Le Canon Eos 300v

Encore un appareil boudé par nos plus jeunes, et pourtant …

Celui-ci trainait dans une brocante, dans un vieux sac Canon qui l’avait certes protégé de la poussière et des coups mais qui ne valait plus rien. Petite négociation et le voilà à mon épaule pour la suite de la balade.

J’ai déjà abordé le Canon Eos 300, celui qui inaugurait la dernière ère argentique des appareils destinés aux amateurs éclairés.

En fait j’ose à peine écrire que cet article sera court, la plupart des infos étant dans l’article cité précédemment. Mais quand je commence comme ça, je découvre toujours qu’il y a encore tant à dire sur le nouveau venu.

Allez, c’est parti … avant une petite remarque : pas évident de trouver des infos sur ce type d’appareil. Pas encore assez vieux, boudé par les aficionados de l’argentique, trop plastique, …. ? Même en anglais, les textes sont rares et mon japonais est rudimentaire.

Tout d’abord notre Canon Eos 300V s’appelle Rebel Ti aux USA et Kiss5 ou All New Kiss au pays qui l’a vu naître.

Présenté en 2002 au public, il étonnait par sa forme très ergonomique, sa légèreté (365gr), sa compacité et ses compétences. Il était, en effet, l’appareil disposant de l’autofocus le plus rapide et de l’exposition automatique la plus avancée de sa catégorie.

Il sera suivi du dernier Eos argentique, l’Eos 300X qui clôturera l’aventure en 2004.

La série des Eos 300 sera sans doute une des meilleure réussite commerciale de la marque : les appareils étaient performants, faciles à utiliser, permettaient de progresser, compacts, légers et, surtout, abordables.

Déjà ici, c’est un micro-ordinateur de traitement qui gère les algorithmes intégrés dans sa mémoire pour la gestion des prises de vue.

Ainsi, nous pouvons noter l’autofocus le plus rapide de sa catégorie (à 7 points), nous l’avons déjà écrit, et un autofocus prédictif très amélioré pour le suivi de sujets en mouvement.

Sa forme, ergonomique, notamment sa poignée très travaillée, autorise même la prise de vue à une main.

La partie arrière pourrait même prêter confusion avec un appareil numérique à cause de son grand écran LCD (30×30), rétroéclairé, qui permet de voir clairement tous les paramètres de l’appareil, même quand il fait sombre.

Ensuite, toutes les fonctions principales sont regroupées sur la droite permettant, la encore, d’utiliser l’appareil à une main si besoin.

Autre amélioration très appréciée : la monture d’objectif n’est plus en plastique (ce qui stressait nombre d’utilisateurs quand à sa solidité) mais en acier inox.

Pour le reste, on reprend ce qui a fait le succès de l’Eos 300 : un flash intégré « pop-up » fait également office de lampe d’assistance AF et de lampe de réduction des yeux rouges, un obturateur à plan focal vertical en métal qui offre des vitesses de 30s à 1/2000s, contrôlée électroniquement. La synchro flash est au 1/90s et il y a une pose B. Les pellicules codées DX sont lues par l’appareil avec une plage de sensibilité de 6 à 6400Iso. Il y a encore un retardateur électronique de 10 s. On peut vérifier la profondeur de champ et il y a une compensation d’exposition de +2 à -2EV avec incrément de 1/2 stop.

Ensuite, la mesure se fait à travers l’objectif (TTL) via une cellule photoélectrique au silicium (SPC) sur 35 zones. La sélection de la zone est soit automatique, évaluative (avec n’importe quel collimateur AF), partielle (réglée automatiquement avec le verrouillage AE) et enfin moyenne pondérée centrale (avec le mode manuel).

L’autofocus est basé sur un capteur CMOS et il travaille avec la lumière du capteur AF.

Il a existé une version « date » qui devrait peut-être encore fonctionner de nos jours.

Je reviens un instant sur la poignée, incurvée : le déclencheur est au dessus, légèrement incliné pour un meilleur touché. L’insert rouge est le capteur de la télécommande et la lampe témoin du retardateur. En dessous, elle renferme les batteries (2 CR2).

Sur la face avant de l’appareil, autour de la monture à baïonnette, le gros bouton pour désengager l’objectif et celui, plus petit, pour sortir le flash. Et en dessous, discret à se faire oublier, le petit bouton de prévisualisation de la profondeur de champ (au bout de la flèche).

Revenons au dos de l’Eos 300v. Un verrou permet d’ouvrir la porte sans forcer. Outre l’écran carré, il y a aussi les boutons de verrouillage AE (mémoire de l’exposition) et autour de l’écran, trois autres petits boutons : pour la compensation d’exposition, faire alterner les fonctions et pour illuminer l’écran. En dessous, qu’il faut actionner avec une pointe Bic par exemple, le minuscule bouton pour rembobiner anticipativement le film engagé. Une fonction permet de garder l’amorce sortie.

Vous voyez ici dessous toutes les informations que l’on peut lire sur l’écran. Avouez que là on n’est pas loin de ce que nous connaissons avec les numériques. Rassurez-vous, toutes les indications reprises ici le sont pour montrer la richesse de l’écran. De fait n’apparaissent que celles utiles et celles sélectionnées.

Si ce n’est, petite remarque personnelle en passant, que tous ces réglages étaient faciles à faire et qu’il n’y avait pas besoin de menus interminables et à rallonge pour les modifier, comme sur les numériques actuels (dit monsieur, on pourrait pas revenir à ça ?)

Le viseur de l’appareil lui aussi est on ne peut plus complet.

Il couvre 90% de l’image. C’est un écran laser mat avec les indicateurs de mise au point (les collimateurs) superposés. Sur la ligne du dessous, l’affichage de la vitesse, de l’ouverture, l’exposition, le verrouillage AE/FE, l’indicateur du flash s’il est prêt, l’icône pour la réduction des yeux rouges et un indicateur pour la bonne mise au point.

La molette de sélection vous rappellera des choses connues, c’est quasi les mêmes que celles des Eos numériques, la fameuse « roue PSAM », divisée en trois zones.

On y retrouve le programme P qui autorise des modifications de réglages, la priorité vitesse, la priorité ouverture, le mode manuel et le système de calcul de la profondeur de champ automatique (A-Dep).

Puis le fameux « carré vert », le mode tout automatique où l’appareil prend la main pour tout (enfin à part viser et déclencher bien sûr).

La troisième zone est celle des programmes automatiques pour des sujets spécifiques comme le portrait, le paysage, les gros plans, le sport, le portrait de nuit, et la désactivation du flash. Ça peut dépanner le cas échéant.

Imaginons que vous ayez l’appareil devant les yeux. Et imaginons que vous vous soyez mis en mode manuel : vous réglez d’abord la vitesse en tournant le molette sur le dessus de la poignée avec votre index, puis vous aller régler l’ouverture de l’objectif, en appuyant et maintenant enfoncé le bouton AV+/- et avec l’index, grâce à la molette, vous allez régler l’ouverture. Vous pouvez tout contrôler dans le viseur.

C’est aussi facile que ça !

Un mot encore sur la monture de cet Eos 300v, la désormais traditionnelle monture EF, qui vous ouvre un parc d’objectifs assez extraordinaire à découvrir. Il y en a pour tous les goûts et toutes les bourses.

Une petite restriction toutefois : les objectifs EF modernes ne sont pas conçus pour la dynamique des films argentiques mais pour la froideur d’un capteur qui ne connait que deux états : 0/1.

Leur rendu sera souvent déconcertant. Mieux vaut aller piocher dans la riche gamme des « anciens » objectifs EF. Ils seront aussi moins chers que les plus récents.

Et vous serez surpris du rapport qualité/poids de l’ensemble. Avec un 50mm, un film, les batteries, vous ne dépasserez guère les 600gr. Avec un « bon vieux » tout mécanique bien vintage, vous ne serez pas loin du kilo !

Mais seulement voilà, il n’a pas l’aura, ni l’attrait de ces vieux machins tout métalliques. Ni sans doute leur résistance dans le temps (les plus anciens Eos 300v ont moins de 25 ans à la date de ces lignes).

Cependant, pour découvrir la photographie argentique, je reste persuadé que ce sont de bons appareils, qui vous éviterons bien des déconvenues et du gaspillage de films (au prix où ils sont maintenant !) car cet Eos 300v est précis, facile à utiliser, performant et pertinent dans ces aides aux réglages.

Bref, une espèce de maître achat incompris car cet appareil offrait le meilleur de son époque pour les amateurs désirant se perfectionner et progresser. D’autant que son prix, de nos jours, est souvent ridiculement bas : comptez environ 40€ avec un objectif Canon 50mm.

L’essayer, c’est l’adopter !

Videos d’illustration :

Le mode d’emploi, consultable en ligne, est ICI.

Pour les spécifications, pléthoriques, je vous renvoie au site CANON.

Des références : https://en.wikipedia.org/wiki/Canon_EOS_300V, https://global.canon/en/c-museum/product/film236.html, https://www.imagingpixel.com/p/canon-eos-rebel-ti.html, en anglais; https://fr.wikipedia.org/wiki/Canon_EOS_Rebel_Ti, en français

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