L’Olympus XA 2

Ohlala, celui-là je devais vous le présenter depuis … juin 2022 !

Il fait partie de ces petits appareils qui ont un succès fou dont on se demande pourquoi et dont les prix ne cessent de grimper …

S’il a trainé dans mes « brouillons » c’est que je ne l’ai pas trouvé amusant : trop petit pour une utilisation avec mes doigts gourds et ma vue qui baisse. Même si cela n’enlève rien aux qualités de l’engin, soyons bien clair.

Je vais donc tenter de me rattraper à son sujet …

On ne peut pas parler de cet appareil sans parler de son génial concepteur, Yoshihisa Maitani l’inventeur du Pen F, du Pen E, du OM-1 et du XA (entre autre).

Remettons-nous en 1979. Outre la miniaturisation de l’ensemble, il a eu l’idée le premier de ce design inédit, avec ce clapet coulissant devant le bloc optique, qui protège ce dernier efficacement, comme la commande de mise au point, le sélecteur Iso/Asa, mais aussi assure la cohérence de l’ensemble. Puis il y avait l’obturateur vertical, le déclencheur à commande électromagnétique, le retardateur enchâssé et le télémètre.

Selon la légende, il a été conçu pour tenir dans une poche de chemise (tiens, comme le Minox EL) en conservant des fonctionnalités de « grand ». Tout a été conçu pour garder cette taille minimaliste et le design du boitier est un trésor d’ingéniosité.

Et tant qu’à faire preuve d’inventivité, Maitani a reformulé la forme de l’objectif, un Zuiko 35mm f2,8 avec le mécanisme de mise au point à l’intérieur, ce qui éliminait le besoin d’un objectif plus long et de l’action télescopique associée au mouvement de l’objectif.

Pari réussi, le XA sera le premier d’une série d’appareils qui aboutiront au Mju au tournant des années nonante, un autre succès. Les années quatre-vingt seront Olympus pour tout ce qui touche aux petits appareils performants et de taille (très) réduite, puis celles des années nonante avec leurs successeurs !

Le modèle original, le XA, sera vendu de 1979 à 1985 et donnera, comme tous les appareils bien nés, une descendance active. Petit résumé :

  • Olympus XA : petit télémètre avec objectif Zuiko 35mm f/2.8 en 6 éléments à priorité ouverture
  • Olympus XA1 : appareil photo mécanique simple avec une cellule au sélénium
  • Olympus XA2 : appareil photo à mise au point par zone, obturateur automatique programmé, objectif Zuiko 35 mm f/3,5 à 4 éléments
  • Olympus XA3 : Identique au XA2 avec reconnaissance automatique de la vitesse du film « DX », un peu plus grand que les précédents
  • Olympus XA4 : appareil photo à mise au point autofocus, objectif macro large de 28 mm mais aussi plus grand que les XA – XA1 – XA2

Mais arrêtons-nous sur le Olympus XA 2 qui nous intéresse aujourd’hui.

Il remportera le premier prix du « Good Design Mark » en 1981 au Japon. Il était considéré comme l’ultime niveau de la technologie de précision japonaise du moment, rien que ça !

Voyons voir ce qu’il nous réserve …

S’il abandonne le complexe et efficace objectif Zuiko 35mm f2,8 du XA, il gagne un Zuikon 35mm à 4 éléments ouvrant à f3,5 qui reste de très grande qualité.

Comme il n’est plus télémétrique, il propose un système de mise au point par zones, trois en fait. Vous réglez la distance grâce à un petit levier sur l’avant de l’appareil. Sa mise au point minimale est de 1,2m.

Petit point d’attention, un peu comme avec le LC-A si mes souvenirs sont bons, s’il fait bien clair, avec le réglage à 1,2m, vous serrez bien net. Par contre, si la lumière est plus chiche, mettez-vous sur la position « montagne », vous gagnerez en netteté. Le reste, c’est le XA 2 qui le réglera pour vous, car l’appareil est devenu automatique.

Autre petit détail utile : à chaque fois que vous fermez le boîtier, la distance se remet sur celle du milieu, il faut y penser. Maintenant, dites-vous que c’est sur cette distance-là que vous travaillerez essentiellement. Comme ça, il suffit de pointer et appuyer sur le déclencheur !

Sous l’objectif, le réglage pour la sensibilité de la cellule, de 25 à 800 Asa.

Par en dessous, un tout petit levier vous permet de vérifier l’état de la batterie et d’enclencher le retardateur, plus ou moins 12 sec. Lorsqu’il fonctionne, une lampe LED rouge sur la face avant clignote et un bip se fait entendre.

La trappe pour la pile est aussi par dessous, à côté du pas de vis pour la fixation d’un trépied.

Rationnellement, il utilise le même module flash que le XA, le flash A11, qui se fixe sur le côté de l’appareil grâce à un mécanisme intelligent de vis moletée qui permet de le fixer fermement au corps et assure un bon contact de couplage.

Ainsi attaché, on a l’impression d’un autre appareil, un peu plus long mais dont le design ne souffre par trop de cette extension, le flash étant finalement petit (et peu puissant). Il est alimenté par une pile AA classique.

Si je compare avec le Minox, le dessin de l’Olympus XA2 est mieux préservé car le flash du Minox se fixe sur le dessus et rompt toute la forme du boitier.

Pour y placer un film, il suffit de tirer sur la bobine de rembobinage et le dos s’ouvre pour découvrir la chambre.

Le dos est équipé d’un presse film et de … mousses qu’il vous faudra changer si cela n’a pas été fait entre temps.

L’armement s’opère avec la grosse molette, en haut à droite du boitier.

Notez l’emplacement inhabituel du viseur, dont on voit le « tunnel » lorsque la chambre est ouverte. Gain de place à tout prix !

Tout est en plastique. Ce qui ne signifie pas que c’est fragile, mais l’usure peut s’avérer la pire ennemie : engrenages fatigués et usés vous feront payer rapidement leur âge en bloquant l’appareil. Autre problème, qui sera repris sur les Mju : si un film s’est coincé dans la chambre, pour l’enlever, certains ont tiré dessus de toutes leurs forces alors qu’il était encore engagé dans la bobine réceptrice. Si le film est fichu (exposé), cette manœuvre a toutes les chances d’avoir aussi « flingué » le moteur de l’appareil.

Si donc vous en trouvez un et que vous avez envie de vous l’offrir, mettez deux piles LR 44 dedans et prenez un film test avec vous pour vérifier que l’appareil est encore capable d’entrainer celui-ci normalement.

Comme je le compare souvent au Minox, j’ai trouvé sur le site de Collection-appareils ce petit résumé efficace :

Cette comparaison pourrait aussi s’appliquer au Chinon Bellami que je vous ai présenté il y a un moment, lui aussi champion de compacité.

En résumé, tous ces petits appareils sont mignons, on peut les emporter partout (heu, la poche de chemise doit être assez grande quand même) et ils sont performants.

L’Olympus XA 2 ne fait pas mentir la légende du premier du nom et son prix s’en ressent actuellement. Sa cote grimpe, grimpe …

Si vous arrivez à en trouver un sous la barre des 150€, c’est que vous avez de la chance !

Les vaut-il ? Avec les remarques que j’ai pu faire ici et là, oui, pourquoi pas, mais c’est quand même un appareil qui fête ses quarante ans, en plastique, avec un peu d’électronique embarquée … il peut vous abandonner à tout moment, comme les autres aussi d’ailleurs.

Mais il est craquant …

Pour le mode d’emploi, c’est par ICI.

Petites pubs d’époque (merci Collection-appareils)

Grenier-Natkin, 1981.
Camara, 1981, avec les « lilliputiens » de l’époque en lice.

Video d’illustration

Quelques données techniques :

Produit 1980-86 Olympus Optical Co. Ltd., Tokyo, Japon
Type de pellicule 135 (35 mm)
Taille de l’image 24 mm x 36 mm
Poids 200g
Objectif D.Zuiko 35mm 1:3.5-22 (4 éléments en 3 groupes)
Plage focale de 1,3 m à l’infini en 3 zones
Taille du filtre n/a
Obturateur Olympus inter-objectif
Vitesses d’obturation 2s-1/750 automatique à priorité ouverture
Viseur Viseur de lignes lumineuses de type Albada
Posemètre CdS
Pile deux bouton oxyde d’argent SR44/S76
ASA 25-800
Retardateur
Enrouleur à molette

Des références : https://www.35mmc.com/12/04/2023/olympus-xa2-a-brief-guide-to-my-every-day-carry-camera-by-sean-arntz/, https://www.kenrockwell.com/olympus/xa.htm, https://kosmofoto.com/2018/12/kosmopedia-olympus-xa2/, https://www.35mmc.com/27/03/2016/olympus-xa2-review-love-camera/, https://en.wikipedia.org/wiki/Olympus_XA, https://mattsclassiccameras.com/rangefinders-compacts/olympus-xa2/, https://casualphotophile.com/2018/06/20/olympus-xa-review-35mm-film-camera-rangefinder/, https://www.diaxa.com/xastart.htm en anglais; https://www.lomography.fr/magazine/172650-29-39-olympus-xa-the-perfect-camera-to-capture-people-on-the-street, http://www.appaphot.be/fr/brands/olympus/olympus-xa-2/, https://collection-appareils.fr/x/html/appareil-24-Olympus_XA2.html en français

2 commentaires sur “L’Olympus XA 2

  1. Bonjour JP, Ah, le XA-2… Pendant un moment, j’ai essayé d’en acheter un pour compléter ma série Olympus. Puis quand je me suis rendu compte que le XA-2 était devenu tout automatique alors que le XA laissait encore le choix de l’ouverture, j’ai laissé de coté ce choix. A l’époque, je ne voulait pas d’appareil full auto, non débrayable. Mais quand on achète un XA-2, ce n’est pas pour passer du temps à faire des réglages. Donc finalement le XA-2 n’était pas fait pour moi. Toutefois, j’ai toujours un regard intéressé quand je suis sur les sites de vente entre particulier quand je vois passer un Minox 35 ( mon frère en a un ) ou un Chinon Bellami ( que tu as déjà présenté ). Le prix astronomiques demandés par les vendeurs font qu’ils resteront sur leurs étagères pendant encore quelques temps. Il est exacte que leur taille réduite en font des appareils discrets mais de là à mettre une somme plus élevé qu’un CANON A1… Et si vraiment, je veux un appareil photo discret, j’ai un petit numérique avec une bonne définition qui rentre très bien dans ma poche de chemise. Peut-être qu’un jour, au hasard d’une braderie, je trouverai un de ces appareils a un prix acceptable… Ce qui est bien c’est que tu as fini par nous faire la présentation de tous les appareils mythiques de cette série ( CHINON Bellami , MINOX 35 et pour finir l’OLYMPUS XA ).

    • Bonjour Olivier, oui, je pense avoir fait le tour (sauf le XA mais pour les mêmes raisons que les tiennes, le prix !) de ces petits appareils. Je me souviens avoir acheté à un monsieur âgé, en 2018, trois Minox en excellent état, avec 2 flashs Minox, pour 50€. A l’époque, personne n’en voulait. Aujourd’hui, tu as un flash pour ce prix-là ! S’ils sont mignons, performants souvent, ils restent … petits et par toujours facile à régler. Alors, je suis comme toi, j’ai un petit compact ou mon vieux Ricoh R1 infatigable dans une poche ou le sac à dos pour en rater le moins possible. Toutes mes amitiés.

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