Le Lomo Instant Wide, la suite.

Ah, celui-là, ça fait bien un an qu’il attend dans sa boite …

Finalement, à force de traquer les vieux machins, j’en oublie presque les nouveautés qui sont quand même encore de l’argentique et de … l’instantané.

Car cette façon de photographier a toujours ses adeptes et elle en gagne chaque jour de nouveaux, aussi dans les tranches d’âge les plus jeunes, et c’est tant mieux !

Personnellement, je trouve les formats « carte de crédit » trop petits même s’ils sont amusants car faciles à ranger dans un portefeuille, après une soirée par exemple.

Arrêtons-nous un instant d’ailleurs sur les différents formats, pour y voir plus clair :

Source : Instamaniac, de gauche à droite, le Mini, le Square, le Wide

  • le Mini avec un format de film de 54(L) x 86(H) mm pour une image de 46(L) x 62(H) mm
  • Le Square avec un format de film de 86(L) x 72(H) mm pour une image de 62(L) x 62(H) mm
  • le Wide avec un format de film de 108(L) x 86(H) mm pour une image de 99(L) x 62(H) mm

C’est le dernier format qui s’approche le plus du format des films 600 (et SX-70) de chez Polaroid (78 x 80 mm pour l’image dans un format de film de 89 x 108 mm).

Si vous regardez bien les tailles, il y a une constante, la hauteur, de 62mm pour tous les formats.

Tous ces films sont fournis par Fuji, qui a, de facto, pris la relève de Polaroid dans le domaine de l’instantané.

Pour mémoire, Fuji a fabriqué, en son temps, des films sous licence pour Polaroid, notamment les fameux Pack 100, abandonnés vers 2014 si mes souvenirs sont exacts mais c’est sa collaboration avec Kodak, l’ennemi juré de Polaroid, qui entrainera Fuji dans l’instantané.

A côté des films Instax, qui utilisent une chimie assez semblable au Polaroid mais plus proche par la conception de celle de Kodak (si vous voulez découvrir comment ça fonctionne, je vous recommande d’aller sur le site des Numériques qui explique très bien tout cela), il y a aussi une nouvelle génération, celle du « zéro ink », c.-à-d. sans encre, ni ruban (comme les imprimantes matricielles).

Comme son nom, contracté en ZInk, l’indique, la feuille de papier ne contient aucune chimie, ni encre mais des cristaux thermosensibles couchés directement sur celle-ci. Lors de la prise de vue ou, sur les petites imprimantes portables, lors de l’impression, c’est la chaleur qui va révéler l’image captée (pour des infos plus précises, allez sur le site leblogphoto qui explique aussi ça très bien).

Aujourd’hui donc, il y a le choix de la technologie, un peu moins celles des formats, le Mini étant le plus répandu et le plus « merchandisé » par Fuji, qui le décline dans toute une série de coloris, de décors (voir sur le site Fuji, les « thématiques ») très tendances auquel il fournit toutes une série d’accessoires ludiques (des cadres, des albums) et, bien évidemment, toute une série d’appareils spécifiques, pour toutes les bourses et tous les goûts.

Pour ma part, je garde ma préférence pour le Wide et là, le choix des appareils diminue drastiquement car chez Fuji, il ne reste que le Wide 300.

Source : Instax.eu

S’il ne manque pas de qualités, il est finalement très sobre et – disons-le – peu « poussé » par Fuji, qui lui préfère le Square.

Si je le résume, disons qu’il fait des photos. Finalement, c’est ce qu’on lui demande à la base.

N’empêche, de nos jours, c’est un peu … peu ! Et ça limite le côté créatif de pas mal de gens.

Alors, chez Lomography, qui aime bien la créativité, la douce folie, les expérimentations, ils ont décidé de créer leur propre appareil grand format, le Lomo Wide.

Source : Lomography

Au point de vue taille, le Fuji et le Lomo sont très proches – taille du film oblige.

Je trouve amusant le fait que le viseur du premier soit à gauche et celui du second, à droite. Aussi peu pratique l’un que l’autre, j’y reviendrai.

Par contre au niveau fonctionnalités et accessoires, le Lomo enfonce le Fuji, tout en étant près de 50% plus cher(199€ en version classique et jusqu’à 219€ pour des éditions spéciales contre 119€). Mais quand on aime, on ne compte pas, dit-on !

De prime abord, nous avons affaire à un gros et grand appareil (650gr). Soit à la finition austère (blanche ou noire) soit franchement coloré selon les designers appelés à le relooker, selon les saisons et/ou les promotions.

Ensuite, quand on le prend en mains, il est assez ergonomique et agréable à tenir. Un petit exemple, le bouton du déclencheur, sur la face avant, ne se pousse pas vers le haut ou vers le bas, mais s’enfonce vers l’intérieur, ce qui est, somme toute, confortable et assez naturel.

Sa finition tient plus de la 2CV que de la Rolls, mais tout est bien assemblé.

Donc, au déballage du Lomo, vous aurez :

  • un appareil Lomo Instax Wide (ok, c’est bien là le minimum attendu)
  • des compléments optiques comme un ultra grand-angle, un « macro » et un « Splitzer »
  • un viseur complémentaire pour le grand angle
  • des filtres colorés à glisser devant la fenêtre du flash
  • un bouchon d’objectif qui sert aussi de déclencheur à distance
  • un minuscule (et assez inutile) miroir près de l’objectif (ah, les selfies !)
  • un livret sur les techniques de prises de vue
  • le mode d’emploi

Les compléments optiques se visent sur l’objectif initial (pas de vis de 49mm, courant), tout comme cet étrange « Splitzer », un filtre qui permet d’occulter une partie de photo à la fois, en faisant tourner le cache. Il donne la possibilité de découper sa photo sans superpositions puisqu’on n’expose qu’une partie à chaque déclenchement.

L’utilité de cet objet me donne l’occasion de vous expliquer une autre particularité du Lomo Wide : la possibilité de faire des surimpressions.

Il suffit d’appuyer sur le bouton marqué MX, au dos, avant la prise de vue et l’appareil se ré-arme sans faire sortir la prise précédente. Pour éjecter, in fine, le résultat, il faut ré-appuyer sur le même bouton. Effets créatifs assurés !

Son objectif de 90mm est un équivalant 35mm en 24×36, ouvrant de f8 à f22. Il propose 3 positions de mise au point : 60cm – réduite à 10cm avec le complément gros plan, 1-2m et l’infini. Si ce réglage des distances, par zones, parait frustre, il a l’avantage de la simplicité.

Ne vous affolez pas, mais une déformation en coussinet (effet convexe) sera visible, surtout si votre sujet est à moins de 2 mètres. De plus, l’objectif, non traité, est sensible au flare (reflets indésirables). Mais ça participe aux effets créatifs recherchés généralement par les lomographistes.

L’exposition est automatique programmée, ce qui veut dire qu’elle s’adapte à vos choix de distance, à l’utilisation ou non du flash (eh oui, on peut le débrayer). La cellule est précise et donne d’excellents résultats, même dans des conditions parfois compliquées de prise de vue (éclairages différents, contre-jour, p. ex.).

Le viseur, très mal fichu à l’extrême droite (tout comme l’est celui du Fuji, à l’extrême gauche), va vous donner des sueurs froides car il n’y a pas de correction de la parallaxe dans le viseur. Il faudra s’habituer pour cadrer correctement mais on y arrive avec de l’entrainement. En dessous de 3m, il faut vraiment y faire attention car le décalage est important.

Je reviens un instant sur le bouchon d’objectif, qui est donc aussi le déclencheur à distance et qui commande le mode bulb (pose B) : une pression ouvre l’obturateur, une seconde le referme.

Et puis, voilà le paquet de cerises des fonctionnalités, qu’aucun autre appareil instantané ne propose, qui sont regroupées à l’arrière du boitier :

  • le flash, activé par défaut mais que l’on peut débrayer (touche on/off), je l’ai déjà mentionné
  • la possibilité de mettre un flash externe avec une synchro flash
  • les languettes de gel colorés que vous pourrez mettre devant pour oser toutes les fantaisies
  • la multi-exposition, que je citais plus haut
  • la possibilité de corriger l’exposition (+1/-1) d’un simple curseur
  • le bouton qui permet de choisir de travailler en automatique, en pose B ou au 1/30s
  • un filetage pour le fixer sur un trépied

Si avec ça vous ne savez pas vous amuser …

Et encore, il y a les compléments optiques que j’ai évoqué plus haut :

  • le complément « grand angle » équivalant à un 21mm en 24×36, avec son propre viseur (mais toujours pas collimaté), qui se vise sur l’objectif de base. Des déformations en barillet (effet concave) seront visibles mais chez Lomography, ça participe au jeu
  • le complément « macro », sorte de bonnette comme on en faisait dans le temps (voir les Yashica Electro 35 ou les Canonet qui proposaient ces accessoires), qui permet de s’approcher jusqu’à 10cm de son sujet. Attention, elle n’est pas précise du tout et va « manger » de la luminosité (à compenser avec le correcteur). Si vous vouliez photographier des plantes en mode macro, heu … bon courage.
  • le fameux Splitzer, qui vous permet de photographier « par morceaux » sans faire de surexposition puisque vous ne dévoilez qu’une partie du sujet à la fois (ne pas oublier d’appuyer sur MX à chaque prise de vue). Pas simple à maitriser mais amusant.

-« Bon, c’est bien beau tout ça, mais, et les photos ? »

Soyons honnête, il va falloir en rater beaucoup pour maitriser l’engin.

Car si, sur papier, ça à l’air simple, pour être à la hauteur de ses envies, il faut tâtonner : trouver d’abord le bon réglage pour être net et cadrer ce que l’on voulait cadrer (fichu viseur); avoir le courage d’oublier le complément « macro », bien trop imprécis et difficile à utiliser; trouver le bon équilibre avec le flash, selon les distances envisagées (trop près, ça crame tout, trop loin, il fausse les couleurs).

A ce rythme là, vous avez intérêt à acheter les film par double pack, ce qui réduit – sensiblement – le coût de la photo (comptez quand même 1€ par image).

Je vous avoue que je ne le maitrise pas encore, mais je ne désespère pas d’y arriver.

-« Pourquoi tant d’obstination ? »

Parce qu’il est le seul appareil maniable à proposer un aussi grand format.

Sauf le Kodak Classic Smile, que j’ai toujours mais qu’il est difficile d’approvisionner en film et pour lequel je crains souvent de ne plus en trouver. De plus, il offre moins de possibilités.

Alors, est-ce un bon achat ?

Oui si vous aimez les grands formats en instantané.

Oui si vous arrivez à le trouver en occasion, revendu par quelqu’un qui a abandonné.

Oui car vous pouvez aussi faire des photos toutes simples avec lui, sans essayer d’en tirer la « substantifique moelle » et il s’en tire pas mal.

Videos d’illustration

Un peu de technique :

  • Format de pellicule : Fujifilm Instax Wide Film
  • Zone d’exposition : 64mm x 99mm
  • Focale : 90mm (équivalent à 35mm)
  • Type d’exposition automatique : automatique programmée
  • Ouverture : f/8, f/22
  • Gamme des vitesses d’obturation: Bulb, 8s-1/250 (mode automatique), 1/30 (Mode vitesse d’obturation fixe)
  • Compensation d’exposition : valeurs d’exposition +1/-1
  • Mécanisme d’éjection : motorisé
  • Expositions mutliples : oui
  • Nombre guide métrique du flash intégré : 13 (m)
  • Flash intégré : Mode flash automatique & mode flash Off
  • Distance de mise au point minimal : 0.6m (0.1m avec l’objectif gros plan)
  • Zones de mise au point : 0.6m / 1-2m / infini
  • Emplacement pour trépied : oui
  • Transmission de la télécommande : infrarouge
  • Piles : 4 x piles AA (4 x 1.5V)
  • Pile pour cache objectif déclencheur à distance: 1 x pile 2025 (3V)
  • Diamètre du pas de vis du filtre : 49mm

Pour le mode d’emploi, c’est par ICI (en anglais) et par LA (en français)..

Des références : https://www.lesnumeriques.com/appareil-photo-instantane/lomography-lomo-instant-wide-p29381/test.html, https://microsites.lomography.com/lomo-instant-wide-camera/fr/technical-information/, https://www.photoglob.fr/test-lomography-lomo-instant-wide-avis-cet-instantane/, https://www.cnetfrance.fr/produits/lomography-lomo-instant-wide-test-d-un-appareil-photo-instantane-pour-les-creatifs-experimentes-39853116.htm, https://www.instamaniac.com/test-avis-lomo-instant-wide-lomography/, https://www.01net.com/tests/test-lomography-lomo-instant-wide-la-photo-instantanee-passe-en-mode-expert-5329.html, https://www.instamaniac.com/comparaison-films-instax-mini-wide-square/, https://www.lesnumeriques.com/photo/comment-ca-marche-le-film-instantane-pu122583.html, https://leblogphoto.net/le-papier-photo-instantane-zink-explique/, https://www.lemonde.fr/guides-d-achat/article/2021/10/07/instax-ou-polaroid-les-meilleurs-appareils-photos-instantanes-en-2021_6097486_5306571.html, https://lafillerenne.fr/blog/712/ en français; https://instaxmagic.com/2017/06/24/lomo-instant-wide-modification/, https://danfinnen.com/review/lomo-instant-wide-camera-review/, https://www.techgearlab.com/reviews/electronics/instant-camera/lomography-lomoinstant-wide, https://www.dpreview.com/articles/9457153928/lomography-launches-lomo-instant-wide-camera en anglais

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