Le Petri Computor 35

Ah, celui-ci vient de la brocante de Champagne sur Oise que j’ai évoquée dans l’article que vous trouverez ICI.

Il était dans une house, malheureusement en très mauvais état. L’appareil lui est beau, un peu poussiéreux, mais sans plus.

Impossible de le tester car manifestement, sans pile il ne fonctionne pas. Allez, je prends le risque, il a une bouille sympa !

Et, de plus, il a une forme qui rappelle vaguement d’autres appareils de l’époque, comme les Yashica Electro 35, le Minolta Hi-Matic F par exemple.

Alors voilà, maintenant que j’ai un peu de temps, je le reprends et je vais essayer de vous l’expliquer.

Son modèle, déjà, nous indique son époque : 1970, celle où les appareils électroniques avaient encore quelque chose de moderne, de futuriste. Computor, ça fait « tendance » et – accessoirement – référence à son obturateur électronique, nous y reviendrons.

Sorti donc en 1970 et produit jusqu’en 1974, alors même que d’autres modèles ultérieurs l’ont suivi, comme le Computor II de1972 à 74, le Computor III (qui l’eut crû !) à partir de 1974 (mais moins bien fourni que son aïeul toujours vendu), il est produit en noir et en chromé (mais vous ne connaissez, c’est le noir que je préfère).

Ce qui m’avait intrigué quand je l’ai pris en mains, c’est le sigle sur la face avant, qui me rappelait celui apposé sur les Yashica Electro 35 et suivant.

Ce sigle, ou symbole, indiquait que l’appareil était « électronique ».

De fait, si vous regardez bien la photo ci-dessus, vous voyez sur le dessus de l’objectif, un petit « œil », celui de la cellule, une CdS.

Cet emplacement est toujours judicieux car si vous montez un filtre sur l’objectif, la cellule en tient automatiquement compte.

Cette cellule se règle de 25 à 800 Asa (eh oui, à l’époque, les films n’étaient pas encore « rapides ») grâce à une bague sur l’avant de l’objectif.

Puisque nous sommes sur ce dernier, c’est un C.C. Petri de 40mm ouvrant à f2,8. Vous y découvrez aussi la bague d’ouverture, marquée de f2,8 à f22 et de deux lettres en vert, EE, pour exposition électronique.

L’ouverture et la vitesse d’obturation sont sélectionnées en fonction du posemètre. De fait, les réglages d’ouverture manuelle sont destinés à un usage du flash, la vitesse d’obturation étant alors réglée sur 1/30s.

L’obturateur est donc électronique – comme je le faisais remarquer plus haut, sans piles, point de salut ! – et il donne des vitesses de 4s à 1/250s. Deux LED, une verte et une rouge, indiquent si la vitesse sélectionnée est plus ou moins que 1/30s, limite du risque de bougé.

Tant qu’à faire le tour du boitier, vous verrez qu’il est équipé d’un sabot avec prise centrale synchro X et il possède aussi une prise PC . Le compteur de vue, classique avec remise à zéro automatique, est aussi au dessus. A côté du sabot, les deux LED indicatives.

En dessous, rien de spécial : la trappe à piles (2LR44), le filetage pour un trépied, le bouton pour débrayer lors du rembobinage.

Juste aussi le rappel discret, sur le fut de l’objectif, que cet appareil est japonais.

Ce Petri 35 Computor est un télémétrique, avec un télémètre couplé, que vous actionnez avec la bague de mise au point, munie d’un « doigt » pour une meilleure préhension. Le patch, jaune, se déplace dans le viseur jusqu’à ce que vous fassiez coïncider les 2 images.

Le viseur est collimaté, sans rappel de correction de la parallaxe. Les deux LED du dessus sont présentes aussi dans le viseur.

Pour le charger, c’est facile : abaissez le verrou sur la tranche gauche et le dos s’ouvre.

Vous glissez la bobine dans la chambre, tirez l’amorce jusqu’à la bobine réceptrice, largement fendue, actionnez une fois l’armement pour faire prendre le film, en vérifiant que vous êtes bien aligné sur les roues dentées, et vous refermez. Encore deux « tirs » à blanc, et vous voilà prêt à sortir.

Bon, n’oubliez pas de régler la sensibilité sur la bague avant de l’objectif sinon le posemètre intégré sera induit en erreur.

Que penser de cet appareil finalement ?

Esthétiquement, il est beau (mais la beauté est subjective !), surtout en noir. Techniquement, il n’est pas mal avec son obturateur électronique, son télémètre couplé, sa cellule judicieusement placée, son encombrement réduit (à peu près la taille d’un Yashica GX).

On peut lui reprocher sa vitesse maximale, un peu limitée (1/250s) mais d’autres ne font guère mieux à l’époque. Ou son viseur, un peu avares en informations, mais encore une fois, les concurrents ne font pas mieux et lui peut compter sur ses deux LED indicatives.

Ou son ouverture de f2,8 un peu faible ? Là, c’est vrai que les concurrents faisaient mieux tels les Yashica avec leurs ouvertures à f1,7, le Minolta aussi mais ce n’est pas rédhibitoire.

De ce que j’ai pu découvrir, et les exemples sont ci-dessous, les images qu’il délivre ne sont pas mauvaises du tout. Elles ont le charme des appareils télémétriques fixes des années septante.

Si vous en trouvez un en très bon état, 50€ me semble un juste prix pour que vous puissiez l’emporter. Dites-vous encore que le modèle n’est pas très courant.

Récapitulatif des images

Des exemples de photos prises avec cet appareil LA et dans la video ci-dessous

Pub d’époque (merci Collection-appareils)

Grenier-Natkin 1972

Phokina 1972-73.

Petite video d’illustration

Des références : http://camera-wiki.org/wiki/Petri_Computor_35, https://camerapedia.fandom.com/wiki/Petri_Computor_35, https://en.wikipedia.org/wiki/Petri_Camera en anglais; https://collection-appareils.fr/x/html/appareil-11404-Petri_Computor%2035.html, http://www.fexmania.fr/picture.php?/1299 en français

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