Première sortie avec le Kodak Dualflex I

Avant que le soleil ne soit trop présent, petite balade dans les rues de Mons (Belgique) avec le Dualflex premier du nom.

Il a plu abondamment cette nuit, ce qui a fait chuter le thermomètre de quelques précieux degrés, ceux qui nous permettent de faire cette promenade sans être trop accablé. Avec un second petit avantage, la couverture nuageuse, encore présente, diffuse la lumière et l’empêche d’être trop violente.

Pour mémoire, j’ai chargé le Dualflex avec de la Porta 400. Son ouverture fixe de f1:15 et sans doute la qualité moyenne de l’objectif m’ont incité à le charger de la sorte, mais le plein soleil risque de faire brûler les hautes lumières car la vitesse (fixe elle aussi) doit tourner autour du 1/30 sec.

Je vous avoue que je vérifiais parfois avec la cellule à main que j’avais mise en poche … et … on verra bien le résultat.

Franchement, je ne suis dis qu’à l’époque glorieuse de cet appareil (entre 1949 et 1955), ses heureux propriétaires ont pu faire de « belles photos » avec, sans se poser autant de question. Et de toute manière, ils ne pouvaient – comme moi – rien y faire : fix focus de f1:15 et vitesse de 1/30 fixés une bonne fois pour toute (il reste le mode bulbb mais ça ne nous aidera pas plus).

Sauf que, à l’époque, je ne suis pas certain que les films aient pu atteindre le 400Asa. Ils devaient plutôt avoir des sensibilités de l’ordre des 25 à 200 Asa maximum.

Mais, de toute manière, je n’avais que de la Porta 400 en 120 pour essayer. Donc, nous verrons bien au développement.

D’abord, visite de l’expo de Yann Arthus-Bertrand sur le site du beffroi de Mons (classé à l’Unesco), histoire d’un peu d’humilité devant ses magnifiques clichés. J’ai essayé d’y faire une photo mais je me rends compte que le dégagement de l’objectif (75mm – équivalant à un 50mm en 24×36 ?) me perturbe, alors que je suis plus habitué au 35mm, voire au 28mm. Faut reculer pas mal pour avoir ce que l’on veut dans le cadre.

Ensuite – mais c’est tout personnel – pas facile de cadrer car l’appareil est comme un vrai TLR, il inverse l’image (principe de la camera obscura), d’autant qu’au soleil, il n’a pas, comme un Rolleiflex ou un Yashica D, une sorte de cheminée pour protéger le verre de visée. Mais avec un peu de patience et d’obstination, j’y arrive. Et j’ai hâte de voir le résultat (+/- une semaine)

Car oui, j’ai fait les 12 vues … enfin, onze, car j’ai raté le passage de la première à travers le rouge de la fenêtre inactinique à l’arrière.

Au niveau déclencheur, c’est – aussi – un peu surprenant car la course est assez longue et sans appui intermédiaire : on l’enfonce et puis ça fait « clic » (au passage, de façon très discrète). Juste que s’il n’y avait pas assez de lumière, il faut penser à tenir fermement l’appareil pour éviter les flous de bougé lorsque l’on actionne le déclencheur.

Étonnamment, ce déclencheur n’est pas fileté, ce qui interdit l’usage d’un déclencheur souple, qui serait pourtant le bienvenu en cas de pause longue (le fameux B de Bulbb). Franchement, je me demande comme faisait nos grands parents !

Ceci étant, peu ou pas de réactions des gens dans la rue. Il faut avouer que le Dulaflex n’est pas d’un gabarit qui le fait remarquer. Donc,je me suis même essayé à la photo de rue (heureusement qu’il y avait du soleil quand même). J’attends le résultat de ça aussi.

Bon, pour résumer :

  • l’appareil est léger, facile à tenir en mains,
  • pas très pratique à charger (rappelez-vous, il faut bricoler la cartouche de 120 pour la rendre compatible au format 620)
  • le déroulement du film est facile même s’il est délicat de bien voir les numéros de photos défiler par la petite fenêtre rouge au dos de l’appareil (mais ça concerne tous ces vieux appareils)
  • il faut penser à armer après chaque prise car l’entrainement du film ne réarme pas l’obturateur
  • néanmoins, c’est facile pour faire des doubles expositions
  • les réglages sont inexistants (fix focus f1:15, vitesse fixe de +/- 1/30sec, ou pause B mais sans filetage pour le déclencheur, ce qui rend la manœuvre à mon avis délicate)
  • la vision est claire à travers le verre bombé qui est au dessus mais en cas de grand soleil, il faut y mettre la main pour protéger la vision
  • la focale de 75mm est celle équivalente à un 50mm en 24×36, il faut y penser … surtout quand on travaille d’habitude au grand angle.
  • la mise au point minimale est de 1,5m environ mais vu la focale, ce n’est pas trop dérangeant même si je pouvais m’attendre à mieux

Il me faut donc attendre le résultat des onze vues, que je vous présenterai dès que je les reçois. J’ai déposé le film chez New Prodia ce matin.

Ceci étant, c’était une chouette expérience à tenter. L’espace d’un moment, je me suis pris à remonter le temps, à repenser la photo d’une autre manière, celle de viser la tête penchée vers l’avant, essayant de maintenir l’appareil de telle ou telle manière pour être droit et organiser le cadre dans le bon sens (image inversée), celle de réfléchir à réarmer immédiatement (ou pas) pour éviter des doubles expositions. Je vous avoue que j’étais tellement absorbé – alors que, in fine, les réglages se réduisent à leur plus simple expression ! – j’ai fait abstraction de ce qui se passait autour de moi, une petite bulle salvatrice.

Tiens, et en cherchant de la pellicule en 620, j’ai découvert une petite société, belge de surcroit, qui fabrique des films improbables : Owax film. J’y reviendrai sans doute sous peu, j’ai pu entrer en contact avec eux.

Quelques photos de cet appareil attachant de … simplicité !

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