage du soufflet.

Alors, selon la légende, le nom Nettar vient du grec Nessa, avant d’être latinisé en Netta, ce qui veut dire « l’incommensurable », celui qui vaut plus que son prix.

Il semblerait qu’un membre de l’équipe de conception de cet appareil ait eu une fille, baptisée Netta. La conjonction des deux a fait que Zeiss a adopté le nom Nettar, ce qui correspondait au concept de cet appareil : un appareil qui vaut plus que son prix.

Le premier Nettar est apparu sur le marché en 1934, sous le numéro 510 car sans doute la firme avait-elle déjà prévu une gamme complète pour ces appareils. Tout comme elle l’avait fait avec l’Ikonta.

De toute manière, le Nettar, comme souligné plus haut, utilise le même boitier que l’Ikonta (520/2). Ce qui va changer, c’est l’optique et l’obturateur.

De fait, après le 510, il y eut un 510/2 en 1936 (6×9), puis un 515 en 1937, un 516, etc.

J’ai envie d’écrire que « comme d’habitude », Zeiss va fabriquer sa gamme avec différents obturateurs et optiques avec une progression dans les prix, évidemment. Ainsi un Nettar livré avec un Tessar et un Prontor valait quatre fois le prix du même appareil livré avec un Nettar et un Derval.

Le premier Zeiss Ikon 510 (source : Camera Wiki)

Tout allait bien jusqu’à ce que la Seconde Guerre mondiale vienne tout chambouler car le siège de Zeiss Ikon à Dresde est détruit et nationalisé par la République Démocratique Allemande. La guerre terminée, les usines Zeiss tombent dans la zone contrôlée par l’Union Soviétique. Les Russes embarquent alors tout le matériel de fabrication à Kiev et gardent le nom Zeiss. Cependant, dès 1947, le Zeiss allemand récupère sa production à Stuttgart (en Allemagne de l’Ouest), dans l’ancienne usine Contessa-Nettel, un des membres du groupe Zeiss d’avant guerre.

Dans un pays dévasté, les matières premières étaient rares et difficiles à trouver. Certains appareils étaient donc assemblés à partir des pièces existantes et anciennes.

Ce n’est qu’en 1949 que le Nettar fut relancé aux formats 6×6 (515/16) et 6×9 (515/2), avec l’ancien viseur à cadre posé sur le dessus de l’appareil.

En 1951, la situation s’améliore et le Nettar se modernise : on le dote d’un viseur optique intégré dans un capot chromé, c’est le Nettar II. Il sera présenté à la Photokina de 1951 aux formats 6×6 (517/16) et 6×9 (517/2).

Le Nettar 517/16 (source : Camera Wiki)

Le Nettar II (517/16) garde cependant les mêmes habitudes qu’auparavant, avec des configurations qui diffèrent en fonction du prix.

Nous avons donc maintenant des obturateurs Vario (le moins cher), Pronto et Prontor – SV, combinés avec des objectifs Novar Anastigmat de 75mm ouvrant soit à f6,3 ou f4,5.

Un petit mot sur ces fameux obturateurs : si nous regardons les images détaillées de l’objectif, ci-dessous, nous verrons un logo inscrit avec les lettres AGC (Alfred Gauthier Calmbach), autour d’une petite image qui symbolise un obturateur central à trois lames. Cet Alfred Gauthier Calmbach fonde l’entreprise Gauthier en 1902 et se consacre à la fabrication des obturateurs Ibsor, Vario, Pronto et Prontor. AGC a fabriqué l’obturateur ISBO (1908), qui fut le premier à intégrer un déclencheur à câble. En 1931, Zeiss devient actionnaire majoritaire d’AGC et commence à utiliser ces obturateurs dans les appareils photo Zeiss Ikon. Quatre ans plus tard, AGC fabriquait l’obturateur Prontor, qui offrait la plus haute qualité et les vitesses les plus rapides de l’époque. Après la Seconde Guerre mondiale, l’usine tombe dans la zone occupée par la France et peut redémarrer la production en 1948. À partir de 1976, AGC obtient la production exclusive de tous les obturateurs des appareils photo Contax, même si l’entreprise s’est déjà diversifiée. Actuellement, l’entreprise s’appelle Prontor et se consacre à la fabrication de mécanismes de précision pour la technologie médicale et continue de produire des semi-conducteurs pour la photolithographie et des diaphragmes pour la fabrication de puces.

Si vous aussi possédez un Nettar mais que vous ne savez pas situer le modèle, regardez sur l’arrière de l’appareil : d’un côté vous trouverez le numéro de série gravé dans le revêtement et de l’autre côté, le type de modèle.

Au fur et à mesure d’autres améliorations seront apportées, comme le mécanisme pour éviter les doubles expositions (1953). Un dispositif ingénieux fait apparaître un signal rouge dans le viseur si le film n’a pas été avancé après une exposition et il est impossible de déclencher tant que ce « signal » est visible. Vous aurez compris pourquoi on appelle ce modèle Nettar Signal.

Si le système est utile, il est cher à fabriquer. Il sera alors remplacé par un point rouge qui apparait dans les mêmes circonstances sur le capot, à côté du déclencheur.

Ces Nettar Signal auront les mêmes codes : 518/16 pour la taille 6×6 et 518/2 pour la taille 6×9. Les versions 6×6 sont plus courantes et plus faciles à trouver que les versions 6×9.

Tiens, et tant qu’à compliquer les choses dans les nomenclatures, sachez que chez Zeiss ils appelaient le 6X6 le « B » et le 6×9 le « C ». Vous trouverez alors des brochures qui présentent un Nettar IIB ou un Nettar IIC.

Pour compléter la série, qui sera construite jusqu’en 1959 quand même, en 1956 apparait le Nettax (513/16) qui sera un Nettar II Signal avec un posemètre au sélénium non couplé.

Ce seront les derniers appareils à soufflets (ou folding en anglais) de Zeiss Ikon, qui passera au 24×36 en 1960 (le dernier représentant du film 120, l’Ikoflex, un TLR, sera aussi abandonné cette année-là).

Voilà pour la partie historique. Voyons maintenant le côté pratique.

Ce ne sont pas des appareils modernes, on l’a vu, le soufflet commence à … s’essouffler et les appareils de l’époque sont soit des télémétriques (Leica et consorts) ou les premiers réflex qui ont le vent en poupe et vont bientôt détrôner tout ce petit monde.

Mais ils ont encore quelques avantages : d’abord leur construction rigoureuse et solide, ensuite le choix des objectifs et obturateurs qui sont très bons (surtout les plus chers) et enfin leur taille car lorsqu’ils sont repliés, ils ne prennent vraiment pas de place et savent rester très discrets.

En gros, un Nettar, c’est ça :

Ici la version Nettar Signal avec le plot rouge qui apparait dans le viseur, tout le reste est identique aux autres Nettar.

Alors maintenant, voyons comment fonctionne un folding et celui-ci en particulier.

Disons le d’emblée, c’est un appareil photo facile à utiliser et avec un peu d’entrainement et d’habitude, vous le transformerez en … automatique !

Commençons par le début : au dessus, le capot chromé propose le déclencheur et le petit bouton pour ouvrir l’abattant qui dévoilera l’objectif et l’obturateur. Au milieu, une griffe porte-accessoires et à gauche, une grosse molette qui vous permettra de faire avancer le film.

Lorsque le panneau avant s’ouvre, poussez bien, sans forcer, les deux guides pour qu’ils se verrouillent correctement. Pour refermer, appuyez sur les genouillères au milieu, vers le haut, et le tout se replie.

Un petit point à ne pas oublier : tous les Nettar utilisent le film dit « 120 » soit une bobine de film qui permet au mieux 16 images (en 6×4,5) mais plus généralement 12 vues comme ici (6×6).

Le format 120 possède une bande de papier collée sur toute la bande de film. Cette bande de papier porte une série de marques gravées dessus, qui avertissent de la proximité de l’image 1, mais elle porte également gravés les numéros des images restantes. De nombreux appareils photo moyen format, avant 1965, ne disposaient pas d’un compteur de vues ni d’un levier d’entrainement du film, de sorte que les numéros d’images sur la bobine elle-même font office de compteur de vues.

Exemple de marquages du papier qui entoure le film d’une bobine de 120.

Pour placer un film dans la chambre, il faut ouvrir le loquet sur la tranche, qui libère le dos.

Deux découpes singulières, dans le dos de l’appareil, viennent couvrir deux languettes à ressort. Il faut les abaisser (1 – D) pour y glisser la cartouche, sous le déclencheur (à droite vu de dos). Vous placez une bobine vide de l’autre côté, sur laquelle viendra s’enrouler la pellicule.

Lorsque vous sortirez la bobine de son emballage, vous verrez qu’elle est fixée avec une petite bande de papier avec de l’adhésif. Tirez le papier adhésif, prenez la languette de la bobine (qui est en papier) et passez-la dans la fente de la bobine vide. Enroulez ensuite en tournant la molette d’enroulement (2). Fermez le dos et ouvrez la vitre rouge inactinique (C).

Continuez à tourner la roue (2), lentement pour observer les marques sur la bobine. Petite remarque en passant : ces bobines sont conçues pour être compatibles avec la plupart des modèles d’appareils photo dit « moyen format », il peut donc y avoir des marques qui ne conviennent pas à un modèle particulier, mais ce ne sera pas le cas ici. Vous allez voir une ligne verticale épaisse, puis vous verrez deux flèches, ce qui signifie que vous êtes déjà proche de l’image 1. Déplacez-vous lentement jusqu’à ce que vous voyiez deux chiffres 1 verticalement, comme sur la figure (C).

C’est la première image. Le numéro de la photo doit être en plein centre de la fenêtre rouge. Refermez celle-ci et prenez votre première photo. Vous devrez rouvrir la fenêtre pour passer à l’image 2 et ainsi de suite. Une fois la bobine terminée, abaissez la languette (1) et retirez le rouleau. L’excédent de papier servira à fermer la bobine et à l’empêcher de se dérouler, en collant bien le petit morceau de papier à coller qui se trouve au bout. La pellicule est enroulée sur la bobine (B), que vous allez déposer pour le développement. La bobine vide qui vous reste sera la future bobine réceptrice, il suffit de la changer de place .

Si cette manipulation a l’air un peu complexe au début, c’est un geste que l’on apprend bien vite.

Bien souvent lorsqu’on prend en mains pour la première fois ce type d’appareil, on est déconcerté car on ne voit pas très bien comment ça fonctionne, la forme, les éléments étant loin des appareils plus « classiques » tels les télémétriques ou les reflex.

On n’a devant soi qu’un soufflet noir avec au bout un objectif porté par un cercle métallique sur lequel il y a plein de tirettes et manettes. Avec un minimum d’attention vous aurez compris qu’il s’agit des réglages pour la vitesse, l’ouverture et la distance.

Nous allons voir cela en détail, avec quelques astuces que le constructeur nous a laissé pour faciliter la prise de vue, vous verrez cela va devenir simple …

Passons rapidement sur le viseur, pas très clair et qui ne sert qu’à cadrer au mieux votre image. C’est un simple tunnel, sans plus.

Ce qui est utile, c’est de pouvoir contrôler son exposition, commençons par ces réglages :

Source : Camaracoleccion
  • 1. Bague de mise au point. L’échelle de mesure de ce modèle est en mètres. Dans d’autres versions, il apparaît en pieds.
  • 2. Marque de distance de mise au point. Sur cette image, le sujet est focalisé à 8 mètres.
  • 3. Connexion PC pour flash externe. L’appareil photo se synchronise au 1/25s avec les flashs lampes. Les versions dotées d’un obturateur Prontor-SV peuvent se synchroniser jusqu’à 1/300s avec le flash électronique.
  • 4. Levier de l’obturateur. Lorsqu’il est déplacé vers la droite, l’obturateur est armé. Le film doit être amené manuellement avec la grosse molette au dessus, sur le capot, ne pas oublier.
  • 5. Marque du diaphragme sélectionné. Sur cette image, une ouverture intermédiaire entre f/8 et f/11 a été sélectionnée.
  • 6. Onglet de sélection du diaphragme
  • 7. Molette de sélection de la vitesse d’obturation. Du B au 1/200s.
  • 8. Connexion pour câble de déclencheur souple.

Vous remarquerez sur les photos un point rouge (près du 8 de la distance et entre le 8 et 11 de l’ouverture). C’est ce que Zeiss appelle le réglage « au point rouge ». Cette configuration permet à l’appareil de prendre des photos correctes, sans que vous deviez sélectionner l’ouverture et la vitesse pour chaque prise de vue.

Ainsi, dans de bonnes conditions d’éclairage, placez la bague de mise au point sur le point rouge, situé à une distance de 8 mètres. L’ouverture est située à l’autre point rouge (entre f/8 et f/11). La vitesse idéale doit être comprise entre 1/25s et 1/100s.

Dans ce cas de figure, tout sujet compris entre 4m et l’infini sera net et correctement exposé. Appuyez sur le déclencheur, c’est dans la boite …

Ah, un détail important à ne pas oublier : ces appareils ont été conçu à une époque où les films étaient beaucoup plus lents que de nos jours. Donc pour un film de 100Asa, utilisez une vitesse de 1/130 ou 1/140s (vous devrez mettre le curseur entre 1/75s et 1/200s) pour une ouverture de f11.

Cet appareil demande l’utilisation d’une cellule à main pour estimer au mieux la lumière.

Dernière petite chose, tous les appareils ne disposent pas d’un retardateur, cela dépend du type d’obturateur monté. Ici c’est un Prontor et le retardateur est signalé par le curseur au point rouge. Attention, d’abord armer l’obturateur avent d’enclencher le retardateur sinon vous risquez de tout bloquer

Bon, vous pouvez maintenant contrôler votre exposition, allons-y pour la profondeur de champ.

Petit rappel utile pour ceux qui débutent : la profondeur de champ est la distance de mise au point devant et derrière l’objet que vous souhaitez photographier. Ce paramètre est essentiel pour obtenir une bonne image.

Comme ce réglage est fondamental dans la prise de vue, les principaux fabricants d’appareils photo ont intégré un dispositif permettant de prévisualiser la zone de mise au point. Les systèmes les plus complets incluent un bouton qui ferme le diaphragme et permet de visualiser la netteté de l’image, mais ça c’est pour (bien) plus tard que notre Nettar.

Les méthodes les plus simples incluent des marques qui délimitent les intervalles de distance qui seront mis au point. C’est celles que nous allons voir sur cet appareil.

Un exemple concret, en images : sélection d’une ouverture proche de f11, indiquée par la flèche orange. Le sujet est à 8m, indiqué par la flèche verte.

Les flèches rouges marquent l’intervalle de distance qui sera focalisé : entre 4m et l’infini (bien que la flèche pointe au-delà de l’infini).

Second exemple avec l’image de droite : sélection d’une ouverture de f4,5 en gardant la même distance de 8m. La distance de mise au point sera alors comprise entre 6m et 15m.

Petit résumé en images animées de ce qui vient d’être expliqué :

Voilà, voilà … vous l’aurez compris, ce type d’appareil peut encore très bien vous servir et les résultats seront généralement (très) bons – voir les exemples de photos prises avec cet appareil LA et LA.

Sa principale qualité, outre celle de ses images et de sa facilité d’emploi, c’est sa taille réduite quand il est plié : vous n’aurez aucune excuse pour ne pas l’emporter avec vous, il tient dans une poche.

N’aurait-il que des qualités ? S’il en a beaucoup, un de ses principal défaut est son utilisation pour le portrait. En effet, il n’est pas muni d’un télémètre et donc faire une mise au point fine sur les yeux du modèle, par exemple, est difficile. Cet appareil est excellent quand on travaille par zones et donc en paysage. Il donnera des négatifs fouillés et qui permettront des agrandissements de qualité.

L’astuce, pour remédier à ce souci est de le munir d’un télémètre qui vous fixerez sur la griffe qui porte bien son nom de « porte-accessoires ».

Je songe notamment à un Watameter, que je vous ai présenté il y a un moment.

Ensuite, il a été pensé pour des films lents. Il donnera son meilleur rendement avec des films de 50, voire 85Asa. Même si son utilisation avec des films de 100Asa ne pose pas de problème, en plein soleil, il faudra se méfier.

Fred, d’Histoire de Photos, vous dira que ce sont des appareils qui changent votre manière de photographier, en (re)prenant le temps, celui de la balade, de la découverte et de la convivialité (je vous encourage à aller voir son site car outre le 6×6, il travaille souvent en argentique et ses conseils sont toujours excellents en la matières).

Certes, vous ne prenez que 12 photos par film, mais des photos réfléchies, composées. Et puis, le temps de recharger, c’est le temps d’une pause qui permet souvent de discuter avec ceux qui vous ont regardé travailler.

« Est-ce qu’on en trouve facilement ? »

Oui car les Nettar ont été produit en relative grande quantité. Rappelez-vous, ils étaient les « entrées de gamme ».

Et donc si vous en trouvez un, vérifiez s’il n’est pas trop rouillé (mal entreposé), que la porte avant s’ouvre avec un minimum d’aide, que le soufflet est intact (croyez-moi, je n’en ai jamais vu un seul troué alors que les Agfa et Kodak c’est une vraie catastrophe à ce niveau), que tous les organes sont fluides (là encore, les Agfa ont généralement leur objectif bloqué – la faute à une graisse qui se fige avec le temps), que l’objectif est propre.

S’il est accompagné de sa sacoche en cuir, c’est encore mieux mais pas indispensable car c’est elle qui porte la sangle pour le porter, mais la majorité des personnes qui utilisent cet appareil le mette en poche ou dans leur petit sac.

Question prix, comptez maximum 40€ pour un en bon état. Attention, le prix peut être plus conséquent si vous tombez sur un exemplaire équipé du Pronto SV et d’un objectif Tessar mais ceux-là sont rares.

Ceci étant, si vous en trouvez-un, faites vous plaisir, vous ne le regretterez pas.

Si vous avez encore besoin du mode d’emploi, c’est par ICI.

Un peu de technique :

Combinaisons obturateur/objectif :
518/16 IIb Novar Anastigmat 1:4,5/75 mm en Pronto (fabriqué : 1949)
518/16, par exemple Novar Anastigmat 6,3/75 (Rodenstock) dans l’obturateur Vero (fabriqué : 53 juillet – 54 novembre)
518/16 Ev Novar Anastigmat 6.3/75 (Rodenstock) à obturateur Vario (fabriqué : 53 décembre – 54 juin)
518/16 Iv Novar Anastigmat 4.5/75 (Rodenstock) à obturateur Vario (fabriqué : juillet 58 – décembre 59)
518/16 Ih Novar Anastigmat 4,5/75 (Rodenstock) dans l’obturateur Velio (fabriqué : 53 avril – 58 juillet)
518/16 Son Novar Anastigmat 4,5/75 (Rodenstock) dans l’obturateur Pronto (fabriqué : 52 juillet – 59 février)
518/16 Ips Novar Anastigmat 4,5/75 (Rodenstock) dans un obturateur Prontor S (fabriqué : février 55 – mars 56)
518/16 Ipms Novar Anastigmat 4,5/75 (Rodenstock) dans l’obturateur Prontor SVS (fabriqué : 53 avril – 59 janvier)
518/16 Fps Novar Anastigmat 3,5/75 (Hensoldt) avec obturateur Prontor S (fabriqué : juillet 53 – décembre 55)
518/16 Fpms Novar Anastigmat 3,5/75 (Hensoldt) dans obturateur Prontor SV (fabriqué : 53 juillet – 55 juillet)
Ouverture : 4,5 à 22
Viseur : viseur optique à vision directe sous la griffe flash
Autre : prévention de la double exposition
indiqué par un point rouge dans la fenêtre du viseur lorsque le film n’est pas avancé (sous-modèles Signal) indiqué par un point rouge dans la fenêtre au-dessus du boîtier lorsque le film avance

Des références : http://camera-wiki.org/wiki/Nettar, https://camerapedia.fandom.com/wiki/Zeiss_Ikon_Nettar, https://blog.bkspicture.com/review_Zeiss_Ikon_Nettar_518_16-Anastigmat_f4.5.html, https://sites.google.com/site/fromthefocalplanetoinfinity/nettar, https://emulsive.org/reviews/camera-reviews/camera-review-zeiss-ikon-nettar-ii-517-16-6×6-folding-camera-by-david-hume# en anglais; https://www.collection-appareils.fr/x/html/appareil-816-Zeiss%20Ikon_Nettar.html, en français; https://www.camarassinfronteras.com/nettar/nettar.html, http://www.camaracoleccion.es/Zeiss_Ikon_Nettar.html, en espagnol

12 commentaires sur “Le Zeiss Ikon Nettar II 518/16

    • Bonjour Nicolas, j’ai bien aimé la compacité du Perkeo, un rien pus petit que le Nettar. Par contre j’apprécie moins sa porte qui s’ouvre « sur le côté », ce qui, pour moi, le rends moins facile à tenir en mains. Le Nettar possède lui une porte qui descend vers l’avant, ce qui est plus confortable. Avantage au Nettar.
      Cependant, celui que j’ai gardé, ce n’est ni le Perkeo, ni le Nettar mais bien le M qui à l’avantage d’un télémètre (ce qui est plus facile pour moi).
      En passant, pour revenir sur les objectifs, en relisant l’article sur le Zeiss Ikon Ikonta M, j’ai le résumé des réponses faites. Je (me) cite : « Les Novar, un triplet, étaient sous traités chez Rodenstock ou Steinheil alors que les Tessar, en quatre éléments, étaient fabriqués par Zeiss ».
      Daniel et toi avez les réponses à nos questions.
      Toutes mes amitiés Nic.

      • Bonjour JP, je connaissais l’histoire et l’origine des optiques Zeiss et Rodenstock (Merci à Hervé Pont pour des heures de lecture passionnante !) je n’étais plus certain de la formule du Novar, s’il s’agissait d’un triplet, ce qui me semblait le plus logique, ou d’un tessar :o) En tout cas, j’ai beaucoup apprécié la qualité des échanges et les interventions pertinentes des différents commentateurs. A l’image de ton site :o)

        • Merci Daniel. Comme le dit si bien WP, ce sont les commentaires qui font vivre un site et j’ai la chance d’avoir des lecteurs qui n’ont pas peur d’intervenir, pertinemment et dans le respect de chacun. J’en suis très heureux et ça me conforte à payer chaque année ma cotisation pour que vive encore le site. Bien amicalement.

  1. Bravo pour cette description du Zeiss Ikon Nettar JP. On apprend beaucoup sur ton site. Le Nettar est très proche du Zeiss Ikonta M. Selon les vidéos en ligne, la qualité optique des Nettar est tout à fait honorable. C’est encore un bon petit folding à garder sur soi pour les balades en pleine nature. Très bon aussi pour les portraits y compris les shootings au flash. Merci JP pour la richesse des infos partagées ici. À bientôt.

    • Bonsoir Fred, oui, tout à fait, l’esprit reste le même, en plus simple (pas de télémètre ici). Tout aussi compact (voir même un peu plus), on prend plaisir à l’emporter partout. Et la qualité des images est effectivement au rendez-vous. Toutes mes amitiés Fred.

  2. Un super article qui tient à la fois de présentation et de mode d’emploi de cet appareil, merci Jean-Pascal. et que j’apprécie tout particulièrement, ayant acheté ce Nettar voici quelques semaines.
    Il est effectivement très agréable et plutôt bien construit. Malgré sa simplicité, voire sa rusticité, si on le compare à ses frères haut de gamme chez Zeiss Ikon, il ne démérite pas, et coûte bien moins cher. Merci pour ce travail JP :o)

    • Bonjour Daniel, merci, ça fait toujours plaisir ces encouragements. Et oui, le Nettar est (presque) aussi excellent que ses grands frères bien plus chers. Souvent parce que les plus pointus pinaillent sur des détails mais aux ouvertures classiques auxquelles on travaille (de f8 à f22 au pire), il est aussi bon. La formule optique, si je ne dis pas de bêtises, est celle des Sonar, plus doux que les Tessar mais la dynamique des films modernes est aussi plus grande et dès lors les détails sont encore mieux présents. Oui, c’est un chouette appareil et il faut le sortir pour s’en rendre compte. Bien cordialement.

        • Ah, tu me fais hésiter Nicolas. Je pense que tu as raison, les Novar sont les autres objectifs de dotation chez Zeiss Ikon pour les appareils d’entrée de gamme. Merci pour le correctif. Toutes mes amitiés.

          • Bonjour JP, bonjour à tous, comme Nicolas je me posais la question sur l’objectif, que ce soit le f4.5 ou le f6.3 (je possède les deux), il me semblait bien qu’il s’agissait d’un triplet, et parce que les deux modèles étaient vraiment des « entrées de gamme » au catalogue (toutes relatives eu égard à la qualité des clichés obtenus), mais dans le doute… Merci à vous deux pour la confirmation.

            • hihihi … Y a toujours plus d’idée dans deux têtes et j’ai la chance d’avoir des lecteurs assidus qui n’hésitent pas à prendre part à la qualité des articles, ce dont je les remercie toujours. Bien amicalement Daniel.

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