Pentax P30
J’ai continué à visiter le vide grenier où j’avais débusqué les Pentax ME et Pentax ME Super (en fait, j’avais repéré deux autres appareils que je ne connaissais pas) et j’en suis ressorti avec d’autres Pentax : un Pentax P30 et un Pentax Z10, et quelques accessoires.
Encore une fois, si je me débrouille pas mal dans les gammes de chez Fuji, Minolta et – surtout – Canon, Pentax restait pour moi une marque à découvrir.
Pour les Olympus, je laisse ça à mon ami Fred, qui les connais mieux que moi.
Donc, ce Pentax P30 fut présenté lors du Salon de la Photo de Paris en 1985.
Sa clientèle cible sont les débutants ou les quasi-débutants. Pourquoi ? Grâce à son mode « Program » (d’où le P dans le nom), il assure au néophyte la réussite de ses photos et son mode semi-automatique permettra à la même personne d’aller un peu plus loin avec un minimum de maîtrise.
L’électronique embarquée, mesure, analyse et choisit ouverture et vitesse en fonction de la sensibilité, que vous n’aurez pas à régler puisque le codage DX (inscrit sur la bobine du film) l’aura fait pour vous. En effet, la sensibilité est fixée par le codage DX des films, que l’appareil « lit » au moment où vous introduisez la bobine dans la chambre, sinon la sensibilité est positionnée à 100 ISO, par défaut..
Lorsque notre néophyte le sera un peu moins et qu’il aura à cœur de découvrir d’autres possibilités, il choisira le mode « Semi-automatique ». Grâce au posemètre, le boitier propose une vitesse idéale en fonction de l’ouverture et à vous de régler la vitesse ou vice versa. Il permet soit de choisir un diaphragme soit une vitesse et de régler l’autre paramètre en suivant l’indication du posemètre dans le viseur, ou de s’en passer.
Pentax a positionné son (alors) nouvel appareil en face d’une clientèle précise, en la séduisant, en plus, par une esthétique nouvelle et plaisante (pour l’époque, quoiqu’il ne fasse pas démodé 35 ans plus tard).
Techniquement, il propose des choses intéressantes comme des vitesses de 1/1000 à 1 sec + pose B et 1/100ème de seconde pour la synchro flash, à condition que le flash connecté sur la griffe porte-accessoires soit de la marque car elle est dotée de contacts spécifiques.
La monture d’objectif n’est plus la célèbre K mais la K-A. Elle dérive de la K de 1975, mais Pentax y a ajouté des contacts électriques en 1983 pour devenir la K-A.
C’est donc loin d’être un appareil au rabais. Ils ont même mis un testeur de profondeur de champ ! L’ergonomie, si elle déroute un peu par rapport à nos boitiers modernes, a été bien pensée : toutes les commandes importantes sont au bout de l’index (le déclencheur, la molette des vitesse et le levier de test de profondeur de champs).
A part bien le nettoyer et remettre de nouvelles piles (des LR44 comme d ‘habitude) je n’ai rien eu à faire sur le boitier, dans un très bel état de conservation.
Et puis, je vous avoue qu’il a eu ce petit »truc » en plus, qui le rend attachant : dans le sac où était remisé l’appareil, il y avait un flash Pentax, comme neuf, et deux objectifs – un Takumar-A Zoom 28 -80 et un Pentax SMC 200 mm – mais surtout, une copie de sa facture d’achat, sa carte de garantie, un petit fascicule qui accompagnait autrefois les bobines de films (ici, de l’Agfa), du papier Kodak pour nettoyer les optiques et un chiffon spécifique pour les mêmes optiques, et enfin un petit mot de son ancien propriétaire qui – sans doute lorsqu’il a déposé l’appareil au Vide grenier – avait re noté le prix d’achat, converti en euros.
Je pense qu’il a dû avoir quelques difficultés à se défaire de cet appareil, dont il avait pris grand soin.
Voici le scan de la facture (j’ai ôté les éléments qui permettraient d’identifier la personne) et, ce qui m’a aussi frappé, c’est que cette personne, qui a acheté l’appareil dans un magasin bruxellois, habite le même village que moi.
Si j’ai dû jeter le sac, irrécupérable, les objets à l’intérieur sont dans un état impeccable..
Je ne sais pas encore si je vais mettre un film dedans mais je peux déjà dire que c’est un boitier facile à prendre en mains, agréable, pas très lourd (environ 500 gr tout nu). C’est un boitier compact, qui donne envie de le prendre avec soi et qui a été pensé pour faciliter l’envie de prendre des photos sans se débattre avec un mode d’emploi à rallonge et des fonctions à foison dont vous n’utiliserez pas la moitié : ici tout est pensé que vous ayez envie de faire des photos.
Et quand j’écrivais, ailleurs sur le site, que la photo c’est du partage, je remercie Fred qui n’a fourni un lien vers des images qu’il a prises avec cet appareil en son temps. Je vous invite à les voir ICI ou dans son commentaire.
Le parc optique en monture Pentax K-A est grand, avec de « beaux cailloux », qui sont encore à des prix abordables.
Donc, si vous en trouvez un, soyez raisonnable, faites vous plaisir : craquez.
Pour le mode d’emploi, c’est ICI
Une vidéo d’illustration :
Quelques références : https://www.objectif-argentique.com/le-pentax-p30/, https://www.pentaxiste.org/revues-de-matos/boitiers/Le-Pentax-P30T, http://www.collection-appareils.fr/x/html/appareil-11133-Pentax_P30.html en français, https://cameragx.com/2020/09/09/the-last-mass-market-manual-focus-slr-the-pentax-p3-p30/, https://www.pentaxforums.com/camerareviews/pentax-p3-p30.html en anglais
Bonjour,
Je suis en train de chercher un appareil argentique pour offrir a ma copine et je me suis penché sur le P30. Mais il y a quelque chose qui m’échappe dans les descriptions. Est ce possible de travailler en réglant la vitesse d’obturation et la l’ouverture manuellement ou est ce qu’il ne fonctionne que avec une priorité sur l’un ou sur l’autre ? Autre détail comment fonctionne la cellule, est ce un curseur, ou une lumière ?
Je me suis habitué a la liberté et la simplicité d’un K1000, et j’ai du mal a trouvé ça dans ma fourchette de prix.
Bonjour Camille, je vous répond un peu tardivement mais je rentre juste de vacances Alors, le Pentax P30 possède un mode P (programme) qui fait tout pour vous (vitesse, ouverture) et un mode semi-automatique qui permet soit de choisir un diaphragme soit une vitesse et de régler l’autre paramètre en suivant l’indication du posemètre dans le viseur, une échelle lumineuse à gauche dans celui-ci. Je vous invite à lire le mode d’emploi (en bas de l’article) pour voir toutes les commandes de l’appareil. Mais ce ne sera pas comme votre K1000. Si votre fourchette de prix ne dépasse pas les 50€, vous pourriez regarder chez Praktica, ils proposent des appareils proches à prix démocratiques, sans être mauvais. Bien amicalement.
Bonjour tout le monde,
Petite question, je viens de retrouver un P30 qui dormait tranquillement dans une armoire et qui a l’air en bon état. J’ai mis des piles, il a l’air de marcher tout bien, maintenant j’aimerais bien savoir quels films utiliser avec et où les trouver ? J’ai du mal à m’y retrouver, c’est mon premier appareil et j’ai vraiment envie de m’en servir. Je me suis dit que j’étais au bon endroit pour avoir des réponses !
Bonjour Clem, je ne prétends pas pouvoir répondre à tout, mais à vos questions, oui. Les films qu’utilise cet appareil sont des 24×36 très communs. Ils existent en couleurs ou en N/B, cela va dépendre de vos envies (pourquoi pas essayer les deux ?). J’imagine que vous êtes française. Je connais mal le marché de l’hexagone mais dans les FNAC et chez certains photographes vous trouverez facilement des références. Si vous préférez acheter via le Net, je vous recommande le shop de Lomography qui propose une vaste gamme de films. En Belgique, je recommande souvent Retrocamera.be qui pratique des prix compétitifs. Votre Pentax P30 accepte tous les films modernes, dont il lit la sensibilité automatiquement (codage DX inscrit sur la bobine). Selon l’objectif et le temps qu’il fait, au printemps, je proposerais d’acheter un film d’au moins 200Asa (voire 400 s’il fait vraiment moche comme ses derniers jours). S’il y avait du soleil, un film de 100Asa sera excellent. Voilà, voilà … il vous reste à vous lancer, bon amusement. Bien cordialement.
Eh bien merci beaucoup pour cette réponse claire et rapide, je vais de ce pas appliquer vos conseils ! Je suis en effet français, pour je vais devoir commander parce que j’ai peu de magasins à disposition vers chez moi. Je me pencherai sur Lomography. Merci à vous, j’ai hâte de m’amuser avec ce petit Pentax !
Bonjour Clem, je vous ai répondu en MP et donc ici il me reste à vous souhaiter beaucoup de plaisir avec ce chouette Pentax. Amicalement.
Bonjour, je suis tombé sur votre site en cherchant des informations sur cet appareil. Je l’ai moi-même récupéré il y a une dizaine d’années, j’avais utilisé une bobine puis il est retombé dans un tiroir jusqu’à ce que je retombe dessus aujourd’hui. Le miens provient de mes parents, il était dans son emballage d’origine avec la facture datée du… 27 octobre 1988, soit la veille de ma naissance ! Il y a même l’emballage de la première pellicule, qui a certainement pris les premières photos de moi 🙂 Après cela l’appareil n’a que très peu servi car mon père ne le trouvait pas assez intuitif et que d’autres modèles plus modernes arrivaient sur le marché, moins encombrants et full auto.
Bref, mon objectif aujourd’hui sera de finir la pellicule que j’avais entamée en 2011 ou 12, manger la seconde pellicule (j’ai bien noté qu’il faut diviser par 2 la sensibilité) et faire développer ça pour retomber sur des choses oubliées depuis une dizaine d’années. A ce propos puisque aujourd’hui il ne suffit plus d’aller au supermarché pour faire développer ses photos, vers où me conseillez-vous de me diriger ?
Bonjour Laurent,
hihihihi… je souris de votre aventure car je viens de retrouver le Canon Ftb de mes parents, avec lequel j’ai fait mes premières armes photographiques !
Je comprends votre désir de le réutiliser d’autant mieux. C’est un bon appareil, bien pensé, même s’il faut encore un peu réfléchir à son utilisation, ce qui permet, in fine, de progresser ensuite (la philosophie de ce boitier en somme).
Alors, pour le développement, ça dépendra de votre pays. J’habite en Belgique, près de Mons, et j’ai la chance d’avoir un chouette labo pas loin de chez moi (New Prodia). A Soignies, il existe encore un magasin d’appareil qui s’occupent du développement. Il y en a sans doute d’autres encore, j’avoue ne pas avoir cherché plus loin qu’autour de chez moi.
Pour la France, je ne sais pas mais il doit y avoir encore des labos actifs. Dans le Nord, Histoire de photo (https://histoires-de-photos.com/2021/12/19/sortie-photo-matinale-en-argentique/) devrait pouvoir vous aider; en Bretagne, Fillimages aussi (Rennes – https://filimages.com/).
Sinon, le labo allemand Fotoimpex (https://www.fotoimpex.com/) assure la vente et le développement des films.
J’espère avoir pu vous aider un peu.
Bon amusement avec votre appareil en tout cas.
Cordialement.
Je me doutais bien que j’allais trouver mon premier réflex sur ton blog. 🙂
On l’appelait le « boîtier école » et c’est vrai qu’il était très pédagogique, avec ses réglages tout mécaniques. En plus, mon apprentissage de la photo ne m’a quasiment rien coûté car je l’ai revendu presque au même prix que je l’avais acheté.
Merci Phil. C’est parfois difficile de faire le tour des appareils qui ont, un jour, donné envie à certains de devenir photographes, pro ou amateurs. Mais certains boitiers sont comme des évidences. Et Pentax y a inscrit quelques beaux monuments, comme celui-ci.
Ah le Pentax P30, que de souvenirs. J’ai acheté le P30n à sa sortie et je l’ai gardé plus de vingt ans. On peut dire que j’ai appris la photo avec ce petit 24×36. Merci pour ce partage JP.
Quelques images avec le Pentax P30 : https://histoires-de-photos.com/2019/10/17/pentax-p30n-et-28-mm-largentique-facile/
Bonsoir Fred,
Je comprends que tu aies pu t’y attacher, les photos qu’il délivre sont très belles. Et je pense que Pentax a réussi son pari : de néophyte, tu es passé pro. Je vais mettre le lien de tes photos dans l’article. Merci de ce témoignage, c’est super.