Agfamatic 4000

Ah, nostalgie quand tu nous tiens … quoique cela puisse simplement être de la curiosité car, en fait, je n’ai jamais eu de pocket étant plus jeune, très tôt conquis par l’univers des reflex.

C’est donc pour moi – et je l’espère pour vous aussi – l’occasion de (re)découvrir ces appareils qui ont été partout du début des années septante jusque la fin des années nonante.

Si vous vous en souvenez, j’ai abordé les pockets avec l’Agfamatic 6008, puis l’Agfamatic 901, motorisé. Celui que je vais vous décrire aujourd’hui n’était pas dans ma caisse à malices mais chez le vide-grenier de Chièvres où j’ai aussi cueilli le Kodak Instamatic 154 d’un article précédant.

Si je reprends l’historique de ces pockets, et leurs « nomenclatures », on peut les diviser en 3 catégories : les boitiers simples, ceux aux réglages multiples et enfin ceux à exposition automatique, les plus « sophistiqués ».

Et donc pour reprendre cet ordre, en 1974, sont apparus un Agfamatic 2000, un Agfamatic 3000 et l’Agfamatic 4000 d’aujourd’hui. Encore un peu plus sophistiqués, la même année sont sortis un Optima Pocket 5000 et un 6000. Leur différence tenait dans leurs optiques, plus lumineuses, un Agfa Solinar ouvrant à f2,7. Ces deux derniers appareils n’ont pas connu de descendances sous la forme de pocket mais bien une autre lignée très connue, les Optima Sensor, mais c’est une autre histoire, que vous pouvez découvrir sur le site de Philcameras.

Et donc, j’en reviens à mon Agfamatic 4000.

Comme les autres pockets, il utilise le film en cassette 110, qui autorise 12 ou 24 vues. Plus facile que ça, ce n’est pas possible : vous ouvrez l’appareil, l’emballage du film, vous glissez le second dans le premier, vous armez deux fois et c’est parti !

Il est un peu plus compact que l’Agfamatic 6008, avec une partie métallique et le reste en plastique. Même s’il semble « dense » dans la main, il ne pèse que 180gr, film et piles comprises. Celui-là, vous pouvez le glisser dans toutes les poches et il est toujours prêt.

Sur cet appareil, à l’aide de pictogrammes, vous réglez la distance de mise au point (un personnage = 1,2 m à 2m, deux = 2 à 4m, une montagne = 4m à l’infini) et leur équivalant en pieds ou centimètres (en caractères bleus), surtout utilisé pour l’utilisation du flash cube.

Son objectif est un Color Apotar en trois éléments, empruntés à la gamme Optima, mais un peu moins lumineux, ouvrant à f6,3. C’est un 26 mm, qui correspond environ à un 55mm en 24×36. Cet avantage d’un objectif réglable en distances est encore accentué par un obturateur électronique.

Pourtant, à l’époque de sa sortie, quelques uns se plaignaient de devoir appuyer fort sur le déclencheur, pourtant appelé  » sensor », ce qui risquait de provoquer des flous de bougé. Mais c’était sans comprendre la subtile mécanique interne de cet obturateur : le client pouvait s’attendre à un déclencheur électrique, couplé à l’obturateur électronique mais Agfa y a placé une déclencheur mécanique parce que celui-ci a une double fonction :

  • lors du déclenchement, un levier engage le posemètre et lorsqu’on pousse un peu plus, il libère la première lamelle de l’obturateur
  • lorsque la première lamelle a été déclenchée mécaniquement, elle actionne un second interrupteur qui maintient le contact jusqu’à ce que la seconde lamelle de l’obturateur se referme

Deux avantages à cette procédure : un, la cellule ne s’active que lorsque l’on en a besoin (ce qui économise les piles) et deux, il ne faut pas maintenir le doigt sur le déclencheur, la première poussée ayant engendré les différentes réactions.

Pas mal vu la taille de l’appareil …

Quelques mots du viseur ensuite : il est clair, avec un cadre qui reprend les marques de corrections de la parallaxe. Il y a une diode rouge qui s’éclaire pour signaler que le flash cube est fini (les 4 ampoules ont été utilisées) et une autre diode rouge s’allume si la durée d’exposition dépasse le 1/30s et elle reste allumée jusqu’à ce que la seconde lamelle de l’obturateur coupe le circuit. Pour les longues expositions, c’est un indicateur de temps de pause (bon, c’est vous qui devez égrainer les secondes).

Le réglage de l’exposition est de 30s à 1/500s, la synchronisation avec le flash cube étant réalisée au 1/50s. Le tout était réglé par la cellule, visible à côté du viseur.

Dernière petite attention, vous pouvez y viser un déclencheur souple pour une pause plus lente mais vous devrez le poser sur une surface plane car il n’y a pas d’endroit pour le fixer sur un pied.

Alors quelle sensation avec ce type d’appareil ?

Il faut un (tout) petit temps d’adaptation, surtout pour le tenir correctement entre les doigts, sans en mettre un devant le viseur ou l’objectif et le tenir le plus horizontalement possible. Puis, j’avoue, c’est assez addictif, vous le dégainez rapidement et clic-clac, vous passez à la vue suivante …

Franchement, je comprends qu’il s’en soit vendu des camions !

Un point positif sur cet appareil, contrairement par exemple au 6008, c’est que vous pouvez atteindre les piles, placées sous l’appareil, sans devoir ouvrir la chambre de celui-ci.

C’est une expérience à tenter si vous n’en avez jamais eu un en mains, D’autant que vous les trouverez à des prix ridicules : +/- 15€ pour les plus sophistiqués, que je vous recommande afin de bénéficier d’une cellule, de quelques réglages de distances, voire de motorisation pour certains (cf. l’Agfamatic 901 p. ex.)

Juste pour le plaisir, une petite video publicitaire de l’époque

Une petite vidéo d’illustration

Je ne le répèterai jamais assez mais les films 110 sont toujours en vente et la firme Lomography propose quelques variantes pour aller jusqu’au bout de la démarche : effets spéciaux assurés !

Vous en trouverez aussi chez Fotoimpex et RetroCamera. Vous n’aurez plus d’excuses pour ne pas succomber à ces appareils terriblement intuitifs, qui donnent envie de faire des photos. La taille des appareils leur permet de se glisser partout.

Essayez, vous ne serez pas déçu, en tout cas si vous acceptez les limites naturelles de ce type de film, qui font le charme de cette photographie.

Des références comme d’habitude : http://www.app-phot-col.com/photcol/pdfr/T34/2092.pdf, https://fr.wikibooks.org/wiki/Photographie/Fabricants/Agfa/Agfa_Agfamatic_4000_pocket_sensor, http://www.app-phot-col.com/photcol/pdfr/T34/2055.pdf, https://www.collection-appareils.fr/x/html/appareil-556-Agfa_Agfamatic%204000%20Pocket.html en français, http://apphotnum.free.fr/Agfamatic-e.html, http://apphotnum.free.fr/Agfamatic%20recap.html, https://camerapedia.fandom.com/wiki/Agfamatic_4000_pocket_sensor, https://camerapedia.fandom.com/wiki/Agfa_Optima_6000_pocket_sensor en anglais, https://de.wikipedia.org/wiki/Agfamatic en allemand

2 commentaires sur “Agfamatic 4000

  1. Ping : Vues aériennes – Raconte-moi Angoulins !

    • Bonjour Jean-François, super cette photographie d’époque ! Comme quoi un tout petit appareil peut donner de grande image. Merci de ce témoignage en tout cas et pour le lien vers le site. Bien cordialement.
      PS j’invite les lecteurs à cliquer sur le lien du commentaire et de descendre à la photo du terrain de foot d’août 1979.

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