Le Nikon D40

Une fois n’est pas coutume, je vous présente un numérique, trouvé lui aussi en brocante, dans un sac, avec son chargeur, une pile (HS hélas), son objectif de base et un Sigma, les modes d’emploi simplifiés.

Ce Nikon m’a fait de l’œil, je l’avoue car je n’en ai jamais eu en mains, du moins en numérique …. hormis celui de mon frère lorsque nous échangeons nos appareils lors d’une réunion familiale, par exemple.

Il n’est pas vraiment récent, c’est un appareil sorti en 2006. Le nombre de ses pixels ferait sourire aujourd’hui – 6,1 millions – mais il ne s’en sort pas si mal : la carte mémoire oubliée par la vendeuse contient quelques photos qui prouvent que les images sont très bonnes, nous y reviendrons (notamment dans un nouvel opus des « photos oubliées »).

Mais commençons par le début. Positionné comme entrée de gamme, ce D40 reprend des éléments d’autres Nikon antérieurs et/ou supérieurs : le capteur du Nikon D50, les algorithmes du D200 et le système de mesure 3D Color Matrix Metering II du D80.

Destiné aux photographes amateurs qui veulent pouvoir évoluer, il est proposé en kit avec un objectif AF-S DX ED II 18 – 55mm ouvrant de f3,5 à f5,6. Comme c’est un APS, cela donne une focale de 28,8 à 88mm en équivalent 24×36. Du classique, de l’éprouvé.

En passant, l’APS-C chez Nikon s’appelle DX et le coefficient de conversion est de 1,5 (contre 1,62 chez Canon p. ex.).

Ce qui a fait râler pas mal d’anciens Nikonistes qui auraient aimé faire le pas sans se ruiner en nouveaux objectifs en passant au numérique, c’est que cet appareil n’accepte que les « nouveaux » objectifs AF-S et les plus anciens AF-I (et HSM chez Sigma ou BIM chez Tamron).

L’appareil n’ a pas de moteur intégré pour l’autofocus, qui doit être, dans ce cas, porté par l’objectif.

De fait, ce Nikon a eu la lourde tâche de faire oublier aux futurs clients leur addiction au compact en leur proposant quelque chose de simple d’utilisation mais qui donne de meilleurs résultats, tout ça a un prix attractif car il fallait rivaliser avec le concurrent de toujours, Canon et son Eos 400D, voire les Pentax K100D et Pentax K110D.

La firme l’a donc fignolé : belle présentation, qualitative et confortable à l’usage, volume réduit (à l’époque, c’était le plus petit reflex Nikon), simplification de l’interface.

Donc, nous avons un barillet avec les classiques sélections PSAM (programme, vitesse, ouverture et manuel) plus 8 programmes « résultats » – pardon, ici on parle de huit vari-programmes : auto, auto (sans flash), portrait, paysage, enfants, sports, gros plan et portrait de nuit; chacun d’entre eux s’ajuste automatiquement afin d’optimiser les résultats quelles que soient les situations.

Pour vous éviter d’ouvrir le mode d’emploi, les ingénieurs vous ont concocté un menu d’aide avec images de démonstration : « le nouveau système d’aide du D40 permet de sélectionner les réglages appropriés pour de nombreuses fonctionnalités : chaque réglage est illustré par une image exemple et dispose d’un menu d’aide avancé correspondant à l’élément sélectionné. L’icône en forme de point d’interrogation (?) du D40 indique qu’une aide est disponible pour l’élément sélectionné. Il vous suffit d’appuyer sur le bouton d’aide situé à côté de l’écran ACL pour afficher une page d’aide contextuelle » dixit le site officiel Nikon.

Cette interface se veut conviviale et même didactique puisque l’un des modes d’affichage proposés représente sous forme graphique les paramètres d’ouverture et de vitesse. Si l’illustration du diaphragme est très figurative, celle du temps de pose est beaucoup moins parlante : une barre qui augmente quand le temps de pose diminue, c’est plutôt trompeur…

Puisque nous citons cet écran ACL, à l’arrière de l’appareil, il affiche les paramètres de prise de vue, tels que la balance des blancs, la sensibilité, la rafale sélectionnée, le mode autofocus, la mesure de lumière, etc. Et vous pouvez tout modifier en appuyant simplement sur la touche Info. Les options s’affichent alors avec une aide textuelle.

Retenons surtout que ces aides vont inciter les plus curieux à comprendre ce qui se passe et à mieux analyser leurs prises de vues, pour progresser.

Bon, comme pour tous les appareils numériques, il reste quelques réglages coincés dans les menus et pas forcément très explicites.

Allez, on l’allume ce D40 et là, bonne surprise, la mise sous tension est quasi instantanée et l’appareil est immédiatement opérationnel. Un bon point ça.

Si j’en crois les essais faits par les sites « experts », à l’époque les images étaient considérées comme très bonnes, évidemment supérieures à celles des boitiers précédents (D70 et D50). N’essayons pas de les comparer à ce qui se fait actuellement, ça ne sert à rien, nous sommes à des années lumières … 18 ans séparent ce Nikon des derniers Hybrides Z de la marque !

A l’époque, les « experts » s’extasiaient des 6,3cm de diagonale de l’écran arrière, de 230.000 points, c’est vous dire.

Je reviens sur une particularité que je citais au début, le fait que l’appareil n’a pas de moteur d’entrainement pour la mise au point des optiques. Ce qui signifie que le boitier ne fonctionnera qu’avec les optiques à moteur interne, soit les anciens AF-I et les AF-S dotés de la motorisation SWM (Silent Wave Motor).

Bien sûr, la baïonnette du D40 accepte toutes les optiques Nikkor mais la mise au point sera manuelle, on ne peut pas avoir le beurre et …

Au niveau de la réactivité, les rafales sont de 2,5i/seconde en illimités si vous êtes en JPEG. Car l’appareil propose du JPEG et du RAW, pardon du NEF.

Le flash, intégré, est synchronisé jusqu’au 1/500s, ainsi que les flashs dédiés.

La sensibilité est aussi celle de l’époque, de 200 à 1600 Iso, extensible à 3200 Iso en Hi-I mais peu exploitable, le bruit numérique étant alors trop important. Il faut toutefois reconnaître que le traitement des images est bon, j’en touchais un mot au début de l’article.

Car les ingénieurs de chez Nikon ont vraiment pensé à simplifier la vie du photographe amateur, notamment avec le mode « auto sans flash » qui permet de prendre des photos en lumière ambiante sans se soucier des réglages car l’appareil va adapter la sensibilité jusqu’à 1600 Iso.

Pour l’époque, c’était un plus intéressant.

Pour le stockage des photos, une carte SD ou SDHC suffit. Il ne faut pas investir non plus dans une bête de course et ça vous permettra de recycler vos anciennes cartes, celles qui tirent la langue avec nos appareils plus modernes. Au fait, avec une charge complète, vous devriez pouvoir faire environ 470 photos.

En résumé, cet appareil est-il encore utilisable ?

Ben oui, sans soucis. J’ai même retrouvé une batterie (EN-EL 9 et EN_EL 9a) pour le faire fonctionner.

Pour tout vous dire, je l’ai acheté pour les photos d’illustration du site car je n’ai pas besoin de haute résolution pour le Web. Plus confortable qu’un compact pour ce genre d’exercice, il est agréable à utiliser et rempli parfaitement sa fonction, comme il l’a fait en son temps.

Je dirais même que pour ces photographies d’illustration, justes destinées au Web ou à des tirages limités au 10X15cm, il fait parfaitement l’affaire.

D’autant qu’au prix où vous pouvez maintenant acquérir ce type de boitier, ce serait dommage de s’en passer. J’ai payé le mien 30€ avec les 2 objectifs, le sac, le chargeur, les documents. Ajoutez 15€ environ pour la batterie.

Bien souvent ces appareils n’ont pas beaucoup « tourné » et ils sont encore tout à fait exploitables, tenant compte de leur limite intrinsèque.

Ne les jetez pas trop vite, ils peuvent encore rendre de bons services. Et si, réellement, vous trouvez que 6,1Mp c’est trop peu, tournez-vous vers le D40X, son grand-frère, il propose 10,2 Mp.

Petite video d’illustration

Et celle d’un gars qui s’est posé la même question

Des références : https://www.lesnumeriques.com/appareil-photo-numerique/nikon-d40-p1612/test.html, https://fr.wikipedia.org/wiki/Nikon_D40, https://fr.nikon.ca/nikon-products/product-archive/dslr-cameras/d40.html, https://www.cnetfrance.fr/produits/nikon-d40-39365974.htm, https://www.01net.com/tests/test-le-premier-reflex-nikon-a-la-portee-de-tous-127.html en français, https://www.kenrockwell.com/nikon/d40.htm, en anglais

2 commentaires sur “Le Nikon D40

  1. J’adore finalement utiliser ce genre d’appareil photo (perso j’ai un D70 que j’utilise encore parfois au lieu du D90 même si ce dernier, déjà ancien aussi, le surpasse), car il oblige à se concentrer un peu plus sur la photo plutôt que déclencher à tire-larigot. A l’époque je l’utilisais un peu trop souvent en JPEG, mais maintenant c’est exclusivement en RAW et en fin de compte il peut donner des résultats finalement assez incroyables pour un vieux coucou de 20 ans d’âge sorti à une époque où le numérique commençait tout juste à offrir une alternative à peu près crédible à l’argentique en étant pas plus granuleux en haute sensibilité que bien des pellicules rapides à 1000 ASA par exemple (même si le grain argentique restait peut être un chouia moins désagréable, enfin c’est affaire de point de vue car toutes les pellicules que j’ai pu tester en haute sensibilité et en couleur m’ont toujours déçu avec un côté trop mou des photos et des noirs plutôt grisâtres…). En ce moment j’adore tout particulièrement utiliser deux vieilleries, les CoolPix 5400 et 8400 qui appartenaient à une catégorie d’appareils compacts dit experts, blindés de défauts dont une réactivité très moyenne mais qui eux aussi avec d’une part leurs résolutions modérées de 5 et 8 MPixels et le mode RAW permettent des résultats presque plus flatteurs, avec des contrastes et des couleurs assez franches (parfois trop sur certaines teintes comme le verre ou le rouge un peu exagérés sur les CCD Sony de l’époque, mais ça a son charme, et d’ailleurs les pellicules aussi avaient des colorimétries particulières selon la marque ou le modèle), que bien des bridges plus récents qui n’ont pas de plus gros capteurs pour la plupart et ne délivrent pas de meilleurs résultats en RAW qu’en JPEG, si l’on excepte quelques modèles hors de prix chez Sony ou Panasonic à gros capteur.

    • Bonjour, je vous réponds avec un peu de retard, pardonnez-moi. Je pense que les premiers capteurs, pas trop encombrés par des millions de pixels à caser, avaient une meilleure définition car iles étaient plus gros que maintenant. C’est parfois étonnant ce qu’on peut encore faire avec ces « vieux » machins. Les seules limites sont le recadrage et les agrandissements au delà du 10x15cm, parfois 20x30cm. Si vous êtes Nikon, je reste Canon, ceci pour comparer ce que vous dites au sujet des CoolPix. J’ai encore utilisé récemment un PowerShot G9 et un vieux compact 860 : les images restent excellentes, avec les limites ci-dessus, de la même manière que les vôtres. Oui, je pense qu’on peut redécouvrir à prix minime les anciennes gloires du numériques, avec de belles surprises à la clé. Bien cordialement.

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